• Revenge Chapitre 25

    Chapitre 25 - La fin

     

    Voldemort se sentait flotter. Il avait tué Dumbledore, enfin. Après cinquante années à attendre ce moment, il avait fini par y arriver. Certes, sans l’aide précieuse de Harry, qui avait réussi à garder occuper Grindelwald le temps nécessaire, et qui lui avait envoyé sa magie, il n’aurait pas réussi aussi facilement; il lui aurait certainement fallu des heures pour se débarrasser des deux sorciers. Il n’avait été réellement inquiet qu’une seule fois. Dumbledore avait fait exploser sa magie de façon à le tenir à distance quelques secondes, assez de temps pour attaquer Harry par derrière, comme le lâche qu’il était, et lui ficher une barre de métal dans le ventre. Grindelwald en avait rajouté une couche, en le torturant, mais finalement, son jeune amant s’en était très bien sorti, et avait continué de l’aider par dessus le reste. Il était réellement un puissant sorcier. 

    Il avait été tellement en colère quand il avait vu Harry commencer à cracher du sang. Comment osaient ils attaquer ce qui était sien ? Sa rage lui avait donné la force nécessaire pour se débarrasser du vieux sorcier. Tom s’était rendu compte à ce moment là à quel point il tenait à l’adolescent. S’il l’avait perdu lors de la bataille... Il ne préférait pas y penser, des émotions lui serrant douloureusement les entrailles se faisaient sentir en lui. Harry était à lui, à tout jamais. 

     

    Il avait dû finalement se forcer à quitter le jeune homme, l’abandonnant aux soins de Guérisseurs, pour aller s’occuper du Ministère. Lord Voldemort ne pouvait pas se permettre de se reposer, surtout pas maintenant. 

     

    Mais c’était bien la fin.

     

    OoO

     

    Lorsqu’Harry reprit conscience, son corps était lourd, et ses paupières impossibles à ouvrir. Son abdomen le faisait atrocement souffrir, si bien qu’il arrêta de tenter de bouger. Il lui semblait qu’il était revenu au jour où Dumbledore l’avait torturé, et où il s’était retrouvé cloué au lit pendant des jours. 

     

    Quelque chose tilta en lui, comme si son subconscient tentait de lui dire quelque chose. Dumbledore. La prise du ministère, sa blessure, Voldemort le prenant dans ses bras, et son inconscience dû à sa perte trop importante de sang. 

     

    Harry finit par ouvrir les yeux. Son ouïe lui était revenu petit à petit, et il se rendit compte qu’il était dans une salle pleine de blessées allongés sur des lits de camp et d’infirmiers qui courraient dans tous les sens. Il tourna la tête et vit à côté de lui, allongée et inconsciente, Rumpelstiltskin, un bandage imposant entourant son épaule et sa poitrine. À ses côtés se tenait Luna, une main tenant l’une de celle de la femme aux cheveux rouges. 

     

    « Harry ! Tu es réveillée.» Fit doucement la blonde, quittant le chevet de son ancêtre pour venir à côté de lui. 

    - ’Na... Qu’est-ce qu’il s’est passé ?» Demanda-t-il d’une voix sifflante et faible.  

    - Ne parle pas, je vais appeler un guérisseur.»

     

    Le Survivant acquiesça, puis laissa tomber sa tête lourde sur son oreiller, les yeux fixés sur le plafond. Il sentit plus qu’il ne vit un sorcier d’âge mûr se pencher sur sa blessure pour l’examiner. Il laissa échapper un sifflement de douleur. 

     

    « Ca va laisser une cicatrice, mais ça ne risque plus de s’infecter.» Entendit-il. Une autre marque ? Parfait, il allait faire collection comme ça. « Je vous amène une potion régénérante vos côtes cassés et une autre pour votre magie. Vous pourrez sortir après.»

     

    Une dizaine de minute plus tard, il était dans un couloir, manifestement à Saint Mungo, où les blessés faisaient la queue. Son lit devait être attendu par quelqu’un d’autre. Il y avait eu tant de blessé pendant l’attaque ? 

    Il s’appuya contre le mur, encore légèrement groggy, et attendit Luna. Il n’était pas en état d’aller autre part, de toute manière. Harry se retint de se laisser glisser à terre, sachant qu’il ne pourrait jamais se relever, et attendit la jeune ravenclaw.

     

    « Harry.» Il releva la tête et vit la blonde s’approcher. « Viens, allons dans un endroit plus calme.

    - Et Rumpel...? 

    - Le professeur Snape va bientôt arriver pour prendre la relève.»

     

    Snape ? Qu’est-ce que Snape avait à voir avec leur ancien professeur ? Il n’eut cependant pas le temps de poser la question, qu’il se faisait traîner par la jeune femme vers un endroit plus tranquille de l’hôpital. 

     

    L’immeuble était bondé. Il reconnut des Death Eaters, ainsi que des Aurors, assis les à côté des autres par terre, entrain de se faire soigner, sans se soucier du fait qu’ils étaient ennemis. Ou avaient été. Dumbledore était mort, ils n’avaient plus de raison de se battre. Est-ce qu’une guerre pouvait se finir si rapidement ? Si facilement ? Sans résistance, juste avec la mort d’un seul homme ? 

     

    « Combien de temps...?

    - Moins d’une journée. Il est quatre heures du matin.» Pas étonnant, il se souvenait encore de la marre du sang sous lui, alors qu’il combattait Grindelwald. « Tu es resté inconscient le reste du temps, ainsi que grand mère.» Ca par contre, c’était nouveau. Depuis quand Luna appelait elle Rumpelstiltskin ‘grand mère’ ? « Le Lord est au Ministère. Il a imposé la loi martial et toutes ses troupes sont dehors. Il nous a demandé de le prévenir quand tu te réveillerais, il a besoin de toi pour calmer la population, tu es l’icône de la lumière après tout.

    - D’accord...» Les informations étaient difficiles à digérer, mais ça allait le faire. « Et les autres ? Ron, Hermione... Et qu’est-ce qui est arrivé à Rumpel ?»

     

    Luna prit le temps pour répondre à toutes ses questions, calmement. Tout le monde allait bien. Il y avait quelques blessés, mais un seul grave, Rumpelstiltskin. Hermione avait été victime d’un sortilège de retourne-genoux, lancé par Bellatrix. La femme avait attaqué le groupe d’Anonyme par derrière, puis avait violemment poignardé Luna à l’épaule. Harry avait écarquillé ses yeux sous la nouvelle, et avait insulter la Death Eater, avant de se rendre compte qu’il n’y avait aucune blessure à l’épaule de son amie. Rumpelstiltskin, ayant peur de perdre sa descendante, avait transféré immortalité à la jeune femme, et avait récolté la blessure à sa place. La femme avait été considérablement affaiblie, et avait maintenant du mal à se remettre du coup de poignard. Et Bellatrix... Neville, de rage, avait commencé à combattre la Lestrange, et l’avait tuée. 

     

    Harry ferma les yeux à la nouvelle. Il n’aurait jamais pensé que Neville, leur gentil et naïf Neville, le même qui avait voulu les empêcher d’aller, avec Ron et Hermione, chercher la pierre philosophale en première année, pourrait tuer une personne de sang froid, même si celle-ci était celle qui avait causé la folie de ses parents, et qui avait voulu tuer sa petite amie. Quoique, il aurait fait de même s’il avait été présent. Cette... Avait osé attaquer ses meilleures amies ! Il s’inquiéta alors pour Hermione. Luna la rassura rapidement. Elle avait été soignée, et se reposait à Square Grimmaurd, reprit juste après l’attaque par le reste des Anonymes. 

     

    « Alors... Tu es immortelle maintenant ? Tu as l’air de le prendre plutôt bien.

    - Oui. Mais j’ai décidé une chose, je transmettrais mon immortalité à ma fille dès sa naissance. Dès que grand mère sera remise, nous ferons un rituel pour que l’immortalité lui soit transmise à naissance, sans mon accord, ou celui de mes descendantes. Ainsi, la lignée des Ravenclaw est assuré pour la fin des temps.» Annonça joyeusement Luna. 

     

    Harry sortit de Saint Mungo, et avec l’aide de Luna, transplana jusqu’au Ministère. Le hall était partiellement détruit, la fontaine en miette, ainsi que les statues qui l’entouraient normalement. 

     

    « Montons, le Seigneur des Ténèbres doit être dans l’ancien bureau de Dumbledore, pour examiner les papiers. Dire qu’il est mort...» Fit Luna de sa voix rêveuse mais triste. Elle non plus n’arrivait toujours pas à croire que le vieil homme soit si manipulateur et malfaisant derrière son sourire de grand père aimant et prévenant. 

     

    Il acquiesça et monta difficilement les escaliers -l’ascenseur était mis aux arrêts- malgré ses côtes cassés. La porte menant au bureau du ministre était grande ouverte sur Voldemort, l’immense bureau recouvert de dossiers et de papiers. Harry entra doucement dans la pièce, Luna l’ayant laissé pour rejoindre Saint Mungo.

     

    « Hey...»

     

    Le Lord releva la tête et ses yeux carmins rencontrèrent ceux émeraude de Harry. Les yeux du mage noir étaient fatigués, et le blanc de ses yeux rougies. Il n’avait pas dû se reposer une seule seconde depuis la mort de Dumbledore. 

     

    « Harry, tu es réveillé.» Tom quitta son bureau pour venir l’enlacer, lui arrachant un grincement de douleur. Il lui envoya un regard inquiet. 

    - Côtes cassées, ça va, t’inquiète pas. Tu as besoin d’aide ? 

    - J’ai besoin que tu te reposes surtout.» Il le fit asseoir sur une chaise devant le bureau. « Que tu sois en forme pour tout à l’heure. Nous nous présenterons en tant que nouveau Maître de l’Angleterre sorcière. Rita Skeeter et d’autres journalistes sont entrain de faire publier les articles sur la victoire des Ténèbres, et à midi, nous nous présenterons, ensemble. Ta présence est obligatoire.» Expliqua d’une voix rapide Tom.

    - Je sais, Luna m’a expliqué...» Il était si fatigué. Ca devait être les potions qu’il avait pris qui le faisait réagir ainsi. Harry s’effondra sur le bureau, la tête dans les bras. 

     

    Il se sentit à peine porté, et déposé sur une surface moelleuse, mais gémit doucement sous les lèvres tendres qui se posèrent sur les siennes. Il voulait juste dormir un petit peu, les bras de son amant autour de lui, mais ça aurait été trop demander. Harry rouvrit un oeil pour voir Voldemort s’affairer à son nouveau bureau, puis s’endormit en déshabillant du regard l’homme. 

     

    OoO

     

    Lorsqu’il rouvrit les yeux, la pendule du bureau affichait plus de dix heures. Harry se redressa difficilement, se faisant violence pour ne pas bailler. Tom n’était plus là, et le bureau était entièrement rangé, un petit déjeuner l’attendait même. Il se leva durement et alla s’asseoir à la place du Ministre, et dévora littéralement les oeufs brouillés ainsi que les toasts posés sur le plateau. Il était affamé, si bien qu’il ne vit pas Tom entrer dans la pièce, un sourire moqueur aux lèvres. 

     

    « Eh bien, j’ai bien fait de te faire amener de quoi manger.» Se moqua le Lord, sifflant doucement en avançant vers lui. 

    - Je suis un adolescent en pleine croissance, c’est normal que je me nourrisse !» Répliqua Harry, piqué au vif, la bouche encore pleine. 

    - Tu as l’air d’aller mieux.» Voldemort s’assit à côté de lui, et passa un bras possessif autour de sa taille. « Il va falloir que tu te prépares. Tu vas retourner au Château et-

    -Non, je vais à Square Grimmaurd, je te rejoindrai ici dans une heure, d’accord ?» Le coupa Harry. 

     

    Étrangement, le fait de se retrouver seul au Château de Voldemort, sans ses amis, lui faisait peur. Son ventre s’était tordu à cette simple pensée. 

     

    « Je devrais y aller, sinon je n’aurai pas le temps de me laver...» Il était encore poisseux de son propre sang, et l’odeur qu’il dégageait n’avait rien d’agréable après une journée passée dans une pièce pleine de blessés. Harry se leva, repoussant son petit déjeuner, la faim l’ayant quittée. 

     

    Il quitta la pièce après avoir échangé un dernier baiser avec Tom, et ce dernier le regarda partir avec un regard qui lui sembla indéchiffrable. Une fois sortie du bureau, Harry se dépêcha de descendre les escaliers et de repasser du côté muggle, sa douleur à l’abdomen disparue, puis transplana. 

     

    Harry réapparut devant le 12 Square Grimmaurd. Il déglutit, puis entra dans sa demeure. Tout était très calme, pas un bruit ne se faisait entendre, aussi avança-t-il doucement. Merlin, que cette maison lui avait manquée ! Par chance, rien n’avait changé de place. Il avait eu peur qu’avec sa fuite, les aurors aient tout saccagé ici, et que Dumbledore ait pillé littéralement sa maison de toutes ses possessions, mais il n’en était rien. 

     

    « Kreacher.» Appela-t-il. L’elfe de maison apparut devant lui. 

    - Que désire le Maître ?» Répondit la petite créature de sa voix enrouée. 

    - Où sont... Tout le monde ? Luna m’a dit qu’ils étaient tous ici.

    - Ils sont dans les chambres à l’étage, Maître. Voulez vous que je les prévienne de votre arrivé, Maître ?

    - Non c’est bon, merci Kreacher.» 

     

    Harry monta les marches en faisait le moins de bruit que possible, grimaçant à chaque fois que le vieux bois craquait et grinçait sous lui. Il réussit néanmoins à arriver au premier étage sans que personne ne le surprenne...

     

    « Harry !»

     

    ... Ou pas.

     

    Une tête rousse se jeta à son cou, et le Survivant enlaça fortement la jeune femme. 

     

    « Tu vas bien, merci Merlin ! On a eu tellement peur quand Luna nous a dit que tu étais à Saint Mungo !

    - Ne t’inquiète pas, tout va bien. Je vous raconterai tout en détail tout à l’heure. Je dois me préparer, Voldemort prépare une sortie pour ‘rassurer’ les foules.» 

     

    Tous les autres sortirent des pièces, réaménagées en chambres, et lui sautèrent presque dessus, jusqu’à ce que sa blessure et ses côtes cassées le rappelle à l’ordre.

     

    Il se rendit dans sa chambre, avec salle de bain attenante, et sortit tout le nécessaire à sa ‘sortie’ avec Voldemort. Une robe de sorcier noir, sobre, avec un pantalon, noir aussi, et une chemise blanche. Pas besoin d’être extravagant, ce n’était pas le propos. Voldemort devait rassurer la population sur ses intentions, pour ne pas avoir une rebellion sur les bras. Lui n’était là que pour lui apporter son soutien, pour montrer que le nouveau régime ne serait pas complètement démesuré.  Certes, la population n’avait toujours eu qu’une confiance relativement fragile en lui depuis le retour de Voldemort, à la fin de sa quatrième année, mais il restait une figure que tout le monde connaissait, même s’il s’était fait insulté, rabroué, et aussi torturé. Harry se gratta la main en y repensant. Il allait falloir qu’il demande à ce que cette vache d’Umbridge soit emprisonnée pour tout le mal qu’elle avait fait lorsqu’elle se trouvait à Hogwarts. Tom ne lui refuserait pas. 

     

    Après une longue douche, et un long moment à penser sous l’eau brûlante, Harry sortit de la salle de bain. Il se regarda dans le miroir un instant, évitant de regarder ses côtes encore violettes d’hématome ainsi que la nouvelle cicatrice qu’il devinait sous le pansement que le médicomage lui avait fait. Il avait encore mincit, et des cernes immenses bordaient ses yeux émeraudes. Il n’avait rien de séduisant à ce moment là, et il se demanda soudainement ce que le Lord pouvait lui trouver. Harry s’habilla rapidement, s’empêchant de penser à ça, et sortit de sa chambre. 

     

    « ... Harry.»

     

    Le jeune homme s’arrêta brusquement en entendant la voix qui avait retentit à sa droite. Il tourna la tête, et étouffa un cri. 

     

    « Rémus !»

     

    L’homme semblait épuisé, plus que d’habitude, et son visage pâle et maigre lui envoya un frisson d’inquiétude et de peur dans tout le corps. Le loup-garou ouvrit les bras, et Harry y plongea sans rien dire, serrant celui qu’il considérait comme sa dernière famille dans ses bras. Sans qu’il ne s’en rende compte, les larmes avaient commencés à couler d’elle même sur son visage. 

     

    « Oh Moony... J’ai eu si peur... J’ai cru qu’il t’avait...» Harry ne put continuer sa phrase, des sanglots dans la voix. 

    - Je sais, j’ai eu peur aussi qu’il ne me tue, que je te laisse seul, et Tonks, ainsi que notre enfant.

    - Où étais tu ?

    - Nurmengard. Lorsque Dumbledore est venu libérer Grindelwald, il a enfermé beaucoup des nôtres qui doutaient déjà de lui. C’est Lucius Malfoy qui est venu rouvrir la prison pour nous libérer, il y a une dizaine d’heure. J’étais tellement inquiet quand j’ai appris que tu avais été blessé, Harry...

    - Toi, inquiet ? Tu as vu ton état ? Tu devrais être entrain de te reposer !

    - Et manquer ta prestation et celle de Voldemort ? Sûrement pas.» Répondit Rémus avec un sourire amusé. « Hermione et Ron m’ont expliqué pour ta relation avec lui.» Harry se tendit et lâcha son oncle de coeur, la peur se reflétant dans ses yeux verts. « Ne t’inquiète pas. J’ai du mal à le digérer, mais tu n’as pas à vivre au nom de tes parents, ce ne serait pas juste pour toi de vivre avec le poids de leur mémoire, tu as le droit de vivre la vie que tu souhaites.»

     

    Harry murmura un ‘merci’ timide et gêné, mais soulagé. L’accord de Rémus était ce qui comptait. Il ne désirait rien d’autre à ce moment là. 

     

    OoO

     

    Harry gigota, mal à l’aise, aux côtés de Voldemort, le suivant de près, son aîné marchant à vive allure, jusqu’à arriver à l’arrière de l’immense scène installée sur le chemin de traverse, non loin de Gringotts. Les Gobelins étaient d’ailleurs en dehors de la banque et les attendait manifestement. Qu’est-ce qu’ils faisaient ici ? Normalement, ils ne se mêlaient pas aux sorciers, sauf pour les affaires. 

     

    « Qu’est-ce que tu as fait ?» Demanda-t-il discrètement au Seigneur des Ténèbres. 

    - Moi ? Rien, voyons.» Répondit il, le plus naturellement du monde. Harry bougonna légèrement. « Tu ne me crois pas ?

    - Non.» Voldemort ne fit même pas mine d’être contrarié ou déstabilisé. « Alors ? Ils ne sont clairement pas réticent à ce que tu prennes le pouvoir, c’est plutôt même le contraire.» Cette fois-ci, Voldemort sourit largement. 

    - Je leur ai fourni l’épée de Gryffindor, en tant qu’offrande, en échange de quoi, ils se montrent coopérant. 

    - J’appelle pas ça une offrande... Attends ! Tu leur a donné l’épée de Gryffindor ?! Elle appartient à l’école, tu n’as pas le droit de-

    - J’ai tous les droits, Harry, tous, et ce n’est pas toi, du haut de tes dix-sept ans, qui va me dicter ma conduite.» 

     

    Piqué au vif, Harry ne répondit pas, et rouge de colère, tourna la tête. Il se força a respirer calmement et à rester stoïque. Beaucoup de personnes étaient réunies, et la foule ne cessait de s’épaissir. Comment Tom osait il lui parler ainsi ? Est-ce qu’il ne le voyait que comme un gamin ? D’accord, il était jeune, il faisait des erreurs de jugement et se montrait trop souvent impulsif, mais... Il pensait vraiment que son amant le voyait comme un jeune adulte, et non pas comme un adolescent. 

     

    Voldemort monta finalement sur la plateforme, et Harry le suivit, deux pas derrière lui. Le Lord pointa sa baguette sur sa gorge, et lorsqu’il prit la parole, sa voix sembla être décuplée, pour que tout le monde puisse l’entendre. 

     

    « Je suis Lord Voldemort.» Fut ses premiers mots. « Et je suis votre Maître.» La foule bougea, et de nombreux murmures se firent entendre. « Je ne règnerai pas en dictateur, mais notre société doit changer, elle en a besoin. Nous devons nous adapter, nous rassembler. Comment montrer la voix aux muggles, si nous sommes nous même divisé ?» Interrogea-t-il la foule qui se tue à ces mots. 

     

    Harry tiqua et tourna la tête vers son amant, étonné, estomaqué même. C’était exactement ce qu’il avait tenté d’expliquer à Voldemort, lorsque le Lord et lui, sous le nom de Susanoo, correspondaient, suite à leur rencontre au Bal d’Hivers. Il ne savait pas quoi penser. Devait il être flatté que finalement, Tom ait pris au sérieux leur correspondance, ses idées et celles des Anonymes, alors que manifestement, c’était l’idée de pouvoir coucher avec lui qui motivait leur correspondance ? Finalement, un petit sourire naquis sur ses lèvres. 

     

    « Nous serons obligés de nous dévoiler, un jour. Pas aujourd’hui, encore moins demain, mais un jour, et notre communauté devra être soudée pour leur faire face. Ils devront trouver un front uni, sans faille.» À mesure qu’il parlait, la foule se détendait, et écoutait attentivement. « Notre société va mal, mais je suis là pour la soigner et panser ses plaies. Je rétablirai l’égalité entre les sorciers dits blancs, et ceux dits noirs. Nous prendrons soin à ce que nos traditions ne se perdent plus au contact de la société muggle en prenant plus tôt sous notre aile les nées-muggles.»

     

    Harry perdit le file du discours, n’écoutant plus que d’une oreille Voldemort, et laissa ses yeux vagabonder sur la foule. Il se força à ne pas faire un grand sourire quand il repéra tout le groupe d’Anonyme, avec en plus Draco. Rumpelstiltskin était là aussi, affaiblie, mais vivante, tenant la main de... Snape ?! À leurs côtés, Luna et Neville souriaient, de même que Hermione, complètement remise du sortilège de Bellatrix. 

     

    « ... Notre société a été affaiblie par cette guerre, mais elle en ressortira plus puissante que jamais. Nous devons apprendre de nos erreurs, et nous allier. C’est pour cela, malgré nos rancunes passées,  que Harry Potter et moi-même sommes alliés.» Le regard du Seigneur des Ténèbres coula vers lui. « Notre alliance prouve que tout cela est possible. Un sorcier de la Lumière, et un sorcier des Ténèbres.» Harry sourit. C’était vrai. Voldemort était aussi noir que lui était blanc. Un mélange parfait entre deux opposés. Il prit sa baguette et la pointa à son tour sur sa gorge. 

    - Nous avons tous à apprendre des sorciers noirs.» Dit il, son regard ancré dans celui grenat de Tom. « Tout n’est pas blanc ou noir, tout le monde à sa part d’ombre.» C’était ce que lui avait dit Sirius, et c’était vrai. « Nous devons l’accepter, baisser nos barrières qui entretiennent les inégalités et...» Harry tourna son regard vers la foule. « Et jamais nos enfants n’auront à connaître ce que nous avons vécu.»

     

    La foule resta silencieuse pendant un instant. Pas un mot, pas un murmure ni un frémissement, jusqu’à ce qu’il entende un applaudissement, calme et contrôlé. Harry sut tout de suite que c’était Rémus, et il ne se trompa pas. Les Anonymes se mirent à siffler et à applaudir bruyamment, et le reste des sorciers firent de même. 

     

    Caché dans les ombres d’un bâtiment, une silhouette couverte de noir, son visage dissimulé par un capuchon, était immobile, et regardait les deux sorciers acclamés avec haine. 

    Gellert Grindelwald grinça des dents en voyant le succès du nouveau Maître de l’Angleterre. Tout ça, c’était de la faute de Potter ! S’il n’avait pas été là, jamais Albus ne serait mort. Une larme de rage glissa sur sa joue. Personne n’avait le droit de toucher à son amant, il n’y avait que lui qui avait le droit de lui faire du mal, et maintenant, il l’avait perdu, définitivement. Et il allait se venger. 

     

    « Ce n’est pas la fin, Voldemort. Ce n’est que le commencement.»

     

    OoO

     

    Lorsque Tom entra dans sa chambre, Harry était assis au petit bureau, entrain d’attacher une lettre à la patte de sa chouette, Hedwig. 

     

    « À qui écris tu ?

    - Hermione. J’ai oublié de lui dire quelque chose, et je ne pense pas avoir le temps de l’avertir jusqu’à ce que je la voie.» Harry se leva et alla à la fenêtre pour l’ouvrir, laissant le volatile partir. 

    - Est-ce si important ?» Le jeune homme acquiesça en souriant mystérieusement. « Tu as l’air de bonne humeur, j’aurai pensé que tu te serais vexé, à cause de tout à l’heure. 

    - C’est oublié, les adolescents de juste dix-sept ans sont moins susceptibles que ce que tu penses.» Il grogna devant la réponse de son amant qui lui prouva qu’il avait bien raison, il l’avait vexé. Il l’attira à lui en le prenant par le bras, l’emprisonnant contre son torse. 

    - J’aurai su comment me faire pardonner, tu sais ?» 

     

    Tom posa ses lèvres au creux du cou de Harry, mordillant la peau blanche. Il avait l’impression que jamais il ne pourrait jamais se repaître du corps du jeune homme. Il était toujours plein de surprise. Il arrivait même à lui faire oublier son envie de sang. Oui, il la passait entre ses cuisses et ses reins. 

     

    Il souleva Harry et le colla dos au lit, le dominant entièrement. Les yeux grenats rencontrèrent ceux émeraudes, rieurs et apaisés. 

     

    « Je sais. Mais je ne t’aurai pas pardonné juste parce que tu arrives à me faire voir des étoiles. J’aime peut être le sexe, mais ça ne fait pas tout, dans une relation.» Fit il comme si c’était une évidence. « Mais je ne dis pas non !» Fit il juste après, un grand sourire, avant de se jeter sur ses lèvres comme un affamé. 

     

    Tom grogna, détestant lorsque Harry parlait ainsi, si mûrement. D’un claquement de doigt, ils furent nus, et il put à loisir caresser et parcourir le corps tant désiré, avec une ardeur rare. Il était incroyablement excité, et son érection était déjà dure et brûlante. 

    Il avait tout pour être heureux désormais. Il était le Maître de l’Angleterre sorcière, il avait des alliés puissant, il était immortel. 

     

    Et il avait Harry. 

     

    Avec un grognement animal, il souleva les cuisses fermes et posa les jambes blanches sur ses épaules. Il glissa un coussin sous les reins de son jeune amant pour ne pas le blesser plus qu’il ne l’était déjà, puis avisa la blessure qu’arborait son ventre. Le bandage le gênait, mais il pourrait bientôt le retirer, et vénérer la cicatrice de guerre de ses lèvres. 

    Ses doigts, lubrifiés par magie, fouillèrent avec envie l’intimité du jeune sorcier, allant et venant dans cette antre si chaude, le préparant pour son entrée. Les gémissements de Harry le ravissaient, et l’excitaient toujours plus, autant que les petites mains qui le caressait avec adoration, allant du haut de son torse à son sexe brûlant. Tom aimait les gestes tendres, précis mais innocents du Survivant, il pouvait sentir tout l’amour qu’il lui portait ainsi. 

     

    L’amour. 

    C’était une notion vague pour lui, étrange, qu’il n’avait jamais expérimenté, jusqu’à aujourd’hui. Personne ne l’avait aimé comme le faisait Harry. Oh, on lui avait dit des ‘je t’aime’, exigeants une réponse en retour dans sa jeunesse, de la part de jeunes filles, de femmes plus mûres, et parfois même d’hommes. Mais Harry ne disait rien, il ne disait pas ces trois petits mots, il n’exigeait rien de lui, à part du respect. Tom ne savait pas s’il l’aimait, mais il s’était attaché à lui comme jamais il ne l’avait fait avec un autre être vivant. 

     

    Harry étouffa un gémissement de plaisir lorsqu’il appuya sur sa prostate, et il put voir un long frisson parcourir son corps, son corps se cambrant sensuellement sous lui. Il écarta les cuisses frémissantes, son membre le faisant souffrir d’envie, et se positionna entre elles rapidement, avant de le pénétrer d’un seul coup de rein. Voldemort se sentit immédiatement enserrer délicieusement dans un cocon brûlant, et il dû se servir de tout son self-contrôle pour ne pas se laisser aller à son instinct et besogner tout simplement le jeune homme jusqu’à la jouissance. Harry, le regard fiévreux, ondulait déjà des hanches, le forçant à bouger en lui. Bon sang, ce gamin était la sensualité même et il ne pouvait pas quitter ces deux orbes émeraudes brillantes de luxures, de désir et d’amour. Et Tom se mit à bouger, amplifiant les gémissements de son jeune amant, son sexe glissant dans son corps serré, frappant aussi loin qu’il pouvait, ses reins le brûlant délicieusement, un peu plus à chaque fois qu’il entrait et sortait de son corps. 

     

    Les allées et venues dans le corps de Harry se firent bientôt plus rapide, et son amant, d’un coup de rein, le plaqua au lit, et se déhancha sur lui, ne lui laissant comme choix que de regarder son corps luisant de sueur, ses yeux à fermés, sa bouche entre-ouverte haletant, et les traits de son visage transformés par le plaisir. Tom le regarda avec émerveillement, son corps se déhanchant sur lui, son bas ventre dansant littéralement sur lui, avec comme pivot son sexe tendu, comme s’il était le centre de son monde. Ses mains se posèrent sur les hanches de Harry et accompagna ses mouvements, le surélevant à chaque fois de son corps, pour mieux s’écraser sur lui, son membre profondément ancré en lui. 

    Sentant la jouissance monter dans ses reins, Tom colla à nouveau Harry au lit, et se mit à donner de grands coups de butoirs, de plus en plus rapide, leurs deux corps collés et leurs bouches scellées. Il sentit Harry venir en premier, son corps tremblants des spasmes de plaisir qui le parcourait, refermant puissamment ses chaires sur lui, et son cri d’extase avalée par ses lèvres, avides de baisers. Il sentit le corps entre ses bras se détendre, et après un long baiser langoureux, qu’il domina avec facilité, Tom se remit à bouger, son sexe glissant dans les chaires étroites et brûlantes, jusqu’à éjaculer profondément en lui, un gémissement d’assouvissement traversant ses lèvres. Il s’écroula à côté de lui, le front suintant, épuisé. 

     

    Lorsqu’il se réveilla, sans même s’être rendu compte qu’il s’était endormi, Harry était assis sur le lit, entrain de boire un verre d’eau. Il sentit sa gorge se sécher en voyant une gouttelette glisser sur  la gorge légèrement hâlée, jusqu’au torse parfait du jeune homme. Harry lui sourit et alla déposer un baiser sur ses lèvres. 

     

    « Pas maintenant, tu m’as épuisé.» Lui fit Harry, qui avait deviné ses pensées. 

    - On est jamais assez fatigué pour le sexe. 

    - C’est facile à dire pour toi.» 

     

    Voldemort ricana, une lueur sadique au fond des yeux. 

     

    « Donne moi de l’eau.» Ordonna-t-il presque. Harry soupira, mais consentit à lui donner le deuxième verre qui était sur la table de chevet. 

    - Tenez, votre Majesté !» Se moqua le jeune homme. Après un instant de silence, où il se désaltéra, Harry reprit. « Je pars en voyage.» 

     

    Tom fronça des sourcils. 

     

    « Où ? 

    - Je ne sais pas encore, au gré de mes envies. 

    - Et quand est-ce que tu pars ?» Hors de question. Tout simplement hors de question. Harry ne partirait pas loin de lui. Il allait le forcer à rester près de lui, même s’il devait l’enfermer et le soumettre à l’Impero. 

    - Dans quelques minutes en fait. 

    - Quoi ?!» Voldemort se leva d’un coup, mais il sentit un étrange vertige le prendre, l’obligeant à se tenir au mur.

    - Désolé, j’ai dû mettre un somnifère, que j’ai piqué à Snape, dans ton verre, pour ne pas que tu m’en empêches. J’ai besoin d’espace, de voyager, de profiter un peu. Ne t’inquiète pas, je ne te serai pas infidèle, enfin, je ne sais pas combien de temps je vais partir, mais tu sais que je t’aime alors...» 

     

    Harry le poussa contre le lit, où il tomba, malgré tout sa combattivité. La potion était simplement trop puissante. 

     

    « Je vais te tuer...» Grogna faiblement le mage noir. Ce sale morveux... Il allait payer ! Le droguer, lui ! Et lui dire ces trois horribles petits mots après. « Mais avant je vais lentement te torturer...

    - Ne t’inquiète pas, j’ai envoyé un elfe chercher Snape, il sera là d’ici dix minutes, et le temps que la potion ne fasse plus effet, tu seras comme neuf d’ici trente minutes.» Il le recouvra de la couverture épaisse du lit, et déposa un doux baiser sur ses lèvres. « Je t’écrirai, promis. Je t’aime Tom.»

     

    OoO

     

    Voldemort était furieux. Absolument furieux. Et il le faisait savoir. Sa dernière descente dans les cachots du Château avait été plus que meurtrière. Aucun prisonnier n’avait survécu, et ils étaient tous morts dans d’atroces souffrances, les uns après les autres, à la chaîne. 

     

    Snape avait expliqué au Mage noir que, plus tôt dans la journée du départ de Harry, Hermione Granger avait reçu un hiboux du Survivant lui expliquant qu’il partirait le jour même pour son tour du monde, et que si elle voulait venir avec lui, elle devait être prête l’heure suivante. La jeune femme avait fait ses valises immédiatement, embrassé une dernière fois Seamus, serré dans ses bras tous ses amis, puis était partie avec Potter, un portoloin les menant en dehors du territoire anglais. 

     

    Et lui était furieux de la fuite de son amant. Le lendemain de son départ, une interview était parue dans le Quibbler, où Harry expliquait son envie de voyager après toutes ces années de lutte. Il n’abandonnait pas le pays, il allait revenir, une fois qu’il aurait ‘grandi’, avait il annoncé. Toute la population était ainsi au courant, et n’aurait pas à s’en faire de savoir si son absence était dû à Voldemort ou non. Et Tom le détestait d’autant plus qu’il savait que Harry était en droit de demander ces vacances, après tout ce qu’il avait vécu, à cause de lui. 

     

    Les semaines passèrent, et il se calma enfin. Il allait profiter de l’absence du jeune homme pour mener le pays d’une main de maître, et quand Harry se déciderait enfin à rentrer, il pourrait être fier de ce qu’il aurait accompli. 

     

    Il était maintenant seize heures, et il devait s’occuper de ses correspondances. Tom était assis à son bureau, celui du Ministère, bien plus large que celui du Manoir Slytherin, lorsqu’une lettre d’une couleur criarde attira son attention. Un sourire naquit immédiatement sur ses lèvres lorsqu’il reconnut l’écriture un peu brouillonne de son amant. Il s’empressa de l’ouvrir. 

     

    « Cher Tom,...»

     

    Fin.

     


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