• Chapitre 3 - Pride and Prejudice

     

    Cela faisait un mois que sa vie avait basculé, et qu’il habitait avec Angela, et il avait appris plusieurs nouvelles choses sur son nouvel environnement.


    Tout d’abord, si on avait pas un minimum de diplôme, on ne trouvait pas de travail; il y avait une formation pour tout et n’importe quoi, même pour faire du nettoyage il y avait un diplôme ! Il avait été dans une trentaine de magasins et bureaux en tout genre, sans succès, ainsi que dans des ‘boîtes d’intérimaire’, dans lesquelles il avait été regardé de haut à cause de son maigre parcours scolaire, qu’il ne parvenait même pas à justifier. Mais ce n’était pas de sa faute si il n’avait pas fait d’étude après la sixième année à Hogwarts ! Qu’ils aillent se plaindre à ce maudit mage noir mégalomane ! Et pour bien l’enfoncé, Angela s’était moquée de lui quand il lui avait expliqué qu’il ne savait même pas quoi faire. Il avait fier allure, le ‘baroudeur’ !

     

    Harry avait aussi appris à connaître la jeune femme, infirmière depuis plusieurs années, indépendante, à l’humour parfois mordant, légèrement (à peine !) moqueuse, les pieds sur terre, pas trop curieuse, et pas hystérique pour un sous malgré des réactions... Hm... Extravagantes et souvent farfelues ? Elle n’avait pas énormément d’amis, mais sortait presque tous les soirs, et elle en profitait pour l’emmener partout avec elle. Harry la soupçonnait de le traîner avec elle en boîte de nuit seulement pour se servir de lui comme garde du corps, mais il ne lui en voulait pas, lui buvait un ou deux verres, puis attendait dehors, ne supportant pas la proximité des corps avec le sien à l’intérieur, ainsi que l’atmosphère écrasante. Il se disait qu’il n’était simplement plus habitué à ce genre de contact, d’insouciance. Harry s’était bien laissée traîner quelques fois dans les toilettes par quelques filles qui ne cherchait qu’à prendre un peu de plaisir, mais même là, il n’arrivait pas à se lâcher complètement. Il avait l’impression de vivre pour rien, à repenser constamment à ses amis.

     

    Sa seconde nuit à l’appartement avait été horrible. Sans l’alcool pour l’assommer comme un mort, il avait fait cauchemar sur cauchemar, rêvant des champs de bataille, des corps mutilés par les Death Eaters. À force de crier dans son sommeil, il avait réveillé Angela qui s’était occupée lui le temps qu’il revienne de sa crise d’angoisse. Harry avait réussi à émettre l’hypothèse d’une sorte traumatisme dû à l’incendie, ou encore à son «accident». Était il toujours que maintenant, il mettait un sortilège de silence autour de son lit pour éviter que la blonde l’entende crier dans son sommeil. Ca ne réglait pas le problème de ses troubles, mais il se voyait mal aller chez un psychiatre pour lui raconter qu’il était un vétéran d’une guerre n’ayant jamais eu lieu, et qu’il était très certainement traumatisé par toutes les horreurs qu’il avait vu. Harry ne voulait pas finir dans un hôpital psychiatrique, non merci !

     

    Ensuite, pour continuer dans les nouveautés, il s’était très vite rendu compte que la presse à scandale de son monde était finalement bien ridicule par rapport à celle de cette dimension. Si Rita Skeeter avait une réputation d’impératrice des langues de vip’, qu’en était il d’ici ? Les journaux à scandale était aussi nombreux qu’ils étaient cassants. Pourquoi parler de ça en particulier ? Parce qu’il avait décidé de se familiariser avec les potins, et qu’il était tombé sur un article sur la famille Malfoy. C’était une famille très ancienne (ça, ça ne le changeait pas vraiment) et assez mal vu, surtout depuis qu’ils avaient déshérité leur fille, une squib, pour s’être enfui de chez eux à 19 ans.

     

    C’est ainsi qu’il découvert que sa colocataire, Angela, était la fille en question, et que c’était aussi pour cela qu’elle avait autant de mal à se trouver un colocataire. Sa famille avait vraiment mauvaise réputation chez les couches sociales les plus basse.


    En fait, il n’avait appris que quelques jours après avoir lu l’article, où le prénom de sa nouvelle amie n’était pas cité, que Angela était une Malfoy, lorsque Scorpius, son frère jumeau, un garçon blond, incroyablement grand, avec un air supérieur constamment collé sur le visage, avait débarqué pour crier sur sa soeur. Harry avait ainsi assisté à une confrontation entre les deux blonds. Il savait maintenant pourquoi la moue hautaine d’Angela lui disait quelque chose, c’était exactement la même expression que celle de Draco Malfoy. Génial, il allait devoir repenser à ce fumier le restant de ses jours, et il ne pourrait pas transmettre sa haine du Death Eater sur la jeune femme parce qu’il l’appréciait, ni sur son frère, pour la même raison. Scorpius et elle étaient proches l’un de l’autre, et s’il était venu la disputer comme une gamine de cinq ans, c’est parce qu’elle avait refusé l’argent qu’il lui donnait chaque mois pour l’aider avec son loyer, de l’argent dont lui n’avait pas besoin, mais qu’elle reversait à des oeuvres de charité, parce qu’elle estimait qu’elle n’en avait pas besoin, ce qui, soit disant passant, était absolument faux selon Harry. Ils avaient bien besoin de cet argent, mais Angela était fière, telle la Malfoy qu’elle demeurait.

     

    « Et lui c’est qui d’abord ?!» S’exclama Scorpius en le pointant du doigt. « Ton gigolo ?»

     

    Harry faillit lâcher un ‘Merci’ désabusé, n’eut pas le temps d’ouvrir les lèvres que Angela reprenait.

     

    « C’est mon nouveau colocataire, et tu n’as pas à t’en mêler, ni à lui parler comme ça Scorp.» Répondit elle sèchement. « Tu es venu seulement pour ça ?» Elle se calma, plus raisonnable que son frère qui était toujours rouge de colère.
    -Non. Tiens.» Il lui tendit ce qui semblait être deux invitations. « C’est pour l’anniversaire de Thomas, dans moins d’un mois, et il aimerait bien que tu sois là. Si tu veux venir avec une de tes amies, j’ai prévu une deuxième invitation.» Angela bougonna, rechignant à prendre les deux papiers. « Dis toi que tu seras son cadeau d’anniversaire, ça va faire six mois qu’il ne t’a pas vu.

    -Je vais y réfléchir...» Concéda-t-elle.
    -Hm...» Fit Harry, gêné d’être mêlé à la conversation des jumeaux. « Je vais aller faire un tour... Vous laisser discuter tranquillement.»

     

    Angela hocha la tête avec un sourire de reconnaissance. Cela faisait trop longtemps qu’elle n’avait pas parlé à son frère, seul à seul.

     

    OoO

     

    Harry divagua pendant une dizaine de minute, tournant à gauche, puis à droite, n’oubliant de se repérer pour reprendre la direction de l’appartement. Par chance, ses années de fuite lui avait permis d’acquérir un certains sens de l’orientation. Ca lui donnait du temps pour digérer à tout ce qu’il venait d’apprendre. Une Malfoy. Maligne, Angela avait caché son véritable nom de famille, pour le remplacer par un banal ‘Smith’, un nom officieux seulement, que le Ministère avait généreusement consentit à la laisser utiliser, pour sa propre tranquillité -et sûrement parce que la famille avait versé quelques pots de vins pour éloigner leur fille-. En tout cas, cela expliquait sa grâce naturelle, ses traits fins, et l’air hautain qu’elle portait parfois sur le visage.

     

    C’est finalement au bout d’une heure de marche qu’il s’arrêta devant une animalerie. Il avait vite remarqué que celles-ci rassemblaient autant d’animaux magiques que dépourvue de celle-ci. Celle-ci ne payait pas de mine, elle était même un peu délabrée, avec son cadre en vieux bois, et sa pancarte noir vacillante.

     

    Harry repensa à ce que lui avait dit plusieurs fois Angela. Peut être qu’un animal de compagnie lui ferait du bien. Hedwig lui manquait tous les jours, depuis qu’elle avait été tué, la nuit de ses dix- sept ans, un autre animal ne la remplacerait jamais, mais il aurait un être à sa charge, dont il devrait s’occuper.

     

    Décidé, il poussa la porte de la boutique. L’intérieur n’était pas mieux que la devanture. Le bois grinçait douloureusement sous son poids, et avec la saleté qui couvrait les vitres, une pénombre inquiétante subsistait.

     

    « Heu... Il y a quelqu’un ?» Appela Harry qui regardait toujours la pièce. L’animalerie, loin d’être conventionnelle, rassemblait en majorité des araignées, des oiseaux exotiques, des crapauds... Et des serpents, s’il se fiait aux sifflements provenant de l’arrière boutique.
    - Ah ! Je suis là !» Lui répondit avec humeur une voix bourrue.

     

    Un homme d’environ cinquante ans sortit par une porte derrière le comptoir de la pièce. 

     

    « C’est pourquoi ?» Demanda-t-il sur le même ton.

    Très avenant, il comprenait mieux l’état de la boutique maintenant.

     

    « J’aimerai m’acheter un animal, si vous pouviez me conseiller.
    - Oh... Si vous voulez un chien ou un chat, vous êtes mal tombés. 

    - Je cherche plutôt un oiseau.»

     

    L’homme lui montra les cages entassées sur le côté. Pauvres bêtes, pensa immédiatement Harry. Il s’approcha prudemment, puis regarda tour à tour les volatiles. Deux yeux blancs attirèrent immédiatement son attention.

     

    « De quel race est il ?
    - C’est un corbeau australien. Mais je vous le déconseille, il est trop intelligent pour son bien, et n’en fait qu’à sa tête !» Prévint le vendeur.

     

    Harry ouvrit prudemment la cage, puis tendit la main au corbeau qui avança vers lui, le bec relevé. La bête coassa un instant, puis posa son bec sur le doigt tendu. Une chaleur l’envahit doucement, le réconfortant presque, comme un baume que l’on aurait passé sur une blessure à vif. C’était agréable.

     

    L’oiseau était plutôt grand, aussi long que son avant bras, et énorme, même s’il en avait vu de plus gros, principalement sur les corps jonchants les villes victimes de raids. Il devait être encore jeune, pourtant, une certaine intelligence était présente dans le regard blanc de l’animal, avec quelque chose en plus. ‘De la magie’ constata Harry en se concentrant. C’est de là que devait venir la chaleur qu’il avait ressenti à l’instant.

     

    « C’est un animal magique ? 

    - Quoi ? Je crois pas, non !»

     

    L’homme ne savait même pas de quoi il parlait...

     

    « Et il est à combien ? 

    - 6 gallions.»

     

    Harry sortit l’argent de sa bourse et les posa sur le comptoir, alors que le corbeau remontait son bras pour se poser sur son épaule en coassant, ses plumes frémissant.

     

    « Excusez moi, vous auriez peut être aussi un perchoir ? 

    - Ouai... J’reviens.»

     

    L’homme repartit en arrière boutique, puis un bruit retentissant de métal s’écrasant au sol se fit entendre.

     

    « Mais lâche moi bougre d’imbécile ! Tu m’étouffes !» Entendit il. C’était du fourchelangue. - Laisse toi faire sale bête.» Grogna l’homme.

    - Ah ! Mes écailles ! Tu vas voir...»

     

    Immédiatement, Harry sauta par dessus le comptoir, son nouvel ami toujours perché sur son épaule, et se précipita rejoindre l’arrière boutique où le propriétaire se battait visiblement pour garder le serpent échappé de sa cage en main.

     

    « Arrêtez, vous lui faites mal ! Vous ne voyez pas ?!» S’énerva Harry.
    - Quoi ? D’où tu me donnes des ordres toi ?» Brailla familièrement l’homme. « Je t’en pris, fais donc si tu te crois si capable !» Asséna-t-il ensuite, tendant le serpent qui se débattait toujours comme un anguille.

     

    Pas le moins du monde effrayé, Harry s’approcha d’un pas assuré, et glissa ses doigts sous la tête du serpent pour lui gratouiller les écailles, ce que le reptile sembla apprécié. Il fit lâcher sa prise à l’homme, et prit avec douceur le serpent dans ses bras, le laissant s’enrouler autour de son bras. Il glissa même quelques mots en fourchelangue, assez bas il l’espérait pour que l’autre ne l’entende pas.

     

    « Doucement...» siffla-t-il à voix basse.

    Immédiatement, le serpent se calma, et se laissa faire, sifflant même de contentement.

     

    «... Whoua.» Fit l’homme derrière lui. « C’est dingue, j’arrive jamais à les manipuler ! Toi tu leur fais une caresse et ils sont à tes ordres.»

     

    Harry remit le serpent dans sa cage, puis se tourna vers le vendeur.

     

    « J’ai toujours su me faire apprécier des serpents.» ‘Sauf d’un’ glissa vicieusement son esprit alors que le corps reptilien, mort, de Voldemort apparaissait dans sa tête.
    - Tu chercherais pas du boulot par hasard ?»

     

    Il releva la tête, les yeux presque brillants.

     

    « Si ! Ca fait un mois que je-
    - Tu es engagé ! Viens demain à neuf heures.»

     

    Quelques minutes après, il se retrouvait avec un perchoir entre les mains et le corbeau toujours sur son épaule, imperturbable, sur le pas de la porte de la boutique. Ce moment avait été bref, intense et carrément bizarre, mais il ne retenait qu’une information.

     

    Il avait enfin trouvé du travail !

     

    OoO

     

    Angela l’avait entraîné dans son restaurant préféré pour fêter la bonne nouvelle, un italien délabré mais où la nourriture était absolument délicieuse, dans les bas quartiers de Londres. Enfin il allait pouvoir participer à l’entretiens financier du foyer. C’était bien une Malfoy ! Une véritable intéressée, et légèrement manipulatrice sur les bords.

     

    « Alors... Tu es une squib ?» Oui, il mettait les pieds dans le plat, mais il préférait que tout soit dit maintenant, et en fait, il était légèrement vexé que la jeune femme ne le lui ait pas avoué d’elle même alors que cela faisait un mois qu’il cohabitait ensemble.

    - ...Oui. Je suis née sans aucun pouvoir magique, quelle honte ça a été pour mes parents !» Le ton était ouvertement méprisant. « Quand j’étais petite, je détestais la magie, et je menais la vie dur à Scorpius. Je le haïssais, parce qu’il faisait de la magie accidentelle, et pas moi. Mes parents tentaient de ne rien laisser paraître, mais je voyais bien qu’ils favorisaient mon frère. Il était plus souvent mis en avant que moi auprès de leurs amis, ou des invités, puisque de toute façon, il est l’héritier de la famille, celui qui prendra la relève en tant que politicien après mon père.

    - Pourtant vous avez quand même l’air proche.
    - Scorpius est froid et arrogant en apparence, mais il est aussi acharné. Pendant toutes ces années où je le rejetais à cause de sa magie, lui n’arrêtait pas d’essayer de m’approcher, et quand je me suis ‘enfuie’...» Le ton utilisé laissait suggéré qu’une fois encore, cette histoire semblait plus complexe qu’elle n’en avait l’air. «... Il est venu me retrouver et il m’a aidé à m’en sortir, à l’insu de nos parents. Malgré les traditions des Sangs Purs, il m’accepte, et je l’admire beaucoup pour ça.»

     

    Harry comprenait ce qu’elle voulait dire, et d’un coup, Scorpius Malfoy, qu’il prenait pour un enfant gâté cruel et égoïste, à cause de sa ressemblance avec Draco, remontait dans son estime. Il s’était complètement trompé, et s’était basé sur son physique et sa famille, et il savait maintenant pourquoi Angela avait changé son nom de famille. Il était simple de se baser seulement sur un nom, au lieu de s’intéresser à la personne elle même. En fait, elle l’impressionnait. Il avait dû lui falloir beaucoup de courage pour vivre seule après avoir vécu dans le luxe toute sa vie, pour s’adapter à un monde où tout n’était pas servi sur un plat d’argent. Oui, elle avait dû mettre de côté sa fierté, son orgueil de riche et accepter sa situation.

     

    « Si ça peut te rassurer, l’inverse existe.
    - Ah oui ?» Fit elle peu convaincue. « Quelle famille serait déçue d’avoir un sorcier ?
    - Ma famille. Ma gardienne était une moldue qui avait une soeur sorcière et elle était jalouse de ne pas avoir de pouvoir, alors elle s’est mise à la détester, et à haïr la magie. Sa soeur a fait des efforts, mais jamais rien n’y a fait, et malheureusement, cette haine s’est transmise sur moi, puisque j’ai des pouvoirs magiques. Ils favorisaient toujours leur fils par rapport à moi, Dudley, et... J’ai pas vécu une enfance géniale.» Résuma-t-il pour finir, sans rien dire sur leur lien de parenté. Il ne pouvait pas courir le risque qu’elle ou sa famille ne fasse des recherches sur lui, pour trouver qu’il n’existait pas dans ce monde, et de toute manière, ce n’était pas son genre de s’apitoyer sur lui même; il voulait juste prouver à Angela qu’il y avait des situations pire que la sienne. Heureusement, elle semblait avoir dépassé ce stade.
    - Oh... Je suis désolée Harry. Je me plains, mais je ne pense pas que tu as dû avoir une vie difficile, sans tes parents... Les miens m’aiment quand même, je crois, même s’ils ont honte de moi.
    - Je ne pense pas qu’ils ont honte de toi. Ils ne doivent probablement pas savoir comment faire. Ca doit être dur aussi pour eux, ils ont dû se reprocher de ne pas avoir pu te transmettre leur magie… Tu devrais essayer de leur reparler. » Expliqua-t-il. Il n’avait peut être pas aimé les Malfoy, mais il avait pu voir que Narcissa et Lucius Malfoy avait aimé inconditionnellement leur fils, Draco.
    - Je n’ai pas vraiment l’occasion de les voir tu sais ?
    - Hm... Et la fête de ton frère ?
    - ... Je ne connais personne qui accepterait d’y aller avec moi. Et il est hors de question que j’y aille seule !» Ses pupilles s’étaient dilatées, son regard était devenu implorant, et ses lèvres frémissantes. Cela voulait tout dire, pas besoin de long discours pour la jeune Malfoy. Harry roula des yeux.
    - Je viendrai avec toi.» Soupira Harry en s’envoyant son shot. « Mais bien parce que c’est toi !
    - Oh merci Harry !»

     

    Angela lui sauta au cou, et lui colla une bise bruyante sur la joue. Un coassement se fit entendre. Toujours perché sur son épaule, le corbeau plongea son bec dans le verre levé de la blonde, avant de le retirer, gêné par le cri indigné de celle-ci.

     

    « Hey ! Song est horrible avec moi Harry !» Pleurnicha-t-elle.
    - ...Song ?
    - Il n’arrête pas de cancaner ! Exactement comme s’il chantait.
    - Je pensais l’appeler River.» C’était son corbeau tout de même ! Celui-ci coassa de contentement.

    - River Song ?» Implora-t-elle. À nouveau, le volatile se fit entendre. « Tu aimes ?» Le corbeau hocha du bec, et Angela eut un sourire triomphant.

     

    Harry soupira, désespéré, puis se mit à gémir qu’il n’avait pas mérité ça, quand River Song déploya ses ailes pour les agiter avec fierté, s’envola et se posa élégamment sur ses cheveux ébouriffés, s’y faisant un nid.

     

    À suivre.

     


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  • Chapitre 2 - 2 Broke Girl$ -

     

    Harry finit la soirée dans un bar. Il avait trop dormi ces deux dernières semaines pour rester dans un hôtel miteux à ne rien faire. Il était d’humeur mélancolique, et seul la compagnie d’un bon verre d’alcool et de quelques soulards pouvait le soulager. Harry avait tendance à devenir philosophe une fois soûl, et il avait envie de faire profiter d’autres personnes ses élucubrations sur la mort, la vie, et l’injustice des deux.

     

    Comme il s’y attendait, les bars n’étaient pas si différents que dans son monde d’origine. La seule chose qui changeait était le fait de voir parler ensemble des muggles et des sorciers, boire en coeur, et s’extasier devant un match de Quidditch (diffusé en direct à la télévision), ou de rugby. Incroyable, vraiment.

     

    Bref, après plusieurs heures à siroter des verres de vodka et de téquila glacé, il s’était fait plusieurs amis. Ben, Daryl et Ramin, ses trois nouveaux compagnons, l’écoutaient avec une extrême fascination parler des horreurs de la guerre, de la vie, des oiseaux et des pâquerettes, le tout mixé en un savant mélange de téquila et de Ricard.

     

    « C’est beau ce que tu dis, mec.» Fit Benjamin, un grand noir au crâne rasé.
    - Pas vraiment.» Hoqueta Harry. « La vie est une chienne. Elle te fait croire qu’il y a de l’espoir, et au moment où...» Harry marmonna quelque chose, s’écroula sur la table, puis releva la tête, l’air déterminé. « Et en plus, elle te laisse pas le choix, vous voyez ?!» Les hommes hochèrent la tête, comme s’ils comprenaient tout ce que disait le jeune homme. « Vous savez quoi ? Je m’en fou en faite. Je suis ici, et j’ai envie de profiter maintenant, j’en ai marre qu’on profite de moi, du destin et de ce genre de connerie.
    - Trop...» Appuya intelligemment le blond -Ramin-.

     

    Harry continua de déblatérer philosophiquement pendant encore plusieurs dizaines de minutes, avant qu’il ne se fasse chasser du pub où il était. Ses trois compères partir de leurs côtés, grognant sur une femme qui les attendait chacun chez eux. Lui se mit à marcher dans les rues, et atterrit dans un parc. C’était vraiment beau, pensa-t-il en voyant quelques lucioles briller dans le noir, à moins que ce ne soit son imagination ? Il n’avait jamais entendu parler de luciole à Londres auparavant.

    Son esprit devint plus clair au fur et à mesure qu’il marchait et que le froid mordant de cette fraîche nuit de mars prenait le dessus sur l’alcool dans ses veines. Ce n’était pas la première fois qu’il se soulait, loin de là, en six années de fuite, il avait eu le temps de prendre plusieurs cuites, mais à ce point ? C’est vrai, il n’y avait personne cette fois-ci pour l’arrêter et le conduire sur une surface où cuver tranquillement. Ici, il n’était personne, pas le Survivant ou quoique ce soit, il n’y aurait ni Neville, ni Dean ou Seamus pour s’occuper de lui lorsqu’il broyait du noir, ni pour le soutenir, ou juste rester avec lui. Être à deux était toujours plus réconfortant que de rester seul, et c’est ce qu’il était désormais, entièrement seul au monde. Comment, dans ces conditions, pouvait il prendre un nouveau départ, hein ?!

     

    « -chez moi !! Lâchez moi sale de brute !! 

    - La ferme !»

     

    Harry leva les yeux en entendant la voix féminine et le grognement de l’homme. Il fronça les sourcils en voyant entraîné la fille vers une ruelle sombre, puis s’avança, son esprit lui ordonnant de secourir cette pauvre fille, certainement trop faible pour se défendre face à un type aussi massif.

    Non, ce n’était pas son instinct de sauveur du monde sorcier qui parlait, il n’avait pas besoin de reconnaissance pour vivre, mais il ne pouvait pas supporter ce genre de scène, qu’il soit sobre ou pas.

     

    « Hey toi, elle t’a dit de la lâcher !
    - Qu’est-ce tu m’veux l’morveux ?!» L’homme poussa la fille à terre et se tourna vers lui, le point levé. Harry sourit en se rendant compte qu’il devait s’agir d’un simple muggle; un sorcier aurait immédiatement dégainé sa baguette. Cependant, il ne sortit pas la sienne, et dès que l’agresseur de la femme recroquevillée au sol s’avança, sur le point de le frapper, ses réflexes de guerrier ressurgir en lui comme une braise qui aurait pris feu soumise au souffle du vent. D’une prise qu’un sorcier israélien lui avait apprise, il mit l’homme à terre, puis le poussa en dehors de la ruelle.
    - Dégage d’ici !» Ordonna-t-il, ses yeux verts brillants quasiment dans le noir. L’homme ne se le fit pas dire deux fois, et partit en courant sans demander son reste. Harry se tourna vers la femme qui s’était relevée. « Vous allez bien ?
    - Harry ?»

     

    La fille, habillée d’un robe courte, revenant certainement d’une soirée, sortit de l’ombre. C’était Angela, l’infirmière blonde qui s’était occupée de lui pendant sa convalescence. Elle lui sauta dans les bras, les larmes aux yeux, avant de se reculer aussi sec.

     

    « Mais vous puez l’alcool !» Le réprimanda-t-elle, son instinct d’infirmière reprenant apparemment le dessus. « Alors que vous sortez tout juste de l’hôpital en plus !
    - Heu... De rien ?» Fit il un peu bêtement, dépassé par les paroles de la jeune femme. Elle leva un sourcil désapprobateur, ce qui, selon Harry, n’avait pas beaucoup de cachet, puisqu’elle tremblait comme une feuille devant lui.

    - Merci Harry d’être venu à mon secours. J’ai vraiment eu... Très, très peur.» Des larmes se formèrent au coin de ses yeux quand elle se rendit enfin compte qu’elle aurait pu se faire violer, voir pire.
    - Hey, ça va aller maintenant.» Réconforta-t-il en la prenant dans ses bras, malgré l’odeur forte d’alcool qui se dégageait de lui. Harry avait consolé plus d’une personne pendant la guerre, il savait comment y faire. « On va aller s’asseoir, d’accord ?» 

     

    Elle hocha la tête, se laissant guider par son ex patient qui la fit asseoir à même le bitume, quelques rues plus loin.

    Ils ne parlèrent pas, Angela se laissa aller à quelques sanglots, puis se reprit. Ca allait sûrement la suivre pendant quelques jours, quelques semaines tout au plus, mais heureusement, elle s’était trouvée un héros.

     

    « Vous avez un endroit où dormir ?» Demanda-t-elle finalement.
    - Non, j’ai pas encore cherché.» Avoua-t-il, un peu honteux, sachant qu’il aurait dû commencé par ça au lieu de se précipité dans un bibliothèque.
    - Demain est mon jour de congé, et j’ai un lit en plus si vous voulez.»

     

    Harry la regarda un instant, et fut soulagé de constaté qu’elle ne pensait pas à lui comme à un potentiel amant ou petit ami après la scène de ce soir. Beaucoup de personnes, hommes ou femmes, avaient essayé de coucher avec lui après qu’il les ait sauvé d’un Death Eaters, par instinct peut être, ou à cause de ce syndrome du héros. Ils voyaient en lui un sauveur, et voulaient faire parti pendant au moins un instant de sa vie, un peu comme dans les films muggles.

     

    « J’accepte volontiers.»

     

    OoO

     

    Harry ouvrit un oeil lorsqu’une délicieuse odeur vint lui chatouiller les narines. Il leva la tête, avant de laisser un gémissement de douleur, alors que sa tête était sur le point d’exploser. Oh Merlin, c’était la pire cuite de toute sa vie, il avait une de ces gueules de bois, en plus des cauchemars qui avaient peuplé ses songes. Il avait passé une nuit horrible.

     

    « Tiens, pour ta tête.» Fit la voix d’Angela. Elle lui mit en main un verre d’eau, sûrement rempli d’un antalgique quelconque pour ses douleurs. Il but le liquide avidement, avant de s’arrêter en reconnaissant le goût de la potion pour gueule de bois. Harry se sentit automatiquement mieux, et hocha la tête vers la jeune femme en guise de remerciement. « Bon écoute, je vais être directe, je n’aime pas tourner autour du pot. Je suis fauchée, et ma colocataire m’a quittée pour s’installer avec son copain il y a deux semaines, j’ai besoin de quelqu’un pour remplacer, et j’ai du mal à trouver. Tu es quelqu’un de bien, tu me l’as prouvé hier, et tu as besoin d’un endroit pour vivre. Par contre, je ne veux pas de relation sex-friend ou quelque chose du genre. Ami tout au plus, compris ?»

     

    Harry suivit le monologue de la blonde, les yeux plissés, comme s’il avait du mal à comprendre ce qui était dit. En fait c’était le cas. Elle voulait vraiment qu’il devienne son colocataire ? Mais... Elle le connaissait à peine ! Il pouvait très bien être un dangereux psychopathe ! Bon d’accord, il l’avait sauvé, donc ça ne collait pas vraiment.

     

    « Je... D’accord.» Répondit il, légèrement désorienté. « Pas de sexe, juste le loyer.» Résuma-t-il. 

    - Et les courses.» Rajouta-t-elle.
    - Une partie des courses.
    - Marché conclu.»

     

    Angela lui tendit la main, qu’il serra vigoureusement pour finaliser leur accord, avant de se mettre à rire bêtement, vite rejoint par la jeune femme.

     

    « Tu es sûr ?
    - De ?» Demanda Harry.
    - De vouloir devenir mon colocataire. On va pas vivre très confortablement tu sais ?
    - Tu as un travail, et tu es la seule personne je connais à Londres, alors pourquoi pas. Par contre, moi je n’ai pas de travail.
    - Tu es un sorcier, tu devrais trouver facilement, non ?
    - Je suppose.» Ainsi les sorciers étaient plus favorisés que les muggles en ce qui concernait les emplois ?

     

    Harry se leva du lit, encore fatigué, puis se dirigea vers la salle de bain pour se débarbouiller un peu. Il ferma la porte et se déshabilla pour se glisser sous la douche. En face de lui se trouvait le miroir, et il put prendre le temps de regarder son corps, plus que lorsqu’il était à l’hôpital. Étonnamment, ses anciennes cicatrices avaient disparu. Ne restait plus que quelques marques, comme celle de sa main, ou encore une sur son flanc, où une flèche s’était plantée, deux ans auparavant et une marque sur son genoux, méchamment désartibulé par un sortilège lancé par un Death Eater. Pas d’autres traces n’étaient visibles. Toutes les petites cicatrices, causés par des coups de couteaux entre autre, s’étaient évaporées.

     

    « Tu as bientôt fini ? J’ai préparé un brunch.
    - C’est pas le dimanche, les brunchs ?» S’interrogea Harry en s’habillant avant de sortir de la salle d’eau.
    - Si et alors ? Il est quasiment 14 heures, je pense que j’ai le droit.»

     

    Oh... Il avait tant dormi que ça ? En même temps, lorsqu’ils étaient arrivés à l’appartement de Angela, il devait être au moins 3 heures du matin.

    Harry alla s’installer à table, et regarda avec envie les tranches de bacons et les oeufs au plat qui trônaient dans les assiettes.

     

    « Alors, Harry, tu travailles dans quoi, normalement ?»

     

    La question le prit au dépourvu. Harry n’avait pas prévu de réponse à ça. Qu’est-ce qu’il pouvait bien répondre à ce genre de chose ?

     

    « Je... Je suis du genre baroudeur, j’ai exploré le pays, j’ai donné des leçons d’autodéfense...» Ce n’était pas tout à fait faux ! Il connaissait les meilleurs planques de tout le Royaume Uni, et il s’était longuement entraîné avec une multitude d’aurors pour s’endurcir, puis avait appris à son tour a ses amis plusieurs prises.

    - Vraiment ? Ca doit être cool !» S’extasia-t-elle en souriant. « J’ai déjà fait des voyages, mais je ne suis jamais partie à l’aventure.» Avoua Angela ensuite, l’air gêné. « Il y a tout ici de toute manière, alors pourquoi allé voir ailleurs ?
    - Je ne te juge pas, après tout, moi je n’ai rien entre les mains !
    - Mais tu as de l’expérience ! Tu devrais peut être faire une formation...»

     

    Harry se rendit compte que cette idée n’était pas mauvaise. Avec toutes ses connaissances, il aurait pu devenir professeur, quelque soit la matière, défense contre les forces du mal, ou peut être sortilège ? Il réalisa alors qu’il ne s’était jamais demandé ce qu’il deviendrait après la guerre contre Voldemort. Il n’avait plus pensé qu’à la vengeance, qu’à la mort du mage noir. Harry pensa à Ron et Hermione, qui n’aurait jamais la chance de réaliser leur rêve. Devenir une imminente politicienne pour Hermione, et un joueur de Quidditch renommé pour Ron. Il y avait aussi Neville, qui se passionnait pour les plantes, et Dean et Seamus, qui rêvaient de reprendre l’affaire de George et Fred Weasley. Ils n’auraient jamais cette chance, alors que lui l’avait, parce qu’il avait réuni trois pauvres reliques, alors qu’il était un assassin.

     

    « ...Ry. Harry !» Le jeune homme leva les yeux, et rougit de gêne. « Tu as dû partir assez loin, ça fait cinq minutes que je te parle et que tu ne m’écoutes plus !
    - Désolé.» Marmonna-t-il, baissant à nouveau le regard en voyant le sourire amusé d’Angela.
    - Tu sais de quoi tu as besoin ?

    - Heu... De quoi ?
    - D’un animal de compagnie ! Tu n’as pas l’air d’un grand parleur, plutôt rêveur, un animal te conviendrait parfaitement.
    - Tu accepterais que je prenne un animal ici ?
    - Bien sur !» Angela prit un air faussement outré. « Et puis j’adore les animaux.» Rajouta-t-elle ensuite, un air légèrement hautain sur son visage, un air qui lui rappela quelque chose, sans qu’il n’arrive pour autant à mettre le doigt dessus.

     

    Harry ne reprit pas la conversation, savourant plutôt son petit déjeuner - Brunch, pardon. Il n’avait plus rien mangé d’aussi bon depuis des mois, et il savourait littéralement chaque bouchée. Harry rouvrit les yeux -il ne s’était même pas rendu compte qu’il les avait fermé !- et se dit qu’il devait savourer un peu trop fort son repas quand il vit le regard suspicieux mais amusé de Angela. Elle ne dit rien, mais il savait en son fort intérieur qu’elle n’en pensait pas moins.

     

    Après avoir mangé et rangé la vaisselle, Harry entreprit de visiter l’appartement. Les murs étaient nus, et dans un état à peu près convenable, mais il se doutait que Angela ne devait pas perdre de temps (ni d’argent) avec les objets inutiles, ni avec la décoration. L’appartement donnait directement sur un petit d’un salon-salle à manger, et une cuisine à l’américaine. Il y avait aussi deux chambres, une salle de bain et un cabinet de toilette. Il ne s’y sentait pourtant pas à l’étroit, les pièces étaient plus grandes que ce à quoi il avait été habitué ces dernières années. Les fenêtres étaient plutôt larges et donnaient sur un petit parc, celui de la cité où il habitait désormais. Ce n’était pas vraiment beau, mais l’endroit était près de La City, et il comprenait pourquoi Angela, avec son travail d’infirmière, ne pouvait pas se payer cela toute seule. Il allait donc devoir trouver un travail. La question était dans quoi exactement. Harry était devenu un combattant, il n’avait fait que ça, il avait même pris goût aux batailles, au sang de ses ennemis qui giclaient sur lui quand il enfonçait son poignard dans leur corps, comme il l’avait fait avec Voldemort. Il se sentait mal à cette constatation; il était devenu un assassin au cour de cette abominable guerre, un monstre même, mais malgré tout il était en vie, et même pas parce qu’il le méritait. Mais dans un sens, ne rien faire de cette vie, n’était-ce pas un manque de respect envers tout ceux qui l’avait perdu par sa faute ? Tout ce que Harry pouvait faire à partir de maintenant, c’était devenir une personne meilleure, pour que tous les sacrifices faits pour qu’il vive n’aient pas été fait en vain.

     

    « Je vais me promener un peu.» Fit il à Angela alors qu’il prenait sa veste. « Et peut être m’acheter quelques vêtements aussi.
    - Oh attends ! Tu me passes ton numéro ?
    - ... Hein ?

    - Par Morgane, Harry ! Tu n’as pas de téléphone portable ?
    - Ah ! Non, je n’en ai jamais eu besoin.» Angela leva les yeux, comme désespérée. « Quoi ? 

    - On va aller t’en acheter un, hors de question que je te laisse partir maintenant !»

     

    Angela prit sa veste, son sac et ses clefs, et en moins de temps qu’il n’en fut pour le dire, elle l’attendait sur le pas de la porte.

     

    OoO

     

    Ils étaient allés à Gringotts. Son coffre contenait le strict minimum, et pourrait servir pendant un moment aux dépenses de l’appartement, le temps qu’il trouve un travail. Harry n’avait pu que maudire les reliques de la mort pour être aussi radines.


    Angela l’avait ensuite emmené dans toutes les friperies de Londres, où les vêtements étaient vendus au rabais, un endroit où elle était apparemment habituée, puis lui fit faire le tour des ‘opérateurs’ où il pouvait acheter un téléphone portable pour pas cher.

     

    Un portable, ce qu’il avait compris, était un téléphone sans fil -il ne savait même pas que ça existait !- qu’il pouvait emmener n’importe où grâce à sa taille minimaliste. Pratique, en effet. Mieux encore, cela ne marchait pas à l’électricité, mais grâce à des batteries d’énergie magiques, la même utilisée que pour les véhicules à moteur. Une source d’énergie renouvelable à l’infinie, et propre en plus de cela. Harry était stupéfait et émerveillé à chaque nouvelle découverte qu’il faisait.

     

     

    Ce monde lui semblait à chaque minute de plus en plus proche de la perfection. La seule chose qui le dérangeait maintenant, c’est qu’après avoir passé une vie à combattre un foutu mage noir, il était pauvre.

     


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  • Chapitre 1 - Terra Nova

     

    Harry mit plusieurs longs instants à se rendre compte qu’il était réveillé. Il ne s’attendait pas à ce que la mort soit aussi... Confortable. À moins que ce ne soit le fait qu’il n’est pas dormi dans un lit avec un matelas non défoncé depuis des années ?

    Puis il se souvint. Voldemort, la guerre, la mort de ses amis, un par un, la bataille finale, sa victoire sur le mage noir, qu’il avait poignardé jusque’à la mort. Il était vivant, il avait survécu, à nouveau. Il sentit ses yeux se remplir de larmes en repensant à Ron et Hermione, tués par le Lord. ‘Je vous ai enfin vengé mes amis...’

    Il ouvrit doucement les yeux avant de les refermer immédiatement, ébloui par un soleil resplendissant, des faisceaux de lumières passant à travers les vitres de ce qui lui avait semblé être une chambre. Mais où était il ? Est-ce qu’il n’était pas censé... Renaître en quelque sorte ?

     

    « Ah ! Infirmière ! John Doe est réveillé !» Entendit il. Infirmière ? Il était à l’hôpital ? Et... Comment ça John Doe ?

     

    Harry se demanda si finalement les trois femmes en blancs, l’esprit des reliques de la mort, n’avaient pas été une hallucination. Il était à l’hôpital, et il était tellement défiguré qu’on avait pas réussi à l’identifié ? Pourtant, il n’avait pas mal au visage, par contre son corps... Il était lourd et endolori, comme si un camion lui était passé dessus.

     

    « Ne bougez pas trop jeune homme.
    - Où...» Commença-t-il avant de s’arrêter brusquement, sa gorge déchirée par le seul petit mot qu’il avait réussi à dire.
    - Saint Mungo.» Fit l’infirmière en prenant son bras et en faisant ce qui lui semblait être une prise de sang. Mais... Depuis quand faisait on des prises de sang dans un hôpital magique ?

    Il ne parvint plus à ouvrir la bouche, mais laissa la femme faire ses examens, et, avant qu’il ne s’en rende compte, il se rendormit.

     

    Lorsque Harry rouvrit les yeux, il faisait toujours jours, mais cette fois-ci, il réussit à garder les yeux ouverts. La chambre était immaculée, comme dans tout hôpital, et il pouvait deviner l’activité humaine derrière la porte fermée. Qu’est-ce qu’il s’était passé ?

     

    « Enfin réveillé ?» Il reconnut la voix de la femme. Elle était habillée d’une robe de service verte, et devait avoir vingt cinq ans, tout au plus. Son infirmière attitrée certainement. « Cela fait plusieurs jours depuis que vous vous êtes réveillés la dernière fois.» Comment ? Il avait pourtant l’impression de n’avoir dormi que quelques heures ! « Alors, vous avez un nom ?

    - Ha... Harry. Que s’est il passé ?
    - Comment ça ?» Sourit la jeune femme.
    - La guerre...» Elle le regarda sans comprendre. « Avec Voldemort...
    - Qui ? Vous devez avoir de la fièvre, vous délirez. Nous n’avons plus connu de conflit depuis la guerre européenne de 1914 !»

     

    Hein ?

    L’infirmière passa une main fraîche sur son front.

     

    « Pourtant vous n’êtes pas chaud...
    - Ce... Ce n’est rien... Un cauchemar.» Se justifia-t-il rapidement, réfléchissant à toute vitesse. Était- ce bien réel ? Est-ce qu’il était vraiment dans un autre monde ? Dans tous les cas, si la femme utilisait du matériel muggle, il était bien dans un monde magique. « Il était horrible.» Continua-t-il. 

    - Je vois. Alors Harry, maintenant que vous êtes réveillés, on va pouvoir faire votre dossier ! Cela fait longtemps que nous n’avions pas eu d’inconnu, vous n’êtes sur aucune de nos bases.» Devant le regard perdu du jeune homme, elle s’expliqua avec un grand sourire plein d’entrain et d’énergie. « Vous savez, tout le monde a un dossier, constitué des empreintes, de l’ADN et de la signature magique, pour les sorciers. Nous n’avons rien trouvé pour vous. Vous êtes bien un sorcier ? Nous vous avons trouvé avec une baguette...
    - Oui, je suis un sorcier... Où est ma baguette ?
    - Gardée sous scellé jusqu’à nouvel ordre. Complétons tout cela. Nom de famille ?» Harry se mit à réfléchir. Devait il garder son nom de famille ? S’il devait prendre un nouveau départ, alors il ne voulait pas se souvenir de ce qu’il avait vécu, et qui était rattaché aux Potter.
    - Evans.
    - Date de naissance.
    - 31 juillet 1980.
    - Donc... 23 ans ?
    - Oui. Quelle date somme nous ? Avec tout ça, je n’arrive pas à me repérer.
    - Nous sommes le 28 mars. Vous êtes arrivés le 15.»

     

    Le 28 mars 2003, deux semaines après la bataille contre Voldemort donc. Il murmura un merci en hochant la tête, et répondit au reste des questions de Angela, l’infirmière. Allergie, antécédents médicaux et particularités. Harry mentit sur les deux derniers points. Pouvait il dire qu’il était fourchelangue et qu’il avait développé une insensibilité à l’avada kedavra et à l’imperium ? Il n’allait pas non plus parler de ses nombreux membres cassés, il ne voulait pas attirer l’attention. Il devait déjà sortir d’ici, ensuite il aviserait.

     

    « Je suppose que vous n’avez pas de moyen de payer ?» Harry lui fit un sourire désolé, gêné.
    - Je viens tout juste d’arriver... Je viens d’Écosse.» La femme le regarda d’un air soupçonneux, mais ne répondit rien. « Mon appartement a brûlé le mois dernier et j’étais venu ici pour trouver un nouveau travail et un nouveau toit.» Expliqua-t-il rapidement.
    - Vous avez trouvé ?
    - Eh bien... Je dois avoir pris un coup sur la tête, parce que je ne me souviens de rien depuis mon départ.» Le coup de l’amnésie, classique, mais relativement efficace.
    - Et vos parents ? Ils ne peuvent pas vous aider ?
    - Je suis orphelin.» Il sourit mentalement en voyant l’air gêné et désolé sur le visage d’Angela. « Mais pourquoi toutes ces questions ? Vous allez le mettre dans mon dossier ?» Se moqua-t-il pour détendre l’atmosphère.
    - Hm... Non, juste de la curiosité.» Elle lui sourit.

     

    Oh... Il ne devait pas être si défiguré que ça pour pouvoir encore faire des ravages. Angela était mignonne en plus de cela, plutôt jolie à regarder, blonde cendrée, des yeux marrons, de taille moyenne, assez commune en fait, bien que, en un sens, elle lui était familière. Mais même si cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas perdu dans la chaleur d’une femme -ou même celle d’un homme-, il n’avait pas envie de penser à ça tout de suite. Trop de questions sans réponse se bousculaient dans sa tête.

     

    « Alors... Je pourrai sortir dans combien de temps ?
    - Oh... Le temps de créer un nouveau dossier, et que vous signez une décharge, je dirai d’ici ce soir, si votre état reste stable bien sur.»

     

    Merveilleux. Il n’avait qu’une envie, c’était de courir à la première bibliothèque du coin pour lire l’histoire de cette nouvelle terre. S’il analysait ce qu’il venait d’apprendre, Voldemort n’avait jamais existé, donc pas de Death Eaters, et pas de prophétie, pas de monde à protéger, juste une nouvelle chance d’exister. Plus étonnant encore, il semblait que les muggles étaient au courant de l’existence du monde sorcier, et cela ne paraissait pas dater d’hier. Au moins, il n’aurait plus besoin de se cacher.

     

    « Parfait ! Merci beaucoup Angela. Je peux vous appeler Angela ?» Demanda-t-il rapidement, de peur de commettre un impair. Même s’il ne savait pas ce qu’il allait devenir, il se sentait léger et vide, une sensation agréable qu’il ne se souvenait pas avoir jamais expérimenté avant.
    - Oui bien sur.» Sourit elle en repartant avec ses feuilles en main.

     

    OoO

     

    Le reste de la journée passa lentement, il somnola longuement, tout en se demandant ce qu’il allait pouvoir faire. Il n’avait pas d’endroit ou dormir, ni d’argent. Ah ça, l’esprit des reliques de la mort l’avait ramené dans un nouveau monde, mais comment allait il s’en sortir maintenant ? Il avait certes vécu comme un vagabond pendant 6 années, mais il n’allait pas finir en sans abri pour autant ! Il avait beaucoup réfléchit pendant cette journée de libre. Harry avait l’impression que sa vie n’avait servi à rien. Il était mort juste après Voldemort, et voilà qu’il réapparaissait dans une autre dimension, avec rien d’accompli; il ne connaissait personne, et n’avait rien fait.

     

    Ses pensées furent interrompues par l’arrivée de Angela, qui amenait avec elles des vêtements, ainsi qu’un sac à dos.

     

    « Harry, nous avons crée votre dossier. Vous allez pouvoir récupérer vos affaires. Nous avons vérifier à Gringotts, et ils ont confirmé pour votre identité. J’ai aussi ramené vos affaires.»

     

    ... De quoi ? Comment ça il avait un compte chez Gringotts ?

     

    D’accord, il retirait ce qu’il avait dit sur les reliques, elles avaient tout prévu. Il avait réellement de l’argent ? Un nouveau poids se retira de ses épaules. Il prit doucement le jean et le sweet des mains de la blonde, ainsi que le sac, et l’ouvrit. Il eut un sourire en voyant sa baguette à plume de phénix, sa cape d’invisibilité, ainsi qu’un cadre avec la photo de ses parents. Il y avait aussi une clef de coffre de Gringotts, une vingtaine de gallions, et d’autres affaires personnelle qui avaient sûrement été amenées dans ce monde en même temps que lui. Il n’était pas sans rien au moins.

     

    « Merci.» Sourit-il. « Je vais pouvoir sortir alors ?
    - Oui ! Vous n’avez plus qu’à signer ici.» Elle lui tendit la décharge qu’il signa avec enthousiasme.

     

    Même s’il n’était pas forcément encore bien dans sa peau après tout ce qu’il avait enduré, il avait tout un nouveau monde à découvrir. Il se leva et rejoignit le cabinet de toilette de la chambre pour prendre une douche rapide. Harry s’habilla rapidement et se regarda dans le miroir de la salle d’eau. Ses yeux verts brillaient légèrement, et ses cheveux mi longs étaient ébouriffés, lui donnant un petit air sauvageon. Sa peau était pâle et mais beaucoup des marques qu’il avait, résultants de ses dernières années à se cacher de Voldemort, allant de petits éclats aux anciennes traces de coup de poignard, et à apprendre des sortilèges et des techniques de combat pour être préparer pour la dernière bataille, avaient disparu. 

     

    Une fois prêt, il sortit de la chambre, fit un dernier au revoir à sa jolie infirmière, et enfin, sortit dans la rue.

    Il resta stupéfait par ce qu’il vit. Des voitures roulaient, des personnes marchaient, parlaient, un portable à la main souvent, mais il y avait aussi des personnes en balais, et mêmes quelques voitures volantes, à la façon de la Ford Angelina des Weasley. Il s’émerveilla devant ce monde paradisiaque, et ému, dû essuyer quelques larmes qui lui montèrent aux yeux. Si Arthur Weasley avait été là, il aurait été aux anges, se dit il en faisant quelques pas dans la rue. Il passa à côté d’un kiosque à journaux, où plusieurs magazines étaient à vendre, et où les images figées et mobiles se mélangeaient. Harry en profita pour regarder distraitement la Une des différents journaux. Elles parlaient des dernières frasques de Scorpius Malfoy, le riche héritier de la famille, âgé de 28 ans, mais aussi de politique, avec Gellert Grindelwald et Albus Dumbledore en premier plan, et d’économie, mais il n’y comprit pas grand chose. Il avait apparemment énormément de chose à rattraper. Il regarda distraitement les passants achetés des magazines, sortant des mornilles de leur poche pour les donner. Donc, la monnaie était uniforme même pour les muggles, parfait.

     

    Il héla un taxi qui s’arrêta à sa hauteur. Harry entra dans la voiture rapidement en saluant le chauffeur.

     

    « La bibliothèque la plus proche s’il vous plaît.»

     

    L’automobile se mit en route sans bruit, et en observant le tableau de bord, où la jauge d’essence était inexistante, remplacée par un autre indicateur. De la magie, à coup sûr, il pouvait la sentir sous lui, faisant vibrer le moteur, et avancer le véhicule. Harry regarda ensuite par la fenêtre, observant le paysage qui lui était inconnu. Il avait beau regardé les immeubles, les maisons et les autres appartements, il ne reconnaissait en rien l’architecture, alors qu’il avait fait le tour de Londres à de nombreuses reprises durant sa fuite. Harry se souvint alors des mots de l’infirmière, Angela. Le monde n’avait connu qu’une seule guerre mondiale, aussi, Londres n’avait jamais connu le Blitz, et la ville n’avait pas eu à être reconstruite.

    Beaucoup de question se bousculaient dans sa tête. Quand est-ce que les muggles avaient appris l’existence des sorciers et de la magie ? Comment avaient ils réagi ? Harry se doutait que les croyants n’avaient pas dû accueillir à bras ouverts la sorcellerie et autres créatures magiques, quelque soit leur religion, et pourtant, tout semblait si paisible dehors.

     

    « On y est, ça vous fera un gallion et une mornille.» Harry lui tendit deux gallions, et sortit de la voiture, attendant sa monnaie. Le chauffeur lui tendit les seize pièces de bronzes, et partit immédiatement après, sans dire un mot. Harry grinça des dents en se disant que finalement, d’un monde à l’autre, les chauffeurs de taxi étaient toujours aussi aimable.

     

    Il souffla un coup, se tourna vers la bibliothèque puis entra timidement dans le bâtiment, et se dirigea vers le comptoir où se trouvait la bibliothécaire, ou du moins son assistante, aux vues de son jeune âge. Elle le regarda d’un oeil torve lorsqu’il lui demanda où se trouvait les encyclopédies d’histoire, mais lui indiqua d’un doigt manucuré le fond de la salle. Harry se retint de soupirer lourdement. Est-ce que ces gens se rendaient compte du monde enchanté qu’ils avaient tout autour d’eux ? Pour Harry, c’était un peu comme... Un rêve, oui, c’était ça, un rêve.

    Le jeune homme prit plusieurs ouvrages historique, ainsi que plusieurs encyclopédies et dictionnaires, et s’installa à une table pour feuilleter les livres.

    L’histoire du monde sorcier et du monde muggles était la même, jusqu’aux évènements de la première guerre mondiale. Tout changeait à partir de ce moment là, dans les livres en tout cas. En voyant la catastrophe arrivée lors de la guerre muggle, les sorciers avaient décidé de s’en mêler, sous le commandement de Albus Dumbledore et Gellert Grindelwald, tout deux imminents politiciens dans leurs pays d’origines. Les deux hommes dévoilèrent l’existence des sorciers au monde entier, et arrêtèrent la guerre dite européenne en 1915, avant qu’elle ne soit étendue au reste du monde. Les sorciers étant bien plus uni au niveau planétaire que les muggles, une unification s’était faite en douceur, sans heurt majeur, à part bien sur quelques rébellions religieuses. Les sorciers s’étaient posés là, en sauveur de la veuve et de l’orphelin, arrêtant la guerre qui faisait peur et qui causait la mort partout où elle se présentait. Ainsi, l’Allemagne n’avait jamais perdu et Hitler n’avait pris jamais le pouvoir, et il n’y avait eu aucune chasse au juif dans les années 40. Mieux, l’unification européenne s’était accélérées grâce aux ententes des sorciers inter-Étatiques, et aujourd’hui, Grindelwald et Dumbledore présidaient le Conseil des Communautés Européennes depuis vingt ans, avec deux muggles que Harry ne connaissait pas.

     

    Tous les États européens, et même au niveau mondial, semblaient avoir adopté le même système de gouvernement. Un élu pour chaque espèce. Au Royaume Uni, le Premier ministre muggle était Tony Blair, un personnage dont il n’avait jamais entendu parlé, et son alter égo sorcier était une certaine Milicent Bagnold. Harry connaissait ce nom, et il se souvint qu’elle avait été, dans son monde, ministre de la magie avant Fudge. Apparemment, l’ordre des choses n’étaient pas la même dans cette dimension ci, et c’était peut être pour le mieux. Aurait il supporté de voir des doubles de Ron et Hermione se balader dans les rues, sans même l’apercevoir ? Il savait que c’était égoïste de penser cela, et même s’il aurait aimé les avoir avec lui dans ce nouveau monde, il était heureux de ne rien avoir pour lui rappeler la guerre.

     

    Harry secoua la tête puis retourna à sa lecture, refoulant ses larmes de tristesse et de désespoir. Il ne voulait pas penser à ses amis tout de suite, c’était encore trop frai dans son esprit.

     

    Il ne trouva rien d’autre qui aurait pu l’intéresser. Il avait lu quelques pages sur la création de nouvelles sciences, mêlant la technologie muggles existante et la magie. Harry finit par fermer les différents livres, et lança un discret tempus. Il était déjà vingt heures passée, et lorsqu’il leva la tête, il constata que la femme du guichet s’impatientait, mais n’osait rien dire. Harry se leva vivement, et alla mettre les livres sur la table roulante prévue à cet effet, et partit de la salle en murmurant un ‘au revoir’ qui ne trouva pas de réponse.

     

    Ca allait être difficile de s’adapter.

     


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  • Prologue - Supernatural -

     

    Le soleil était levé depuis plusieurs heures. La plaine était jonchée de corps sans vie, ou agonisants. Au milieu du champ de bataille, deux silhouettes étaient encore debout, et s’envoyaient sortilèges sur sortilèges.

     

    Harry Potter et Lord Voldemort combattaient depuis plusieurs heures, peut être une dizaine ? Ils avaient vu l’auror arriver, après une nuit entière de lutte acharnée. Ils étaient en sang, épuisés, mais aucun d’eux ne voulaient abandonner. C’était pourtant le dernier combat. Il ne restait personne, toutes les troupes avaient été envoyées dans la bataille. Plus de Death Eaters, plus d’aurors, ou de membres de l’Ordre du Phénix. Plus d’horcruxe ou de protections magiques. Il ne restait plus qu’eux, les deux opposés. Le bien et le mal.

     

    Harry s’écroula soudainement en lâchant un gémissement. Un sort avait atteint sa jambe déjà blessée. Vu l’angle, elle devait être cassée, mais il n’avait plus la force pour crier sa douleur. Il regarda d’un oeil éteint Voldemort qui s’approchait, pas dans un meilleur état que lui, un sourire immense, vainqueur et sadique aux lèvres.

     

    « Tu as perdu.» Siffla ce qui avait dû être un jour un homme séduisant. 

    -Jamais.» Répondit le jeune adulte en fourchelangue.

     

    La main arachnéenne du Seigneur des Ténèbres attrapa vivement la chevelure ébouriffée de son adversaire, et, ignorant son grognement de douleur, le souleva pour le mettre à sa hauteur. Il donna un coup dans la main tenant la baguette, et leva la sienne.

     

    « Adieu, Harry Potter.»

     

    Avant qu’il ne puisse dire quoique ce soit, il sentit une douleur au niveau de son abdomen. Cette fois-ci, ce fut lui qui lâcha sa baguette, alors qu’il regardait le poignard enfoncé dans son corps, tenu par la main ensanglanté du jeune homme.

     

    « Adieu.» Gronda le Survivant en retour, le visage neutre.

     

    Il retira la lame et la replanta brutalement dans le corps du Lord noir. Les yeux rouges se voilèrent doucement, alors que Harry s’acharnait sur le corps, même après qu’il soit tombé au sol, sans vie, le regard entièrement vide.

     

    Jamais personne ne l’arrêta. Qui aurait pu ? Tout le monde était mort. Hermione et Ron avaient succombé aux attaques des Death Eaters à Hogwarts, en mai 1998, Luna et Ginny, un an plus tard, lors d’une embuscade, tuées par deux de ses anciennes camarades, Pansy Parkinson et Milicent Bullstrod. Le reste de la famille Weasley ? Emprisonnée par Voldemort, et mise à mort. Neville, Dean et Seamus ? Il avait vu les deux derniers se faire tuer il y avait quelques heures par Draco Malfoy, qu’il avait tué juste après. Il n’avait plus revu Neville. Oh il ne pensait pas à tout le monde, mais il ne restait que peu de personnes qu’il avait connu et qui étaient encore en vie. Comment lui avait il réussi à survivre aussi longtemps ? Il ne savait pas comment, peut être à cause de l’horcruxe, ou des avada kedavra envoyés à répétitions, mais ce dernier sortilège n’avait plus d’effet sur lui. Au début, elle l’envoyait dans l’inconscience, plus ou moins longtemps. À force, il y avait été de plus en plus insensible, jusqu’à ne plus ressentir qu’un frisson et des fourmis.

     

    Son corps s’affaissa finalement sur le sol, rendu trop faible par les blessures, la perte de sang, et son épuisement magique. Lui aussi allait mourir alors ?
    Il toussa légèrement, et sentit le goût du sang dans sa bouche.

     

    C’était peut être mieux ainsi. Il ne resterait aucun survivant de la guerre, personne pour dire aux gens qu’ils allaient devoir choisir tel ou tel camp. Et lui... Il allait pouvoir rejoindre sa famille et ses amis, enfin. Oui, c’était définitivement mieux. Peut être qu’il retrouverait Voldemort là haut ? Peut être même qu’ils iraient boire une bière au beurre, comme deux vieux amis. Malgré la douleur, un gloussement amusé à la vision de lui et de ce bâtard de serpent dans un bar s’échappa de ses lèvres.

     

    Très vite, il sentit un froid effrayant prendre possession de son corps. Il était entrain de mourir, et personne ne le saurait. Il était sûrement méconnaissable avec son corps amoché, sale et ensanglanté. Quoique, peut être qu’avec la cicatrice...

     

    « Harry Potter.» Fit une voix fantomatique.

     

    Harry souleva une paupière, et constata que trois femmes vêtues entièrement de blanc se tenaient devant lui. Est-ce qu’elles étaient là pour le conduire dans l’au-delà ?

     

    « Oui ?» Coassa-t-il d’une voix cassé. « Vous allez me conduire auprès de la famille ? 

    -Non.
    -Ah... Donc j’hallucine.» Conclut-il intelligemment.
    -Non plus.» Répondit une autre. « Nous sommes venues te proposer quelque chose. -Oh... Au point où j’en suis...

    -Tu nous as rassemblées, nous sommes l’esprit des reliques de la mort.» Ah, cette histoire. C’est vrai, lorsqu’il avait fait face à Voldemort, en mai 1998, lors de la mort de Ron et Hermione, il avait porté la cape d’invisibilité, tout en utilisant la pierre de résurrection, et était alors le maître de la baguette de Sureau, avant qu’il ne la détruise, par simple précaution. « Tu es notre maître. Nous t’offrons donc une nouvelle chance.

    -Une... Nouvelle chance ?» Il toussa violemment, et cette fois-ci, le sang coula sur son menton et ses joues. « Juste parce que...» Nouvelle quinte de toux. «... Je vous ai rassemblées ? Pas parce que j’ai rendu un service à cette foutue planète ?
    -Les affaires de ce monde ne nous concerne pas, mais oui, tu peux recommencer à vivre dans un autre monde, où tu n’es l’ennemi de personne, et où tu ne connais personne. Ou bien tu peux disparaître.

    -C’est pas ce que j’appelle un choix.» Geint Harry. « Je suis obligé donc ?
    -Non, mais tu ne peux pas aller dans cet au-delà, car tu as été notre maître. C’est une des lois de ce monde.»

     

    Le jeune homme mourant souffla lourdement puis acquiesça, les larmes aux yeux. Qu’avait il fait pour être maudit à ce point ? Il ne pourrait donc jamais revoir ses parents ainsi que ses amis ? Il était condamné à recommencer dans un autre endroit où il ne connaissait rien n’y personne ? Mais disparaître... Il avait beau ne plus rien attendre de la vie, il ne voulait pas disparaître.

     

    « D’accord pour votre nouvelle vie.» Souffla-t-il en fermant les yeux, sentant la mort prendre possession de lui.

     

    Les trois silhouettes féminines se mirent à briller, jusque’à englober le corps de Harry, qui disparut. 

     

    À suivre.


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  • Tom avait pris sa voiture, et avait roulé, le pied au planché, vers Londres, puis, une fois arrivé, avait bifurqué vers Privet Drive. Il n’aurait pas pu prendre un taxi, il était trop énervé, et la voiture aurait été trop lentement pour lui. Tant pis pour les contraventions qu’il recevrait, il devait retrouver Hadrian. 

     

    Et il était maintenant là, devant le numéro 4 de la rue. Harry était dans cette misérable maison, et quelques murs les séparaient désormais. Il ronronna de désir. Tout d’abord, il le plaquerait contre la première surface venue, et il le marquerait comme sien, avant de l’emmener avec lui, pour un hôtel, où il le prendrait jusqu’au petit matin. 

     

    Tom quitta sa voiture et, une fois arrivé devant la porte d’entrée, appuya sur la sonnette, puis prit son mal en patience.

    Ce fut une femme blonde, au cou incroyablement long, habillée comme le parfait cliché de la femme au foyer, qui lui ouvrit. 

     

    “Oui ?” Sa voix était désagréable, mais il devina à ses traits crispés qu’elle faisait des efforts pour paraître aimable. 

    “Je suis Tom Riddle, est-ce que Hadrian Potter est ici ?”

     

    Le visage de la femme se tordit en une moue dégoûtée. 

     

    “Pourquoi est-ce que vous voulez le voir ?”

    “Affaire personnelle.” Répondit il simplement, avec un air grave. La femme, probablement Pétunia Dursley, la tante de Hadrian, ne semblait pas l’apprécier, autant faire comme s’il partageait son état d’esprit, il pourrait entrer plus facilement, et récupérer enfin son dû. 

    “Qu’est-ce que ce petit délinquant à encore fait ?” Souffla-t-elle, d’un air mélodramatique et désespéré. “Désolé, il n’est pas là. Il doit être sur son campus.” Continua-t-elle, méprisante.

     

    Elle mentait, et effrontément en plus. Tom la poussa sans autre forme de procès, et entra dans la maison sans parler, ne faisant guère attention aux protestations de la maîtresse de maison. Il regarda de droite à gauche, scandant les pièces, cherchant une quelconque trace du jeune homme, jusqu’à voir la carte étudiante de son amant, brisée en deux, sur la table du salon. 

     

    “Il n’est pas ici ? Vraiment ?” Siffla-t-il, ses yeux bleus s’assombrissants dangereusement. “HADRIAN ! Montre toi immédiatement.” Fit il à voix haute et forte, pour être sûre d’être entendue. 

    “Qu’est-ce que c’est que ce raffut Pétunia ?!” Un homme aussi énorme qu’un porc, et au visage rouge, apparu dans l’encadrement de la porte menant à la cuisine. “Qui êtes vous ?! Que faites vous dans ma maison ?!”

    “Il cherche Harry, Vernon.” Gémit pitoyablement la femme. 

    “Vous ne verrez pas le garçon, vous avez compris ?!” 

     

    Tom voulut lui répondre qu’il ne l’empêcherait sûrement pas d’emmener avec lui ce qui lui appartenait, mais avant qu’il ne puisse le faire, des pas légers se firent entendre, et il tourna la tête vers l’escalier. Il écarquilla les yeux en voyant son amant, son si beau visage tuméfié par les hématomes, sa lèvre encore fendue, et un bandage autour de son front. Son sang ne fit qu’un tour, et sa mâchoire se crispa d’énervement. Qu’est-ce que ces monstres lui avaient fait ?

     

    “Tom ?” Sa voix était faible, et ses yeux brillants, comme s’il avait pleuré. 

    “TOI !” Gronda Vernon comme un animal. “Remonte immédiatement ! Je viendrai te punir après pour avoir rameuter du monde dans ma maison !” Harry eut un mouvement de recul, et ses yeux brillèrent de peur. Tom en fut choqué. Le jeune homme ne s’était jamais conduit ainsi devant lui, avec tant de crainte. Harry ne tremblait pas de peur devant lui, il se tenait droit, fier, ses yeux pétillants de malice, d’ingéniosité, et surtout, d’impétuosité.

    “Vous ne punirez personne, vous m’entendez ?” Siffla dangereusement Tom. Il se rapprocha de cet énorme phacochère, et se redressa de toute sa hauteur, avec un air menaçant sur le visage, avant de parler d’une voix froide et impérieuse. “Touchez le, approchez le encore une seule petite fois, et je vous tue.” Tom s’empêcha de le frapper, sachant que ça ne pourrait que lui apporter des problèmes, malgré son envie de l’écorcher vif, et le contourna pour s’approcher de Hadrian qui le regardait, les larmes aux yeux. “Prends tes affaires, je t’attends ici.”

     

    Immédiatement, le jeune homme obéit et remonta les marches. Les Dursley n’avaient pas bougé, et le regardaient avec crainte. Tom eut un sourire sardonique et moqueur. Ces animaux savaient à quoi ils avaient à faire. Un prédateur qui n’hésiterait pas à les tuer si jamais ils se dressaient sur son chemin. 

    Harry revint à peines quelques minutes plus tard, avec un sac beaucoup trop petit pour contenir toutes les affaires d’un jeune homme de son âge, augmentant son état de rage à l’égard de ses tuteurs. Il lui faisait penser à un chaton abandonné au bord de la route. Il avait juste envie de le prendre dans ses bras et de le soigner. Tom avait l’impression de se revoir enfant, à l’orphelinat, quand il se faisait maltraiter par les enfants plus vieux, ou par les surveillants. 

     

    Sauf que cette fois-ci, Hadrian était battu par sa propre famille. 

     

    “Ne vous approchez plus de lui.” Conclut il d’une voix basse, menaçante et dangereusement calme. “Si je vous revois un jour, je vous tue.”

     

    Tom prit le bras de Hadrian, puis le poussa dehors gentiment. 

     

    “Monte dans la voiture.” Lui ordonna-t-il en prenant son sac. Harry obéit, et monta dans la berline noire, tandis que lui mettait le sac dans le coffre. Il revint à l’avant de la voiture et s’installa au volant. 

     

    Sans un regard pour la maison des Dursley, Tom démarra, et roula loin de cette maudite rue. Il conduisit jusqu’à Londres, dans le silence le plus total. Harry ne pipa mot, regardant par la fenêtre le paysage qui défilait. Ils arrivèrent devant l’un des Plaza de la ville, et un employé vint prendre la voiture pour la garer, puis entrèrent dans l’hôtel. Tom paya une chambre où ils allèrent directement. 

     

    Harry entra timidement dans la chambre, et déposa son sac sur le canapé du salon de la suite. 

     

    “On va faire monter de la pommade pour ça.” Dit Tom en caressant délicatement le visage à la peau encore tuméfié et violette d’hématome. 

    “Merci.”

    “De ?” Demanda-t-il en l’attirant contre lui, avant de reculer en le voyant grimacer. Sans lui demander même son avis, lui enleva en douceur son pull et le T-shirt large qu’il portait en dessous, laissant apparaître un torse fin, dont les côtes droites étaient, comme le visage, complètement violettes. 

    “De m’avoir sauvé ?” Répondit Harry avec un rire désabusé. 

     

    Tom se mordit l’intérieur de la bouche pour s’empêcher de hurler. Il aurait dû le tuer, il aurait vraiment dû tuer ce gros porc qui avait battu son amant. 

     

    “Depuis combien de temps est-ce que ça dure ?” Ses dents étaient serrés, et sa gorge le faisait souffrir tant il était en colère. 

    “Qu’il me frappe ? Seulement depuis cette semaine. Lui et ma tante m’ont toujours rabroué et traité comme un esclave, mais ils n’avaient jamais été plus loin que des claques, et ils ne m’ont plus touché depuis mes douze ans. Seulement… Mon cousin a lamentablement raté ses premières semaines de cour dans son école de commerce, et il a été renvoyé pour mauvaise conduite. Mon oncle me le reproche, parce que j’ai sois disant pris l’argent qui aurait dû contribuer à lui donner toutes ses chances. Il passe juste sa colère sur moi, et me fait porter tous les tords du monde.”

    “Et tu acceptes ?! Comme ça ?! Tu étais bien plus farouche avec moi, pourquoi est-ce que tu ne te bas pas plus ?!”

     

    Tom ne comprenait pas sa réaction, Hadrian avait juste l’air de baisser les bras, d’abdiquer alors que la bataille n’avait pas commencé. Pourquoi est-ce qu’il se conduisait ainsi ? Mais à sa grande surprise, et pour son plus grand plaisir, les yeux ternes se mirent à nouveau à briller, et le jeune homme se mit à s’énerver contre lui. 

     

    “Ce n’est pas comme un de vos petits jeux, c’est la réalité ! C’est ma famille ! Ils ont des droits sur moi, sans eux, je ne vous aurai jamais rencontré, ils m’ont payé mes études, et je leur dois de l’argent maintenant, je ne peux pas simplement partir, je leur suis redevable, et qu’est-ce que je deviendrai si je partais, sans argent, sans diplôme ? Je ne veux pas devenir un poids pour les autres. Ce n’est pas aussi simple que ce que vous pensez ! Et même s’ils me frappent, si je veux juste faire une action en justice contre eux, il faut que je trouver un avocat, que je le paie, que je fasse des démarches, et tout ça est beaucoup trop long, je n’ai pas le choix.”

     

    Tom comprit ce qu’il voulait dire, mais avant qu’il ne puisse ajouter quelque chose, le service d’étage frappa à la porte, apportant probablement les crèmes qu’il avait demandé. 

     

    Harry en profita pour aller dans l’une des deux chambres, tout en sachant qu’il ne dormirait probablement pas seul cette nuit, et s’assit sur le lit, se frottant les bras pour se protéger du froid qui mordait sa peau. Il était infiniment reconnaissant envers Tom d’être venu le chercher, bien sur, il sentait encore son coeur battre à mille à l’heure. Lorsqu’il avait entendu la voix de son amant, il s’était senti mourir et revivre à la fois. Il pensait ne jamais le revoir, pas après que son oncle soit venu le chercher. Harry avait juste pensé que  Tom l’oublierait, et qu’il passerait simplement à une autre personne, pas qu’il viendrait le chercher au domicile des Dursley. Il en était tellement heureux, même s’il ne savait pas où le mènerait cette situation. 

     

    Tom le retrouva un instant plus tard, une pommade à la main. 

     

    “Je vais te l’appliquer, reste tranquille.”

     

    Il s’installa derrière de lui et commença par étaler du bout des doigts la crème sur ses hématomes, avec une délicatesse qu’il n’aurait jamais imaginé chez l’homme. 

     

    “Dis moi si je te fais mal.”

    “Hmm…” Fit il simplement, les yeux fermés, le dos appuyé contre le torse de Riddle, profitant de la chaleur de l’instant, laissant les doigts chauds courir sur son visage avec plaisir. 

     

    Lentement, les mains glissèrent sur son torse et avec langueur, étalèrent la pommade sur les côtes noires. Harry se mordit les lèvres pour ne pas gémir de douleur, laissant les mains brûlantes caresser, plus qu’elles n’étalaient la crème. Il finit par se retourner pour se retrouver en face de son amant, s’installant sur ses genoux, pour l’embrasser tendrement. Dès que ses lèvres touchèrent celles de Tom, son coeur s’emballa. Seigneur, qu’est-ce que ça lui avait manqué. Tom répondit à son baiser, et leurs langues se trouvèrent, Harry s’enhardissant, collant leurs deux corps plus intimement. Il avait besoin de ce contact, il avait besoin de le sentir contre lui, de se prouver que tout ça était bien réel. Tom le renversa doucement sur le lit, ramenant ses mains au dessus de sa tête avec l’une des siennes. Il frotta durement son bas ventre contre le sien, passant ses jambes autour de ses hanches pour coller leurs bassins, arrachant un grognement de plaisir à l’homme, qui néanmoins se détacha de ses lèvres. 

     

    “Tu dois te reposer Harry. Et je vais te faire mal, et je n’arriverai pas à me retenir d’y aller fort, je suis bien trop énervé.” Tom sentit le jeune homme ronronner littéralement contre lui, et son bas ventre le serra douloureusement. Il avait tellement envie de le prendre, là maintenant, sans même le préparer, juste le pénétrer, se l’approprier encore une fois. Mais en regardant le bandage qui ornait le front de Harry, il s’obligea à se détacher de lui. “Laisse moi te retirer ça.” 

     

    Harry se braqua soudain lorsqu’il leva le bras pour retirer le bandage, mais ne fit pas de mouvement pour se soustraire, ses mains toujours entravées. Tom retira la bande et dévoila la blessure qui se trouvait en dessous. Une coupure profonde ayant l’étrange forme d’un éclair s’affichait sur la peau hâlée. Elle avait déjà commencé à cicatriser, mais laisserait une marque.

     

    “Comment…?”

    “Le soir de mon arrivé, mon oncle m’a frappé, et j’ai atterri sur le tisonnier de la cheminée. Ma tante m’a juste fait ce bandage.”

     

    Tom soupira. Comment est-ce qu’il pouvait juste dire ça sans la moindre émotion négative ? 

     

    “Je n’aime pas quand tu parles d’eux.” Gronda-t-il. “Tu deviens éteint; désormais, je t’interdis de les mentionner, compris ?” Harry hocha la tête, et laissa Tom étaler à nouveau de la crème sur son visage, sur sa future cicatrice. Il gémit légèrement de douleur, mais le laissa faire. “Tu es beaucoup trop soumis, qu’est-ce qu’il t’arrive ?” Souffla-t-il. 

    “Ce n’est pas ce que vous désiriez ?” Se moqua Harry. “Que je sois soumis ?”

    “J’aime te soumettre, mais pour ça, tu ne dois pas être soumis, et c’est ce que tu es, tout sauf soumis.” 

     

    Harry le regarda surpris, puis sourit. Il comprenait ce que désirait Tom, et il allait se faire un plaisir de se montrer insoumis au possible. 

    D’un coup de rein qui le fit grimacer légèrement, il renversa son amant et se mit à califourchon sur ses hanches. Il sentit clairement l’excitation de l’homme contre son postérieur, et il déglutit en se rendant compte qu’il venait de tomber dans le panneau en faisait probablement exactement ce que Riddle souhaitait. Vu son sourire, il sut effectivement qu’il avait été manipulé.

     

    “Tellement insoumis.” Ronronna Tom en roulant des hanches sous lui, faisant frotter son membre rigide, déformant son pantalon d’une bosse, contre ses fesses, ses yeux brillant d’une fièvre dominatrice. 

     

    Harry se releva et recula jusqu’à la porte, un petit sourire aux lèvres. Les yeux de Riddle le suivirent furieusement, et l’homme se leva, le suivant comme un serpent devant un joueur de flûte. En même temps qu’il le suivait à travers la suite, Tom retirait ses vêtements, les abandonnant par terre sans y faire attention, jusqu’à finir entièrement nu devant lui. Il finit par être attrapé, et il se retrouva étalé par terre, sur le tapis, entre la table basse et le canapé, son amant au dessus de lui qui dévorait son corps. La délicieuse douleur des dents sur sa peau se fit sentir, et il gémit bruyamment. 

     

    Son pantalon lui fut retiré, ainsi que son sous vêtement, et il se retrouva à son tour nu, soumis au regard de son aîné. Ses jambes furent levées, et son corps préparé à le recevoir. Les doigts vinrent fouiller agréablement en lui, et il se trouva vite réduit à une boule de nerf sensible, se tortillant sur le sol, son bassin se cambrant, tandis que Tom l’embrassait langoureusement, s’amusant de son empressement et de sa fougue, le plaquant par terre à chaque fois qu’il tentait de se frotter contre lui pour soulager son érection. 

     

    Une fois sûr qu’il ne le blesserait pas, Tom prit rapidement un préservatif qu’il enfila en quelques mouvement, puis se cala les jambes sur ses épaules, et le pénétra enfin, s’enfonçant doucement en lui sous les gémissements de plaisir et de douleur de Harry, progressant lentement dans les chaires serrées.

     

    Rempli à l’extrême, ressentant encore plus les sensations que lors de leur première fois, Harry ne put s’empêcher de bouger immédiatement des hanches, recherchant le plaisir qu’il avait reçu auparavant, même si la douleur était encore présente. Seulement, Tom l’agrippa, et l’empêcha de bouger. 

     

    “Je ne t’ai pas dit que tu avais le droit de bouger.” Gronda l’homme au dessus de lui, qui raffermit sa prise sur ses hanches pour l’entraver. 

     

    Tom engagea un mouvement de va et viens, qu’il garda un long moment à un rythme lent, rendant fou de frustration Harry qui peinait à lui obéir et à ne pas bouger. Tom était surpris de le voir devenir si docile une fois au lit, qu’il lui obéisse aussi absolument. Oh, il adorait ça, il fallait le dire, c’était vraiment bon de le voir essayer de lui obéir ainsi, mais ça restait surprenant, quand Harry se montrait si rebelle en tant normal. 

     

    Il gémit. Harry finalement ne se montrait pas si docile. Il venait de se refermer sur lui, le bloquant avec ses muscles internes, l’empêchant complètement de bouger, pire, faisant réagir ses réflexes, ceux qui lui hurlait de pilonner ce corps magnifique. Tom se retenait du mieux qu’il pouvait, arrêtant tout mouvement, contenant sa frustration sous un self contrôle impressionnant. Harry serait celui qui craquerait le premier, il avait initié ce petit jeu, et bien il devrait en subir les conséquences. 

    Incapable de se retenir d’avantage, il s’enfonça d’un seul coup en lui, violemment, allant outre les muscles serrés, frappant tout au fond de son corps, faisant pleurnicher de plaisir le jeune homme sous lui. Petit à petit, il réussit à retrouver le contrôle, et à force de mouvement langoureux, Harry finit par se détendre à nouveau complètement, laissant le dominateur user à sa guise de son corps, sans dire un mot, et se contenta de gémir, et d’obéir à ses quelques ordres. ‘Cambre toi’, ‘regarde moi’, ‘dis que tu aimes ça’. Un nouveau gémissement lui échappa. 

    Le rythme était si lent, si terriblement lent. Il avait l’impression de mourir, parce que Tom ne le touchait pas, il se contentait d’aller et venir en lui, sans s’arrêter. Le plaisir était lancinant, ô si frustrant. Il avait l’impression de subir cette torture depuis des heures, gémissant, pleurant de plaisir. 

     

    Tom fut satisfait en voyant le visage de Harry rougit par le plaisir, ses yeux verts brillant d’extase, son corps entièrement relaxé et détendu. C’était agréable, très plaisant, de se fondre dans ce corps, sans aucune difficulté, assez serré pour lui envoyer d’agréable frisson dans tout le corps. Il finit par arrêter de torturer son jeune amant. Il se retira rapidement, s’attirant les foudres de Hadrian, toujours à terre, puis le reprit d’un seul coup, et engagea des mouvements rapides et brutaux, se laissant cette fois-ci aller à ses plus bas instincts. Tom ravit les lèvres rouges pour les entraîner dans un sulfureux baiser, prenant soin cependant à ne pas le blesser en étant trop brutal. Tom prit finalement le sexe turgescent en main, et le caressa de façon rapide, calqué à ses mouvements à l’allure à laquelle il venait dans son corps, le menant rapidement à la jouissance. Il avala avec délice ses cris de plaisir et ses gémissements plaintif, encore plus lorsqu’il se libéra enfin, le menant à son tour à la jouissance. 

     

    Harry se laissa aller sur la moquette, s’étalant avec un petit sourire de bien être. Tom s’assit à côté de lui après s’être débarrassé du préservatif usagé, et effleura ses blessures du bout des doigts. 

     

    “Pourquoi restais tu avec eux ?”

    “Ils sont ma famille.” Répondit Harry dans un souffle. “Ils m’ont élevé et… Je leur dois de l’argent.”

    “…Quoi ? Comment ça, tu as des dettes envers tes tuteurs ?” Tom fronça les sourcils.

    “Eh bien, ils m’ont payé mes études, même si je ne suis pas resté longtemps.”

     

    Misère, son amant était tellement naïf et innocent. 

     

    “Hadrian, tu ne leur dois rien du tout. Ils n’ont pas le droit de te réclamer de l’argent, ils sont obligés de te payer tes études, tu comprends ?” Tom soupira. “S’il le faut, je te les paierai.”

    “Quoi ?!” Harry se releva et s’insurgea. “Je ne veux pas de ta pitié ! Et je n’ai pas besoin que tu me fasses la charité !” Cette fois-ci, Tom sourit franchement. 

    “Tu me rembourseras plus tard. Cet emprunt sera bien entendu conditionné au fait que tu deviennes mon salarié, le temps que tu rembourses mon argent.”

     

    Harry n’en croyait pas à ses yeux, et ses oreilles. Il ne savait pas s’il devait en pleurer de joie, ou bien être dubitatif du fait que Riddle profitait de ses problèmes pour l’enchaîner un peu plus à lui. Il soupira, tout en sachant parfaitement que son choix était déjà fait. 

     

    OoO

     

    Épilogue - 5 ans plus tard -

     

    “Ce que tu me fais pas faire…” Grogna Harry, en passant un doigt entre le collier qui était attaché autour son cou et celui-ci. Le collier était relié à une chaîne, que tenait un Tom au sourire victorieux. 

    « Tu sais bien que tu adores ça. »

     

    Ils passèrent en dessous un pont, derrière laquelle se trouvait une péniche. ‘Sincèrement,’ Pensa Harry, désespéré, ‘m’emmener à Paris pour ça !’ Il se laissa néanmoins tiré par son amant, et avança docilement. 

     

    “Et n’oublie pas, tu as toujours le-“

    “Le safeword, je sais, je sais.” Le coupa-t-il vivement. Tom lui avait répété plusieurs fois que si jamais il se sentait trop mal, il n’aurait qu’à dire ce mot, pour tout arrêter. 

    “Maintenant, silence, esclave.” 

     

    Il roula des yeux, mais se tue, et suivit Tom dans une attitude résolument docile, jusqu’à monter sur la péniche. Harry aurait beau se débattre, il savait qu’il finirait pas flancher et céder à l’homme. Tom obtenait toujours ce qu’il voulait de lui. Toujours. En cinq années, il avait eu le temps de s’y faire. Oh, il arrivait bien qu’ils se disputent, parfois même violemment, à cause de lui, qui avait un ras-le-bol des manières dominatrice de Tom, ou bien de la jalousie maladive de celui-ci. Généralement, dans ces cas là, Harry partait et allait se réfugier chez Sirius ou bien Ron, et restait quelques jours, puis ils se revoyaient, et ils ne pouvaient pas s’empêcher de se sauter dessus. Ils s’excusaient l’un l’autre, et reprenait leur petite vie. 

     

    Harry avait fini ses études il y avait tout juste un an, et travaillait dans la galerie d’art de Londres appartenant à Tom, en tant que directeur-adjoint, et ils vivaient ensemble depuis six mois. Il sourit en repensant à la manière dont lui avait demandé son amant de venir habiter avec lui, lui se targuait de n’être jamais tombé amoureux. Tom ne lui avait jamais dit qu’il l’aimait, mais quand ses yeux se posaient sur lui, il savait que ses sentiments étaient sincères, alors ça ne lui importait pas. 

     

    À ses côtés, Tom trépignait presque d’impatience, comme un gamin, bien qu’il tentait de ne rien laisser paraître, mais Harry savait comment interpréter ses regards, les petites rides au coin de ses yeux, ou aux creux de sa bouche, ainsi que ses froncements de sourcils, et là, il était clairement excité. 

     

    “Ah ! Lord Voldemort !” Un homme, accompagné d’une charmante jeune femme qui le suivait docilement, un collier autour du cou, vint vers eux. 

    “Mon cher Grindelwald. Comment vont les affaires ?”

    “Parfaitement bien, vous êtes aimables de demander. Mais je ne viens pas pour cela, cependant, nous devrons nous voir, j’ai un Poussin, enfin, nous ne savons pas si c’est un original ou non. Dans ce cas ce serait un miracle ! Enfin, passez à mon cabinet à Londres quand vous le pourrez. Non, je voulais surtout voir le fameux Survivant !”

     

    Harry rougit légèrement. Lord Voldemort était le pseudonyme que portait Tom, lorsqu’ils sortaient dans des soirées sadomasochistes. C’était un nom de code, pour plus d’anonymat, mais surtout parce que Tom adorait qu’on l’appelle ainsi, même quand ils le faisaient. Enfin, le Survivant était devenu son surnom, parce qu’il était le seul à avoir tenu aussi longtemps en couple avec Tom. Ce n’était pas la première fois qu’ils allaient dans ce genre de soirée, et peu à peu, les membres réguliers de ce monde si particulier en étaient venus à l’appeler ainsi. Le Survivant. 

     

    “Harry, viens.” Fit Voldemort en tirant sur la laisse, laissant Grindelwald, jusqu’à un mur où étaient accrochées des anneaux et des cordages, ainsi qu’une cravache. 

     

    Il se laissa attacher au mur, sa laisse raccrochée à l’un des anneaux. Le jeune homme vit du coin de l’oeil son dominant passer derrière lui pour retirer sa veste, le laissant torse nu et frissonnant, puis lui attachant les poignets au dessus de sa tête avec la corde. Il ferma les yeux et appuya son front contre le mur, et il attendit. 

     

    Le premier coup tomba brusquement, mais la douleur fut minime, Tom se retenait clairement. Au bout de quelques coups de la même force, Harry ne put s’empêcher de dire un moqueur ‘Beige !’ à l’encontre de son dominateur (1). Le coup suivant fut plus fort, et il ne put s’empêcher de frissonner. Il n’aurait pas dû tant aimer, peut être était-ce parce que c’était Tom qui était derrière lui et qu’il savait pertinemment que l’artiste adorait ce qu’il faisait. 

     

    Tom s’arrêta un instant, et Harry, loin d’être à sa limite, lâcha un “vert” haletant, puis après d’autres nouveau coup de cravache, donnés cette fois sur ses fesses, une fois son pantalon de cuir baissé, il fut détaché. Tom l’emmena à l’écart où il le prit dans ses bras pour l’embrasser tendrement. Tom était toujours doux avec lui après ce genre de séance, il s’occupait de lui, le caressait, et bien souvent lui faisait l’amour, moins brutalement qu’à son habitude. 

     

    “Tu as été parfait.” Ronronna Tom, le plaisir se sentant dans sa voix, alors que ses lèvres se posaient sur son front, à l’endroit de sa cicatrice. “Et tu m’as vraiment excité.” Harry gloussa légèrement, et se pelotonna contre lui. 

    “J’ai aimé ça aussi.” Souffla-t-il à son oreille. 

    “Tu n’as pas trop mal ?” 

     

    Son dos le faisait à peine souffrir, il n’était pas vraiment sensible, mais la peau de ses fesses le brûlait agréablement, encore plus quand elle frottait contre le cuir de son pantalon. 

     

    “Non, ça va.”

    “On peut rester encore, donc ?” Le sourire se fit félin, et Harry soupira, mais acquiesça, avant de se faire traîner à travers la péniche. 

     

    Fin. 

     

    (1) C’est un code couleur, le vert, le orange et le rouge, les trois disant que le dominateur peut continuer, même si le rouge est très limite et veut dire que le dom doit se calmer un peu (d’après ce que j’ai compris). Le beige en revanche est plus considéré comme une provocation pour dire qu’on peut y aller plus fort. 


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