Ils avaient tous pris une douche les uns derrière les autres, tandis que Ianto se reposait dans un des lits mis à disposition par le Docteur. Gwen était restée tout du long près de son ami inconscient, veillant sur son sommeil, jusqu’à ce que Jack vienne lui dire d’aller dormir, elle avait l’air épuisée. Il veillerait sur le jeune homme jusqu’à ce qu’il se réveille, ou bien que l’un des autres adolescents viennent prendre sa place.

Gwen ne put s’empêcher de remarquer à quel point Jack avait l’air d’être proche de son ami. Cela lui tira un sourire. Était-il possible que les deux se soient engagés dans une relation plus qu’amicale ? Oh elle serait contente pour Ianto ! Il était seul depuis trop longtemps, et Harkness semblait plus ou moins attentionné, mais elle avait aussi peur pour lui. Jack n’était pas connu pour ses relations suivies, bien au contraire, c’était un oiseau bien volage, et elle ne supporterait pas qu’il fasse du mal à son ami, l’un des plus chers. Elle se coucha sur le matelas et soupira. Elle lui parlerait dès qu’elle serait réveiller, là, elle était trop fatiguée.

Le Docteur était parti avec Rose vers ce qui semblait être un poste de surveillance. Apparemment ils avaient des caméras un peu partout dans l’école. John avait grogné un «bonjour l’intimité !» sous le rire de quelques uns. Il voulait découvrir pourquoi l’UNIT avaient pris tous les élèves, et aussi savoir où les trouver. Pendant que eux recherchaient sur les caméras de surveillance, Martha et John s’étaient mis dans un coin pour discuter de choses et d’autres, tout ce qui pouvaient les empêcher de penser aux récents évènements, mais tout s’y rattachait à un moment ou à un autre. Gwen dormait, Rhys et Andy parlait, et enfin Jack veillait sur Ianto. Quelle belle équipe ! Le moral au zéro, découragé au possible, avec seulement le Docteur, dont le don restait jusqu’à aujourd’hui encore inconnu pour eux tous.

Ils restèrent assis encore une heure, puis Ianto commença à s’éveiller, remuant et soupirant.

« On se réveille la belle aux bois dormants ? J’ai bien cru qu’il faudrait que je t’embrasse pour te réveiller !» Le taquina Jack.

- Ne rêve pas Harkness...» Murmura le jeune homme en ouvrant difficilement les yeux, les muscles endoloris au possible. « Who... J’ai l’impression de peser dix tonnes !

- Ca t’apprendra à essayer de jouer aux héros !

- ...Ca a marché alors ?

- Ouaip ! Ils ne nous ont pas vu et sont partis. Merci de ce que tu as fait Ianto, mais ne t’épuise plus comme ça, on s’est tous inquiété.

- Sauf moi !» Cria John, qui écoutait d’une oreille distraite la conversation.

- La ferme Hart !» Grogna Jack. « Toi, tu te reposes !»

Il força Ianto à rester coucher, et lui apporta un verre d’eau. Le jeune homme but goulument le liquide en soupirant. 

« Où est-ce qu’on est ? On a pas été...

- Non non ! On a croisé la route du Docteur ! Une chance, il a une planque sous l’Institut, et on y est ! Tu n’as pas à t’en faire...» Expliqua-t-il, caressant son front en souriant. « J’ai vraiment envie de t’embrasser tu sais ? 

- Je viens de dire quoi Jack ?

- Que je pouvais rêver ?

- Exact.

- Je m’en fiche, tu es tout faible et à ma merci !»

Sur ces mots plein de bon sens, Jack se pencha sur son ami -quoique il ne savait pas s’il pouvait le qualifier d’ami, ils ne partageaient absolument rien sauf un peu de salive, ce qui était dégoûtant dit comme ça- et posa ses lèvres sur les siennes. Il eut la surprise de sentir Ianto répondre à son baiser, sa main se posant sur sa joue en une caresse timide. Ianto avait l’étrange sensation que plus rien autour d’eux n’existait, que seul le contact de leurs lèvres comptaient, et son seul désir était de sentir la peau brûlante de Jack contre la sienne, d’où sa main qui tentait de se glisser sous son haut. Il n’aurait jamais pensé qu’il aimerait autant les baisers de Jack, mais il était tellement doué, et sa langue... Elle était tellement agile contre la sienne, elle l’explorait, le goutait et lui ne pouvait que se laisser faire, comme l’avait dit Jack juste avant de l’embrasser, il était complètement à sa merci.

Le baiser allait se faire, si c’était possible, encore plus profond, le désir crépitant presque autour d’eux comme une aura, quand un toussotement qui aurait pu faire figure de troupeau d’éléphant se fit entendre. Sans surprise, John les dévisageait, mi-figue mi-raisin. Jack l’ignora et posa ses yeux sur le jeune homme dont les joues se coloraient de rouges, et dont la bouche était légèrement gonflée par le baiser, le rendant encore plus irrésistible à ses yeux. Celui-ci semblait gêné par ce qui venait de se passer, et ne savait apparemment pas quoi dire.

« Hey Ian...

- Ne t’y habitue pas.

- ...Quoi ?

- Ne t’habitue pas à ce que je te laisse m’embrasser comme ça.» Fit-il, les yeux regardant un point fixe. « C’est pour te remercier de m’avoir veillé.

- J’adore ce genre de remerciement...» Le taquina Harkness en souriant grandement. « Mais ne t’avise pas d’embrasser ton amie comme ça, elle t’a veillé aussi. Le gars qui la colle tout le temps ne sera sûrement pas d’accord non plus d’ailleurs.

- Jaloux ? 

- Un peu, oui.» Concéda le jeune homme en se relevant, un sourire mystérieux aux lèvres. 

Ianto rougit à nouveau, se retenant de disparaître totalement. Il maudissait son don parfois, il était toujours hors de contrôle lorsqu’il était gêné. Toutefois, il se demandait ce que voulait dire son camarade de chambre. Est-ce qu’il aurait été jaloux de Gwen s’il l’avait embrassé ? Mais pourquoi ? Ils n’étaient rien l’un pour l’autre. Absolument rien, pourtant ces quelques mots avaient  eu un effet fou sur lui. Il était entrain de s’attacher à lui, et il ressentait bien plus que l’affection qu’il devrait ressentir pour un simple ami. 

Ce fut finalement épuisé qu’il se rendormit, pour se réveiller à nouveau quelques heures plus tard. Gwen était à son chevet cette fois-ci, lui souriant avec malice.

« Tu ne vas pas m’embrasser, hm ?» Fit elle, une lueur dans le regard. En voyant l’air de son ami, elle poursuivit : « John clame à qui veut l’entendre que tu as couché avec Jack parce qu’il t’a veillé alors...

- Quoi ?» S’exclama-t-il, incrédule. « Il m’a embrassé, on a pas couché ensemble !» Argua-t-il en soupirant, sentant l’énervement monter contre John.

- Apparemment ce n’était pas un baiser forcé !

- Et alors ? Tu es jalouse c’est ça ? Owen et Rhys ne te suffisent plus c’est ça ? Il te le faut sur ton tableau de chasse ?!» Répliqua-t-il, piqué au vif par la remarque de la jeune femme. 

Il regretta aussitôt ses paroles pourtant méritées. Ianto se sentit bête de s’être énervé, en fait, il était peut être un peu jaloux, il ne voulait pas que Gwen ne se rapproche de trop de Jack, parce qu’il savait qu’elle était très attachante, elle avait le contact facile, et par dessus le marché elle était très belle. Elle n’aurait aucun mal à faire tomber l’homme dans ses bras. Cette pensée le rempli de fureur.

« Désolé, je...

- Tu as raison. Je dois faire un choix, mais je ne peux pas... Faire ça comme ça, alors que Owen a disparu, je lui dois au moins des explications, je ne peux pas juste sortir comme ça avec Rhys, même si je le voudrai...

- A...Attends, tu vas rompre avec Owen ?»

Gwen leva vers lui des yeux remplis de larmes. Elle opina lentement, puis lui expliqua que depuis quelques temps, ils ne parlaient plus de rien, se disputaient, et à part le sexe, ils n’avaient plus rien en commun. Alors qu’avec Rhys, ils se chamaillaient, pouvaient rester l’un à côté de l’autre, juste comme ça, à ne rien faire, à ne rien dire.

« Je ne voulais surtout pas que tu penses que... Je veuille sortir avec Jack, c’est faux ! Je vois bien que tu tiens à lui, tu le couvais tout le temps du regard quand on était tous ensemble quand l’Institut à été attaqué.»

Le jeune homme baissa les yeux, gêné, ses joues se tintant délicatement de rouge. Il ne s’était même pas rendu compte de ça. C’est vrai que dès le début de l’attaque, il s’était inquiété pour lui. Gwen s’approcha et l’embrassa sur la joue, lui murmurant de foncer. Elle s’éloigna du lit et partit dans la pièce d’à côté, elle devait parler à Jack. Elle avait remarqué que lui aussi n’était pas laissé indifférent par son ami, lui aussi se sentait attiré par Ianto, sinon pourquoi l’aurait-il veiller comme ça ? Elle voulait juste s’assurer qu’il ne comptait pas jouer avec les sentiments de son ami. Ianto était une partie de sa famille, cette famille formée par Toshiko, Owen et Rhys. Elle ne supporterait pas qu’on fasse du mal à son frère de coeur.  

Elle le trouva dans la salle de la machine à café, entrain de siroter une tasse. En la voyant, l’homme sourit.

« Vivement que Ianto puisse nous faire du café, je suis entrain de dépérir ! 

- Oui, son café est irremplaçable !» Elle se tut un instant, avant de reprendre, un peu plus hésitante, mais toujours aussi déterminée. « Je voulais te parler de lui justement...

- Oh ? À quel sujet ? Oh attend, il t’a embrassé aussi ? 

- Quoi ? Non non ! Pourquoi ? Tu es jaloux ?» Demanda-t-elle, intéressée. 

- Jaloux ?» Il détourna le regard, mal à l’aise. « Je ne suis pas jaloux.»

Gwen sentit la colère monter en elle. Elle admirait Jack pour ce qui faisait qu’il était lui, son assurance, son charisme, sa puissance, mais elle ne supportait pas son air détaché, et surtout, son comportement pourrait faire souffrir Ianto.

« Écoute moi bien, je te jure que si tu le fais souffrir, je te courrai après et je te tuerai, et crois moi Jack, je cours très vite.» Dit-elle, fulminant littéralement.

- G-Gwen, tu fumes...» Fit il en reculant légèrement, inquiet de voir de la vapeur sortir de la peau de la jeune femme.

- Mes molécules sont justes excitées à l’idée de te courir après pour t’en coller une !» 

Elle se retourna et partit de la pièce, emportant avec elle une petite bouteille d’eau qu’elle eut vite fait de vider. John s’était appuyé contre la porte, et avait écouté toute la scène, un petit sourire accroché aux lèvres. Il finit par s’approcher de son ami.

« Elle te voulait quoi la petite colérique ?

- Hm ? Oh rien...

- Ca concerne l’autre, c’est ça ?» Grogna-t-il. « Elle comprend pas qu’il n’y a rien entre vous ? À moins que ce soit lui qui lui ait demandé de te parler, ça m’étonnerait pas et...

- Tais toi donc John ! La jalousie ne te va pas du tout !

- Je m’inquiète pour toi ! Tu as changé depuis le début de l’année, et voilà que tu l’embrasses devant tout le monde... Fais attention ! Il va croire que tu es amoureux de lui à force !

- ... Tu penses ?

- Bien sur !» Soupira John.

Jack sentit la panique lui ronger le ventre. Non, il n’était pas amoureux de Ianto, la seule idée qu’il puisse l’aimer était stupide, il n’était d’ailleurs jamais tombé amoureux, juste du sexe, et c’est la seule chose qu’il voulait du jeune homme. Non, il ne se sentait pas obligé de le surveiller de peur qu’il lui arrive quelque chose, c’était faux, absolument faux. Il allait devoir éclaircir ce point avec lui, s’il ne voulait pas qu’il s’attache bêtement à lui.

« Les jeunes, rassemblement !» Appela la voix du Docteur.

Les huit étudiants se hâtèrent et se mirent tous devant le directeur, impatient de ce qu’il allait leur dire.

« J’ai retrouvé la trace de l’UNIT, en fait ça n’a pas été compliqué, ils sont dans leur quartier général, à Londres, à Canary Wharf et les élèves aussi normalement, leurs locaux sont immenses, et ils ont pas mal de cellules, bref. On va aller les libérer.»

L’annonce fit un choc, les libérer ? Ils n’étaient que huit ! Neuf avec le Docteur, ce n’était pas assez, surtout pas contre les soldats entraînés de l’UNIT ! Ils ne feraient pas le poids, leurs membres étaient les meilleurs éléments de Torchwood, et ils avaient Suzie Costello, qui pouvait court-circuiter leurs pouvoirs. John fit immédiatement la remarque, fidèle à lui même, critiquant l’idée de leur chef.

« Ils sont plus forts, mieux entraînés, armés et plus nombreux que nous ! On fait comment ?!

- Mais j’ai un plan, voyons ! On se mettra par groupe de 2 ou 3, et chaque petit groupe aura sa tache à accomplir ! Ils ne s'attendront pas à nous voir, ils pensent surement qu’ils ont gagné, que les quelques élèves qui auraient pu échapper à leur raid sont trop faibles, trop peu organisés. Ce n’est pas le cas, chacune de vos compétences va nous être très utile !» Expliqua le Docteur, souriant à John qui grognait.

Les groupes furent faits ainsi, Gwen irait avec Andy, le jeune homme ayant un contrôle total sur l’électricité et la technologie en général, ce serait une partie de plaisir que d’éteindre l’électricité. Rhys irait avec Martha pour délivrer les élèves, tandis que Ianto, John, Jack, et le Docteur se chargerait de divertir les membres de l’UNIT et si possible de se débarrasser de Costello. Rose resterait en arrière avec les quatre hommes au cas où ils seraient blessés dans la bataille. Son don de soin se révèlerait enfin utile.

« Docteur !» L’interpella Jack. « On donne un nom à notre équipe de choc ?

- Oh oui ! Un nom ! J’adore les noms de groupe ! Je sais ! Excalibur ? Blizzard ! Non je sais, Flics en bikini !» S’exclama John, faisant rire Andy et Rose.

- Non.» Le coupa le Docteur. « J’y ai déjà réfléchis en fait John, ce sera le TARDIS.»

OoO

Ils s’étaient séparés, se préparant à leur mission. Sauver plusieurs centaines d’élèves, ce n’était pas rien après tout. Certains étaient confiants, d’autres moins. John et Jack se préparaient sereinement, le premier ayant hâte d’en découdre, tout comme Gwen qui ne tenait plus en place -elle restait dans son coin à fumer littéralement- tandis que d’autres comme Ianto angoissait. Il allait devoir se battre avec ses compagnons d’infortune, alors qu’il ne s’était jamais battu, son don n’était absolument pas offensif, mais défensif, et encore, se rendre invisible, qu’est-ce que ça pourrait leur apporter ? Une petite protection, mais il ne tiendrait pas longtemps. 

Le Docteur s’approcha de lui et lui tendit une arme et un taser. Il en avait donné aussi à Gwen ainsi qu’à Martha et Rose. Les autres pourraient se débrouiller sans, avait-il dit, et si tout se passait bien, ils n’auraient pas besoin de s’en servir, sauf Ianto bien sur, qui se retrouverait directement impliqué avec eux. 

« Allez les enfants ! On y va ! 

- Ne nous appelez pas les enfants, Docteur...» Fit John en boudant légèrement. «Nous ne sommes plus des adolescents !

- Si vous le dites, en route ! On va aller les délivrer !»

Ils sortirent prudemment de leur cachette, faisant attention aux alentours. Ils étaient restés plus de deux jours sous terre, et voir Torchwood dans cet état... Ca leur faisait un choc à tous. Jack était le plus touché, lui qui avait passé la majeure partie de sa vie entre ces murs, il avait grandi ici. Martha s’était rapprochée de lui, passant un bras réconfortant autour de sa taille. Ianto, en voyant ça, sentit une bouffée de jalousie l’étreindre. Il savait qu’il n’avait pas à être jaloux, après tout la brune avait un petit copain, non elle le lui avait dit elle-même ! Martha n’avait pas de vues sur Jack.

... Est-ce qu’il était jaloux ? De Martha ? Pas que d’elle d’ailleurs, Gwen, John, toutes personnes qui semblaient proche de lui ou qui s’intéressait au jeune homme... Il était jaloux, et maintenant il voulait être proche de lui. Ianto soupira lourdement, il n’était pas sortit d’affaire. Tout le monde savait que Jack Harkness ne sortait avec personne, il couchait et laissait tomber, et aussi délicat était il avec ses amants et amantes, il ne sortirait pas indemne de cette relation.

Une fois dans le van, le temps lui paru long. Jack était assis devant, entre John et Martha, tandis qu’il était derrière eux, à côté de la fenêtre, Gwen à son côté gauche, lui permettant d’observer le brun à la dérobée. Plus il le regardait, plus il le trouvait beau, pourtant, quand il regardait un autre homme, il ne ressentait rien, absolument rien, c’était uniquement Harkness qui lui faisait cet effet dévastateur. Il se demandait d’ailleurs toujours quel était son parfum, ou bien son après-rasage, il n’en avait pas vu dans leur salle de bain, et quand il l’avait embrassé, il sentait toujours aussi bon. Une question à lui poser donc. 

Alors que Ianto avait les yeux rivés sur le jeune homme, celui-ci sentit un regard sur lui, et tourna doucement la tête. Il vit son camarade de chambre l’observer de ses yeux si clairs et si expressifs. Ce dernier détourna les yeux précipitamment. Jack sourit doucement en voyant ça, et garda ses pupilles rivées sur son cadet, qui finalement plongea ses iris dans les siennes. Le contact dura de longs instants pendant lequel Gwen et Martha les observaient en souriant. Elles avaient compris qu’il y avait quelque chose entre eux, plus profond qu’une simple attirance physique, plus important que la tension sexuelle qui les entourait dès qu’ils étaient proches. Sans s’en rendre compte, ils étaient devenus proches, alors qu’ils se parlaient à peine, ils étaient juste là, ensemble. 

Gwen donna finalement un petit coup de coude à Ianto, lui murmurant à l’oreille d’arrêter de reluquer Jack comme ça, qu’ils allaient bientôt tous ressentir leur besoin de se sauter dessus. Le jeune homme fut tellement gêné qu’il en disparut complètement, faisant éclater de rire le contrôleur de métal, sous le sourire bienveillant des deux jeunes femmes. Rhys et Andy se regardèrent sans comprendre, et Rose haussa les épaules en souriant. 

Ils firent finalement une pause en ville. Le QG de l’UNIT se trouvait à Londres, tandis que Torchwood se trouvait à Cardiff, en plein Pays de Galle. Ils auraient de la route à faire encore, mais ils y seraient bientôt.

« On va manger ! Choisissez ce que vous voulez, j’ai du liquide, je paierai !» Fit le Docteur en s’arrêtant dans un parking devant un fast-food. 

John fut le premier dehors, son ventre criait famine. Il fit du gringue à une serveuse pour passer en priorité, ce qui marcha avec succès, et alla s’installer avec un hamburger énorme. Étonnemment, Jack attendit Ianto à l’entrée du restaurant. Il lui prit la main et l’attira à lui pour l’embrasser. Le baiser était chaste, juste un lèvre contre lèvre, la sensualité en plus dans les lèvres qui se mouvaient sur les siennes, et qui laissa pantois le gallois. 

« Qu-

- Chuut...» Lui intima Jack en reprenant ses lèvres une dernière fois avant de l’entraîner dans le restaurant où ils furent accueillis sous les gloussements des filles. Leurs mains ne se décollèrent pas.  

Ianto se laissa faire, souriant légèrement. C’est la première fois que Jack faisait preuve d’autant d’attention, et surtout devant tout le monde. Il ne savait pas quoi penser, il devait lui en parler. Avant qu’ils arrivent à la table où étaient déjà les autres, il se stoppa, arrêtant en même temps le jeune homme qui tenait toujours sa main dans la sienne.

« Qu’est-ce qu’il y Ianto ?

- Je voulais savoir... Ca me taraude depuis un petit moment en fait. C’est quoi ton parfum ?

- Parfum ? Je n’en met pas, pourquoi ?

- Un après rasage ?

- Non, tu vas me dire pourquoi ces questions ?

- Attends, tu sens comme ça ? C’est naturel ?

- Ah ça ! Phéromones, tu n’as pas idée !» Répondit il avec un sourire sensuel, avant de le traîner à table.

Ianto rougit. Est-ce qu’il était sensible à ses phéromones ? Jack lui sourit d’un sourire de chat. Mince, il n’aurait pas dû dire qu’il aimait son odeur, quoiqu’il ne l’avait pas dit, mais ses questions voulaient bien dire ça pourtant. Il sentait qu’il allait en profiter. Ce n’était pas bon pour lui. 

OoO

Ils arrivèrent le lendemain soir à Londres. Ils avaient obtenus grâce à Andy, qui avait craqué les ordinateurs de l’UNIT, les plans de leur base. Constitué sur plusieurs niveaux, ils avaient les prisons dans les étages inférieurs, et en sous sol les installations électriques. En haut des bureaux normaux, de l’administration pure. En passant pas les conduits d’airs, ils n’auraient pas de mal à entrer, ce qui serait plus compliqué, ce serait pour les gardes. La plupart des membres de l’équipe étaient au deuxième sous-sol, non loin des prisons, et bien sur des installations électriques.

« On suit le plan surtout ! Ianto !» Appela le Docteur. « Tu accompagnes Gwen et Andy jusqu’aux disjoncteurs ! Après tu reviens avec nous, tu es notre seule arme contre Costello ! Si elle nous trouve, on sera hors service. Compris ?

- O-Oui, Docteur.»

Après une dernière mise aux points, ils se dirigèrent vers le QG de l’UNIT.

Il était exactement minuit. TARDIS allait agir. 

À suivre

Ils avaient tous pris une douche les uns derrière les autres, tandis que Ianto se reposait dans un des lits mis à disposition par le Docteur. Gwen était restée tout du long près de son ami inconscient, veillant sur son sommeil, jusqu’à ce que Jack vienne lui dire d’aller dormir, elle avait l’air épuisée. Il veillerait sur le jeune homme jusqu’à ce qu’il se réveille, ou bien que l’un des autres adolescents viennent prendre sa place.

Gwen ne put s’empêcher de remarquer à quel point Jack avait l’air d’être proche de son ami. Cela lui tira un sourire. Était-il possible que les deux se soient engagés dans une relation plus qu’amicale ? Oh elle serait contente pour Ianto ! Il était seul depuis trop longtemps, et Harkness semblait plus ou moins attentionné, mais elle avait aussi peur pour lui. Jack n’était pas connu pour ses relations suivies, bien au contraire, c’était un oiseau bien volage, et elle ne supporterait pas qu’il fasse du mal à son ami, l’un des plus chers. Elle se coucha sur le matelas et soupira. Elle lui parlerait dès qu’elle serait réveiller, là, elle était trop fatiguée.

Le Docteur était parti avec Rose vers ce qui semblait être un poste de surveillance. Apparemment ils avaient des caméras un peu partout dans l’école. John avait grogné un «bonjour l’intimité !» sous le rire de quelques uns. Il voulait découvrir pourquoi l’UNIT avaient pris tous les élèves, et aussi savoir où les trouver. Pendant que eux recherchaient sur les caméras de surveillance, Martha et John s’étaient mis dans un coin pour discuter de choses et d’autres, tout ce qui pouvaient les empêcher de penser aux récents évènements, mais tout s’y rattachait à un moment ou à un autre. Gwen dormait, Rhys et Andy parlait, et enfin Jack veillait sur Ianto. Quelle belle équipe ! Le moral au zéro, découragé au possible, avec seulement le Docteur, dont le don restait jusqu’à aujourd’hui encore inconnu pour eux tous.

Ils restèrent assis encore une heure, puis Ianto commença à s’éveiller, remuant et soupirant.

« On se réveille la belle aux bois dormants ? J’ai bien cru qu’il faudrait que je t’embrasse pour te réveiller !» Le taquina Jack.

- Ne rêve pas Harkness...» Murmura le jeune homme en ouvrant difficilement les yeux, les muscles endoloris au possible. « Who... J’ai l’impression de peser dix tonnes !

- Ca t’apprendra à essayer de jouer aux héros !

- ...Ca a marché alors ?

- Ouaip ! Ils ne nous ont pas vu et sont partis. Merci pour ce que tu as fait Ianto, mais ne t’épuise plus comme ça, on s’est tous inquiété.

- Sauf moi !» Cria John, qui écoutait d’une oreille distraite la conversation.

- La ferme Hart !» Grogna Jack. « Toi, tu te reposes !»

Il força Ianto à rester coucher, et lui apporta un verre d’eau. Le jeune homme but goulument le liquide en soupirant. 

« Où est-ce qu’on est ? On a pas été...

- Non non ! On a croisé la route du Docteur ! Une chance, il a une planque sous l’Institut, et on y est ! Tu n’as pas à t’en faire...» Expliqua-t-il, caressant son front en souriant. « J’ai vraiment envie de t’embrasser tu sais ? 

- Je viens de dire quoi Jack ?

- Que je pouvais rêver ?

- Exact.

- Je m’en fiche, tu es tout faible et à ma merci !»

Sur ces mots plein de bon sens, Jack se pencha sur son ami -quoique il ne savait pas s’il pouvait le qualifier d’ami, ils ne partageaient absolument rien sauf un peu de salive, ce qui était dégoûtant dit comme ça- et posa ses lèvres sur les siennes. Il eut la surprise de sentir Ianto répondre à son baiser, sa main se posant sur sa joue en une caresse timide. Ianto avait l’étrange sensation que plus rien autour d’eux n’existait, que seul le contact de leurs lèvres comptaient, et son seul désir était de sentir la peau brûlante de Jack contre la sienne, d’où sa main qui tentait de se glisser sous son haut. Il n’aurait jamais pensé qu’il aimerait autant les baisers de Jack, mais il était tellement doué, et sa langue... Elle était tellement agile contre la sienne, elle l’explorait, le goutait et lui ne pouvait que se laisser faire, comme l’avait dit Jack juste avant de l’embrasser, il était complètement à sa merci.

Le baiser allait se faire, si c’était possible, encore plus profond, le désir crépitant presque autour d’eux comme une aura, quand un toussotement qui aurait pu faire figure de troupeau d’éléphant se fit entendre. Sans surprise, John les dévisageait, mi-figue mi-raisin. Jack l’ignora et posa ses yeux sur le jeune homme dont les joues se coloraient de rouges, et dont la bouche était légèrement gonflée par le baiser, le rendant encore plus irrésistible à ses yeux. Celui-ci semblait gêné par ce qui venait de se passer, et ne savait apparemment pas quoi dire.

« Hey Ian...

- Ne t’y habitue pas.

- ...Quoi ?

- Ne t’habitue pas à ce que je te laisse m’embrasser comme ça.» Fit-il, les yeux regardant un point fixe. « C’est pour te remercier de m’avoir veillé.

- J’adore ce genre de remerciement...» Le taquina Harkness en souriant grandement. « Mais ne t’avise pas d’embrasser ton amie comme ça, elle t’a veillé aussi. Le gars qui la colle tout le temps ne sera sûrement pas d’accord non plus d’ailleurs.

- Jaloux ? 

- Un peu, oui.» Concéda le jeune homme en se relevant, un sourire mystérieux aux lèvres. 

Ianto rougit à nouveau, se retenant de disparaître totalement. Il maudissait son don parfois, il était toujours hors de contrôle lorsqu’il était gêné. Toutefois, il se demandait ce que voulait dire son camarade de chambre. Est-ce qu’il aurait été jaloux de Gwen s’il l’avait embrassé ? Mais pourquoi ? Ils n’étaient rien l’un pour l’autre. Absolument rien, pourtant ces quelques mots avaient  eu un effet fou sur lui. Il était entrain de s’attacher à lui, et il ressentait bien plus que l’affection qu’il devrait ressentir pour un simple ami. 

Ce fut finalement épuisé qu’il se rendormit, pour se réveiller à nouveau quelques heures plus tard. Gwen était à son chevet cette fois-ci, lui souriant avec malice.

« Tu ne vas pas m’embrasser, hm ?» Fit elle, une lueur dans le regard. En voyant l’air de son ami, elle poursuivit : « John clame à qui veut l’entendre que tu as couché avec Jack parce qu’il t’a veillé alors...

- Quoi ?» S’exclama-t-il, incrédule. « Il m’a embrassé, on a pas couché ensemble !» Argua-t-il en soupirant, sentant l’énervement monter contre John.

- Apparemment ce n’était pas un baiser forcé !

- Et alors ? Tu es jalouse c’est ça ? Owen et Rhys ne te suffisent plus c’est ça ? Il te le faut sur ton tableau de chasse ?!» Répliqua-t-il, piqué au vif par la remarque de la jeune femme. 

Il regretta aussitôt ses paroles pourtant méritées. Ianto se sentit bête de s’être énervé, en fait, il était peut être un peu jaloux, il ne voulait pas que Gwen ne se rapproche de trop de Jack, parce qu’il savait qu’elle était très attachante, elle avait le contact facile, et par dessus le marché elle était très belle. Elle n’aurait aucun mal à faire tomber l’homme dans ses bras. Cette pensée le rempli de fureur.

« Désolé, je...

- Tu as raison. Je dois faire un choix, mais je ne peux pas... Faire ça comme ça, alors que Owen a disparu, je lui dois au moins des explications, je ne peux pas juste sortir comme ça avec Rhys, même si je le voudrai...

- A...Attends, tu vas rompre avec Owen ?»

Gwen leva vers lui des yeux remplis de larmes. Elle opina lentement, puis lui expliqua que depuis quelques temps, ils ne parlaient plus de rien, se disputaient, et à part le sexe, ils n’avaient plus rien en commun. Alors qu’avec Rhys, ils se chamaillaient, pouvaient rester l’un à côté de l’autre, juste comme ça, à ne rien faire, à ne rien dire.

« Je ne voulais surtout pas que tu penses que... Je veuille sortir avec Jack, c’est faux ! Je vois bien que tu tiens à lui, tu le couvais tout le temps du regard quand on était tous ensemble quand l’Institut à été attaqué.»

Le jeune homme baissa les yeux, gêné, ses joues se tintant délicatement de rouge. Il ne s’était même pas rendu compte de ça. C’est vrai que dès le début de l’attaque, il s’était inquiété pour lui. Gwen s’approcha et l’embrassa sur la joue, lui murmurant de foncer. Elle s’éloigna du lit et partit dans la pièce d’à côté, elle devait parler à Jack. Elle avait remarqué que lui aussi n’était pas laissé indifférent par son ami, lui aussi se sentait attiré par Ianto, sinon pourquoi l’aurait-il veiller comme ça ? Elle voulait juste s’assurer qu’il ne comptait pas jouer avec les sentiments de son ami. Ianto était une partie de sa famille, cette famille formée par Toshiko, Owen et Rhys. Elle ne supporterait pas qu’on fasse du mal à son frère de coeur.  

Elle le trouva dans la salle de la machine à café, entrain de siroter une tasse. En la voyant, l’homme sourit.

« Vivement que Ianto puisse nous faire du café, je suis entrain de dépérir ! 

- Oui, son café est irremplaçable !» Elle se tut un instant, avant de reprendre, un peu plus hésitante, mais toujours aussi déterminée. « Je voulais te parler de lui justement...

- Oh ? À quel sujet ? Oh attend, il t’a embrassé aussi ? 

- Quoi ? Non non ! Pourquoi ? Tu es jaloux ?» Demanda-t-elle, intéressée. 

- Jaloux ?» Il détourna le regard, mal à l’aise. « Je ne suis pas jaloux.»

Gwen sentit la colère monter en elle. Elle admirait Jack pour ce qui faisait qu’il était lui, son assurance, son charisme, sa puissance, mais elle ne supportait pas son air détaché, et surtout, son comportement pourrait faire souffrir Ianto.

« Écoute moi bien, je te jure que si tu le fais souffrir, je te courrai après et je te tuerai, et crois moi Jack, je cours très vite.» Dit-elle, fulminant littéralement.

- G-Gwen, tu fumes...» Fit il en reculant légèrement, inquiet de voir de la vapeur sortir de la peau de la jeune femme.

- Mes molécules sont justes excitées à l’idée de te courir après pour t’en coller une !» 

Elle se retourna et partit de la pièce, emportant avec elle une petite bouteille d’eau qu’elle eut vite fait de vider. John s’était appuyé contre la porte, et avait écouté toute la scène, un petit sourire accroché aux lèvres. Il finit par s’approcher de son ami.

« Elle te voulait quoi la petite colérique ?

- Hm ? Oh rien...

- Ca concerne l’autre, c’est ça ?» Grogna-t-il. « Elle comprend pas qu’il n’y a rien entre vous ? À moins que ce soit lui qui lui ait demandé de te parler, ça m’étonnerait pas et...

- Tais toi donc John ! La jalousie ne te va pas du tout !

- Je m’inquiète pour toi ! Tu as changé depuis le début de l’année, et voilà que tu l’embrasses devant tout le monde... Fais attention ! Il va croire que tu es amoureux de lui à force !

- ... Tu penses ?

- Bien sur !» Soupira John.

Jack sentit la panique lui ronger le ventre. Non, il n’était pas amoureux de Ianto, la seule idée qu’il puisse l’aimer était stupide, il n’était d’ailleurs jamais tombé amoureux, juste du sexe, et c’est la seule chose qu’il voulait du jeune homme. Non, il ne se sentait pas obligé de le surveiller de peur qu’il lui arrive quelque chose, c’était faux, absolument faux. Il allait devoir éclaircir ce point avec lui, s’il ne voulait pas qu’il s’attache bêtement à lui.

« Les jeunes, rassemblement !» Appela la voix du Docteur.

Les huit étudiants se hâtèrent et se mirent tous devant le directeur, impatient de ce qu’il allait leur dire.

« J’ai retrouvé la trace de l’UNIT, en fait ça n’a pas été compliqué, ils sont dans leur quartier général, à Londres, à Canary Wharf et les élèves aussi normalement, leurs locaux sont immenses, et ils ont pas mal de cellules, bref. On va aller les libérer.»

L’annonce fit un choc, les libérer ? Ils n’étaient que huit ! Neuf avec le Docteur, ce n’était pas assez, surtout pas contre les soldats entraînés de l’UNIT ! Ils ne feraient pas le poids, leurs membres étaient les meilleurs éléments de Torchwood, et ils avaient Suzie Costello, qui pouvait court-circuiter leurs pouvoirs. John fit immédiatement la remarque, fidèle à lui même, critiquant l’idée de leur chef.

« Ils sont plus forts, mieux entraînés, armés et plus nombreux que nous ! On fait comment ?!

- Mais j’ai un plan, voyons ! On se mettra par groupe de 2 ou 3, et chaque petit groupe aura sa tache à accomplir ! Ils ne s'attendront pas à nous voir, ils pensent surement qu’ils ont gagné, que les quelques élèves qui auraient pu échapper à leur raid sont trop faibles, trop peu organisés. Ce n’est pas le cas, chacune de vos compétences va nous être très utile !» Expliqua le Docteur, souriant à John qui grognait.

Les groupes furent faits ainsi, Gwen irait avec Andy, le jeune homme ayant un contrôle total sur l’électricité et la technologie en général, ce serait une partie de plaisir que d’éteindre l’électricité. Rhys irait avec Martha pour délivrer les élèves, tandis que Ianto, John, Jack, et le Docteur se chargerait de divertir les membres de l’UNIT et si possible de se débarrasser de Costello. Rose resterait en arrière avec les quatre hommes au cas où ils seraient blessés dans la bataille. Son don de soin se révèlerait enfin utile.

« Docteur !» L’interpella Jack. « On donne un nom à notre équipe de choc ?

- Oh oui ! Un nom ! J’adore les noms de groupe ! Je sais ! Excalibur ? Blizzard ! Non je sais, Flics en bikini !» S’exclama John, faisant rire Andy et Rose.

- Non.» Le coupa le Docteur. « J’y ai déjà réfléchis en fait John, ce sera le TARDIS.»

OoO

Ils s’étaient séparés, se préparant à leur mission. Sauver plusieurs centaines d’élèves, ce n’était pas rien après tout. Certains étaient confiants, d’autres moins. John et Jack se préparaient sereinement, le premier ayant hâte d’en découdre, tout comme Gwen qui ne tenait plus en place -elle restait dans son coin à fumer littéralement- tandis que d’autres comme Ianto angoissait. Il allait devoir se battre avec ses compagnons d’infortune, alors qu’il ne s’était jamais battu, son don n’était absolument pas offensif, mais défensif, et encore, se rendre invisible, qu’est-ce que ça pourrait leur apporter ? Une petite protection, mais il ne tiendrait pas longtemps. 

Le Docteur s’approcha de lui et lui tendit une arme et un taser. Il en avait donné aussi à Gwen ainsi qu’à Martha et Rose. Les autres pourraient se débrouiller sans, avait-il dit, et si tout se passait bien, ils n’auraient pas besoin de s’en servir, sauf Ianto bien sur, qui se retrouverait directement impliqué avec eux. 

« Allez les enfants ! On y va ! 

- Ne nous appelez pas les enfants, Docteur...» Fit John en boudant légèrement. « Nous ne sommes plus des adolescents !

- Si vous le dites, en route ! On va aller les délivrer !»

Ils sortirent prudemment de leur cachette, faisant attention aux alentours. Ils étaient restés plus de deux jours sous terre, et voir Torchwood dans cet état... Ca leur faisait un choc à tous. Jack était le plus touché, lui qui avait passé la majeure partie de sa vie entre ces murs, il avait grandi ici. Martha s’était rapprochée de lui, passant un bras réconfortant autour de sa taille. Ianto, en voyant ça, sentit une bouffée de jalousie l’étreindre. Il savait qu’il n’avait pas à être jaloux, après tout la brune avait un petit copain, non elle le lui avait dit elle-même ! Martha n’avait pas de vues sur Jack.

... Est-ce qu’il était jaloux ? De Martha ? Pas que d’elle d’ailleurs, Gwen, John, toutes personnes qui semblaient proche de lui ou qui s’intéressait au jeune homme... Il était jaloux, et maintenant il voulait être proche de lui. Ianto soupira lourdement, il n’était pas sortit d’affaire. Tout le monde savait que Jack Harkness ne sortait avec personne, il couchait et laissait tomber, et aussi délicat était il avec ses amants et amantes, il ne sortirait pas indemne de cette relation.

Une fois dans le van, le temps lui paru long. Jack était assis devant, entre John et Martha, tandis qu’il était derrière eux, à côté de la fenêtre, Gwen à son côté gauche, lui permettant d’observer le brun à la dérobée. Plus il le regardait, plus il le trouvait beau, pourtant, quand il regardait un autre homme, il ne ressentait rien, absolument rien, c’était uniquement Harkness qui lui faisait cet effet dévastateur. Il se demandait d’ailleurs toujours quel était son parfum, ou bien son après-rasage, il n’en avait pas vu dans leur salle de bain, et quand il l’avait embrassé, il sentait toujours aussi bon. Une question à lui poser donc. 

Alors que Ianto avait les yeux rivés sur le jeune homme, celui-ci sentit un regard sur lui, et tourna doucement la tête. Il vit son camarade de chambre l’observer de ses yeux si clairs et si expressifs. Ce dernier détourna les yeux précipitamment. Jack sourit doucement en voyant ça, et garda ses pupilles rivées sur son cadet, qui finalement plongea ses iris dans les siennes. Le contact dura de longs instants pendant lequel Gwen et Martha les observaient en souriant. Elles avaient compris qu’il y avait quelque chose entre eux, plus profond qu’une simple attirance physique, plus important que la tension sexuelle qui les entourait dès qu’ils étaient proches. Sans s’en rendre compte, ils étaient devenus proches, alors qu’ils se parlaient à peine, ils étaient juste là, ensemble. 

Gwen donna finalement un petit coup de coude à Ianto, lui murmurant à l’oreille d’arrêter de reluquer Jack comme ça, qu’ils allaient bientôt tous ressentir leur besoin de se sauter dessus. Le jeune homme fut tellement gêné qu’il en disparut complètement, faisant éclater de rire le contrôleur de métal, sous le sourire bienveillant des deux jeunes femmes. Rhys et Andy se regardèrent sans comprendre, et Rose haussa les épaules en souriant. 

Ils firent finalement une pause en ville. Le QG de l’UNIT se trouvait à Londres, tandis que Torchwood se trouvait à Cardiff, en plein Pays de Galle. Ils auraient de la route à faire encore, mais ils y seraient bientôt.

« On va manger ! Choisissez ce que vous voulez, j’ai du liquide, je paierai !» Fit le Docteur en s’arrêtant dans un parking devant un fast-food. 

John fut le premier dehors, son ventre criait famine. Il fit du gringue à une serveuse pour passer en priorité, ce qui marcha avec succès, et alla s’installer avec un hamburger énorme. Étonnemment, Jack attendit Ianto à l’entrée du restaurant. Il lui prit la main et l’attira à lui pour l’embrasser. Le baiser était chaste, juste un lèvre contre lèvre, la sensualité en plus dans les lèvres qui se mouvaient sur les siennes, et qui laissa pantois le gallois. 

« Qu-

-Chuut...» Lui intima Jack en reprenant ses lèvres une dernière fois avant de l’entraîner dans le restaurant où ils furent accueillis sous les gloussements des filles. Leurs mains ne se décollèrent pas.  

Ianto se laissa faire, souriant légèrement. C’est la première fois que Jack faisait preuve d’autant d’attention, et surtout devant tout le monde. Il ne savait pas quoi penser, il devait lui en parler. Avant qu’ils arrivent à la table où étaient déjà les autres, il se stoppa, arrêtant en même temps le jeune homme qui tenait toujours sa main dans la sienne.

« Qu’est-ce qu’il y Ianto ?

- Je voulais savoir... Ca me taraude depuis un petit moment en fait. C’est quoi ton parfum ?

- Parfum ? Je n’en met pas, pourquoi ?

- Un après rasage ?

- Non, tu vas me dire pourquoi ces questions ?

- Attends, tu sens comme ça ? C’est naturel ?

- Ah ça ! Phéromones, tu n’as pas idée !» Répondit il avec un sourire sensuel, avant de le traîner à table.

Ianto rougit. Est-ce qu’il était sensible à ses phéromones ? Jack lui sourit d’un sourire de chat. Mince, il n’aurait pas dû dire qu’il aimait son odeur, quoiqu’il ne l’avait pas dit, mais ses questions voulaient bien dire ça pourtant. Il sentait qu’il allait en profiter. Ce n’était pas bon pour lui. 

OoO

Ils arrivèrent le lendemain soir à Londres. Ils avaient obtenus grâce à Andy, qui avait craqué les ordinateurs de l’UNIT, les plans de leur base. Constitué sur plusieurs niveaux, ils avaient les prisons dans les étages inférieurs, et en sous sol les installations électriques. En haut des bureaux normaux, de l’administration pure. En passant pas les conduits d’airs, ils n’auraient pas de mal à entrer, ce qui serait plus compliqué, ce serait pour les gardes. La plupart des membres de l’équipe étaient au deuxième sous-sol, non loin des prisons, et bien sur des installations électriques.

« On suit le plan surtout ! Ianto !» Appela le Docteur. « Tu accompagnes Gwen et Andy jusqu’aux disjoncteurs ! Après tu reviens avec nous, tu es notre seule arme contre Costello ! Si elle nous trouve, on sera hors service. Compris ?

- O-Oui, Docteur.»

Après une dernière mise aux points, ils se dirigèrent vers le QG de l’UNIT.

Il était exactement minuit. TARDIS allait agir. 

À suivre

L’UNIT.

L’UNIT commandait toutes les opérations. C’est lui qui faisait monter les élèves dans les camions. Plus aucun doute, ils étaient là pour les emmener ailleurs ! Ils avaient exterminé la menace, c’était le job de l’UNIT après tout ! 

Mû de cette nouvelle conviction, il s’apprêta à repasser par la brèche pour aller chercher Martha, quand un adolescent sortit du rang et tenta de s’enfuir. Ianto regarda médusé la scène se dérouler sous ses yeux. L’étudiant injuriait copieusement les commandants de l’UNIT. Mais qu’est-ce qui lui prenait ?! S’interrogea le jeune homme en se collant contre le mur. 

« Tais toi !»

Le chef de l’Unit approcha du gamin, le paralysant grâce à son don de télékinésie, puis le plaquant contre terre.

« Tu nous suis, et c’est tout.

- C’EST VOUS AVEZ FAIT ÇA ! JE LE SAIS JE L’AI VU ! VOUS AVEZ DÉTRUIT L’INSTITUT !»

Ianto sentit son coeur s’arrêter de battre. Pourquoi est-ce qu’ils auraient fait ça ? Il focalisa à nouveau son attention sur la scène qui se déroulait sous ses yeux. L’homme sortit une arme de sa poche et sans aucune hésitation tira dans la tête du gamin. Le jeune homme sursauta violemment, et retint un cri d’horreur en collant sa main contre sa bouche, tandis que le corps sans vie tombait au sol dans un bruit sourd, mais tout ce qu’il voyait, c’était le sang se répandant doucement sur le sol.

« LE PROCHAIN QUI FAIT UNE ESCLANDRE AURA LE DROIT AU MÊME TRAITEMENT ! MAINTENANT AVANCEZ !» Hurla l’homme à l’arme en retournant sur son estrade, pour contempler tout le monde, avec ses associés.

C’est là qu’il remarqua quelque chose d’étrange. D’autres élèves étaient avec eux sur l’estrade, parmi eux, Lisa Hallet et... Mary ? Qu’est-ce que Mary faisait là ?! Où était Toshiko ?! Pourquoi n’étaient ils pas attachés comme les autres ? Les deux jeunes femmes avaient l’air heureuse de la situation et regardaient, hautaines, les autres élèves se faire embarquer. 

C’était pas le moment de se laisser dégonfler ! Il reprit contenance et avança discrètement, longeant le murs pour trouver au moins ses amis. Il remarqua tout de suite Gwen et Rhys. Ils étaient côte à côte, un air décomposé et effrayé sur le visage. Il s’approcha aussi prêt qu’il put et murmura.

« Rhys, Gwen, pas un bruit, je vais nous sortir de là.

- Ianto ?» Couina la jeune femme, les larmes aux yeux.

Aussi discrètement qu’il le put, il fit disparaître Rhys. Les élèves derrières eux ne dirent rien, se contentants d’un petit sourire, assurants leurs arrières. Il tenterait d’en libérer le plus possible. Il amena le jeune homme derrière le mur, et repartit en courant délivrer Gwen. Il fit le même chemin, et ramena la jeune femme avec lui. Il les laissa à nouveau seul et repartit écumer la salle, entraînant deux autres personnes. Un murmure avait commencé dans la salle. Ianto sut immédiatement que c’était à cause de lui, mais il sentait l’épuisement le guetté. Il cachait avec lui deux autres élèves, et il n’avait jamais autant sollicité son don. À nouveau il retourna derrière sa cache, et relâcha son emprise, tombant sur ses genoux et sur ses mains en soufflant lourdement. 

« Je ne pourrai pas y retourner...» Murmura-t-il, à bout de souffle.

Rhys qui s’était débarrassé de ses liens et l’aida à tenir debout et ils s’éloignèrent du gymnase, rejoignant Martha qui était posée plus loin. Il put voir avec elle deux autres silhouettes. Jack et John. 

« Ianto !» S’inquiéta-t-elle en le voyant si faible. Jack releva la tête pour regarder son colocataire et les quatre autres personnes qui l’accompagnaient. « Tu vas bien ?!» Reprit-elle.

- Un coup de fatigue, rien de plus...»

Ils s’éloignèrent tous les huit de l’endroit et se réfugièrent dans une salle. Ianto s’écrasa sur une des chaises en reprenant son souffle. Entre la peur, l’adrénaline qui ne faisaient plus effet et l’utilisation abusive de son pouvoir, il était épuisé. Tous s’assirent sans un bruit, les visages abattus, rendu légèrement gris par la poussière ambiante.

« Qu’est-ce qu’il se passe là bas ?» Demanda finalement Jack. «Quand on est sortit, on nous a dit d’aller au gymnase, mais... Ce qui a attaqué se dirigeait là bas, on a préféré rester en retrait...

- Vous avez bien fait !» Fit Rhys, tenant dans ses bras une Gwen tremblante. «Ce qu’il se passe c’est que l’UNIT nous a attaqué ! Ils ont orchestré l’attaque avec des élèves, et ils étaient entrain de nous faire grimper comme des moutons dans des camions, comme si on nous menait à l’abattage ! Si Ianto n’était pas venu nous chercher, on serait déjà dans des camions !»

Jack lança une oeillade intéressée à son camarade de chambre.

« Comment tu as réussi à les faire sortir du gymnase ?» Demanda celui-ci.

- Je nous ai rendu invisible, les élèves qui étaient autour ont bien vu que je n’arriverai pas à tous les sortir de là, alors ils nous ont couverts en resserrant les rangs... C’est grâce à eux aussi que j’ai réussi à les sortir de là...

- Merci ! Intervint alors la fille blonde qu’il avait sortit du gymnase. «On ne se connait pas et pourtant tu m’as sortit de là dedans... Je suis Rose Tyler.

- Je suis Andy Davidson.» Se présenta à son tour le jeune homme qu’il avait sauvé en même temps que l’étudiante.

Ils se firent un petit sourire. Au moins, ils n’étaient pas seuls, et ils n’étaient pas entassé dans les camions comme des animaux. Cette fois ce fut John qui brisa le silence.

« Pourquoi vous ne vous êtes pas servi de vos dons ? Je veux bien que ce soit l’UNIT qui ait manigancé pour ça, je ne vois pas leur intérêt, soit, mais pourquoi ?

- Tu n’as jamais entendu parler d’un de leur membre ? Suzie Costello. Elle peut annihiler le pouvoir des autres. C’est l’une des rares à être entrer dans l’UNIT sans faire partie de Torchwood d’abord. Elle a bridé tous nos pouvoirs !

- Pourquoi ça n’a pas eu d’effet sur moi ?» Demanda Ianto en se redressant, un peu moins fatigué.

- Je crois qu’elle doit avoir un contact visuel direct. Elle ne t’a pas vu, donc son don n’a pas eu d’effet. Sinon crois moi que je me serai jeté sur eux !» Grommela Rhys. «Ian’, tu n’as pas vu Toshiko et Owen dans la salle...?»

Doucement, il fit un mouvement négatif de la tête. Il avait regardé, fouillé la salle autant qu’il avait pu, mais il était certainement trop tard, ses deux amis avaient dû être emportés par l’UNIT. Il repensa à Toshiko, puis à Mary, qui était sur l’estrade, souriant avec les membres de l’UNIT.

« Je pense que Tosh a été l’une des premières enlevées...» Murmura-t-il. « Mary est de mèche avec eux, et je suis sûr qu’elles étaient ensembles avant l’attaque ! Mary l’aura livrée !» 

Ils finirent par se relever. Ils devaient quitter l’endroit, au cas où des soldats de l’UNIT resteraient et fouilleraient. Ils décidèrent d’un commun accord de se rendre d’abord à la cantine, où il trouverait de quoi manger et de quoi boire surtout. Rhys proposa à Ianto de l’aider à marcher, mais celui-ci refusa poliment. Il ne voulait pas être pris pour plus faible qu’il ne l’était. Il arrivait à imaginer ce que pouvait se dire Hart dans sa tête, juste en regardant son regard narquois et son air supérieur. 

« Bien joué Ianto...» Souffla Jack à son oreille. 

- De quoi ?» Il ne put s’empêcher de rougir, l’odeur de l’autre emplissait ses narines, et sa présence si prêt de lui l’engourdissait étrangement.

- Tu les as sauvé ! Il a fallu un certain cran et pas mal de courage, non ?

- ...J’étais mort de trouille oui !» Sourit-il. «Je dois tout à l’adrénaline !»

Jack serra son épaule en signe de soutient, puis resta avec lui.

« Pourquoi vous n’étiez pas dans le gymnase ?» Demanda-t-il.

- Tu n’as pas demandé à Martha ?

- Pas eu le temps.» Il marqua une pause. «Alors ?

- On a eu peur quand on a remarqué qu’on ne vous avait pas croisé. Toi et Hart.

- On ? Toi aussi tu as eu peur pour moi ?»

Ianto pouffa à son air séducteur, il avait encore prit cette voix sensuel qui l’aurait certainement fait craquer en temps normal, ainsi que la moitié des élèves de l’Institut, mais pas cette fois-ci.

« Je me suis inquiété oui. Hm, pas la peine de me regarder comme ça !

- Quoi ?» Jack se rapprocha un peu plus. « C’est juste que savoir ça me donne une folle envie de t’embrasser !

- Ce n’est pas le moment pour ça !» Il lui jeta un regard courroucé. « On doit avancer ! Ils sont sans coeur... Je n’ai pas envie qu’ils sachent qu’on a réussi à fuir.» 

Le jeune homme eu soudainement envie de vomir en repensant au corps qui devait gire encore sur le sol du gymnase, la tête transpercée d’une balle, dans une mare de sang. Il pouvait sentir l’odeur sanguinolente juste en l’imaginant. Il tourna la tête pour observer ses compagnons. Gwen était logée dans les bras puissant de Rhys, qui lui regardait amoureusement la jeune femme. Il ne se serait jamais douté qu’il pouvait ressentir ce genre de chose pour elle, il n’avait pas l’air en tant normal... Owen avait du soucis à se faire, en plus de Jack sur qui elle craquait, Rhys devenait un concurrent, et sérieux à ce qu’il voyait. Rose et Andy restaient en retrait derrière eux, ne pipant mot, et lançant des oeillades parfois affolées autour d’eux. La blonde remarqua le regard de Ianto, et elle lui sourit. Il sourit en retour, un sourire réconfortant. Ils étaient en vie, c’était déjà ça. 

Martha parlait à voix basse avec John, de l’UNIT sûrement. L’ambition du groupe de rentrer dans l’équipe était plus que connue, que devaient ils penser maintenant ? Étaient ils déçus ? Ou attendaient-ils la raison de cette attaque pour se faire une idée concrète ? 

« Hey... Calme toi.» Souffla à nouveau la voix de Jack, plus proche de son oreille. « Regarde devant toi, c’est là qu’est l’avenir. 

- Je m’inquiète pour les autres... Mes amis ont été emmenés, pas les tiens...» Marmonna-t-il un peu plus sèchement qu’il ne le pensait.

-Je connais beaucoup d’entre eux tu sais ? Je ne suis pas juste une sorte de Casanova ! Je suis là depuis bien plus longtemps que toi et je connais énormément de monde, des élèves et des professeurs.» Harkness se fit plus froid. Ianto n’avait pas pensé à ça. L’homme était là depuis plus de 10 années, juste le fait de voir l’Institut détruit, ça devait lui faire mal, c’était sa maison après tout, son unique maison. En miette maintenant. 

« Pardon...» Ianto glissa sa main dans celle de Jack et la serra. Il avait plus besoin de réconfort que lui.

- Merci.»

Le jeune homme serra la main chaude dans la sienne pendant de longs instants, jusqu’à ce qu’ils arrivent devant la cafétéria. Tout de suite, ils virent que quelque chose n’allait pas. Il y avait du bruit et de la lumière. Quelqu’un était déjà là bas, et ce pouvait être n’importe qui, des élèves, des professeurs, ou bien l’UNIT. Ce fut Hart qui se lança et qui alla voir. Vif et léger, il alla sans bruit jusqu’à la porte de la cafétéria. Il fit une grimace puis repartit vers eux.

« Ca grouille de soldat ! Pas la peine d’y aller !» Grogna-t-il. 

Des bruits de pas se rapprochaient. Ils ne pouvaient pas faire marche arrière sans se faire repérer. Une ombre se profila derrière la porte, ils reculèrent, se tassant les uns sur les autres. 

« Tenez vous les uns les autres !» Murmura Ianto. « Je vais nous faire disparaître !

- Ianto non ! Tu vas t’épuiser !» Intervint Gwen.

- C’est mieux que de se faire attraper !» 

Ils se tinrent tous la main, le jeune homme au milieu. Il se concentra et les fit tous devenir invisible. 

Ianto eut le souffle coupé. Jamais il n’avait dû déployer une telle quantité d’énergie, une personne ça allait, deux passait encore, mais là, sept personnes, huit avec lui, c’était trop. Ianto était dans un état second, les yeux rivés droit devant lui, son visage était sûrement figé, catatonique. Il n’arrivait plus à réagir, comme s’il était coincé dans son propre corps, avec une impossibilité totale de bouger, juste se concentrer pour tenir, tenir encore et encore, ne pas lâcher sa concentration, il ne pensait plus qu’à cela. Il se sentit entraîner puis appuyer contre le mur. Ianto sentit les mains de ses compagnons d’infortunes dans les siennes, ces dernières le serrant comme si leurs vies en dépendaient - ce qui était le cas présentement !-, c’est ce qui le fit tenir un peu plus longtemps, il pouvait tous les sentir, son don sur leur corps, comme s’ils étaient une partie du sien.

« Qu’est-ce qu’il se passe ?» Fit la voix grave d’un soldat qui sortait rejoindre celui qui scrutait le couloir.

- ... Rien, j’ai dû me faire des idées... Allons y, il y a personne ici !»

La porte se referma, et la lumière qu’on voyait encore sous la porte s’éteint. Ianto lâcha à ce moment là et s’écroula par terre, inconscient. Jack le rattrapa avant qu’il ne touche le sol, le prenant contre lui. Gwen s’agenouilla à côté d’eux et toucha le front de son ami.

« Il s’est épuisé... Laissons le se reposer, d’accord ?

- Oh c’est bon !» Grogna John. « On aurait pu s’en sortir sans lui ! On pouvait très bien les battre avec nos dons !

- Hart, réfléchis pour une fois ! Imagine que Costello ait été là ? Plus de don, et dans le camion !» Répliqua Jack en souriant légèrement. « Allez, on avance !»

Rhys prit Ianto dans ses bras, ce dernier était un poids plume pour lui. Jack aurait voulu le porter, il aimait bien l’avoir contre lui, et il lui était de plus en plus sympathique, et ce en plus d’être adorablement mignon. Il le couvait du regard, tandis que John grognait, jaloux. Il n’avait jamais aimé partagé, et voir son amant si préoccupé par l’état de santé de ce gosse le rendait fou. 

Ils se remirent en marche, parcourant les couloirs brisés, quand à nouveau des bruits de pas se firent entendre. Cette fois Ianto n’était pas là pour les rendre invisibles. Harkness fit voler les morceau de métal alentours, tandis que Hart se servait de sa télékinésie pour soulever des débris lourds. Les pas s’arrêtèrent. 

« Jack ?»

Jack lâcha prudemment ses armes de fortunes et doucement un sourire se forma sur ses lèvres quand il reconnut finalement la voix.

« Docteur !»

L’homme d’une quarantaine d’année, le crâne légèrement dégarnie, marcha devant eux en souriant.

« Enfin des élèves ! Je désespérais ! Je devais m’attendre à te voir ! 

- Je suis plus dur à éliminer que de la mauvaise herbe !» Sourit-il. Il redevint sérieux. « Qu’est-ce qu’il se passe Docteur ? Pourquoi l’UNIT nous a attaqué ? 

- ... C’était eux ? Franchement je n’en ai aucune idée !

- Docteur !»

Rose s’approcha en souriant et l’homme la prit dans ses bras.

«Ah tu es là ! Je me suis inquiété quand je ne t’ai pas vu, j’ai cru qu’ils t’avaient emmené...

- Whoo ! Faut m’expliquer là !» Fit Hart. « Comment ça vous savez rien ? Vous êtes le Docteur ! C’est votre école, vous devez savoir !

- Doucement jeune homme, venez avec moi.» Voyant qu’ils ne le suivaient pas, il ajouta : « J’ai une planque ! Je doute qu’ils la trouvent...»

Ils arpentèrent à nouveau les couloirs, jusqu’à tomber sur une salle, celle du cour d’art ménager. Hart soupira longuement quand ils entrèrent. Jack lui donna un coup de coude pour le faire taire. Le Docteur poussa les tables et s’agenouilla par terre. Il pressa un endroit précis, qui laissa apparaître une serrure. Il sortit la clef de sa poche et la déverrouilla. 

« Fermez les yeux les enfants !

- Et puis quoi encore ?

- La ferme Hart !» Fit cette fois Gwen.

Finalement, une trappe apparut dans le sol, que le Docteur ouvrit. 

«Voilà, entrez et faites comme chez vous !»

À suivre

Depuis que Toshiko apparaissait sur le tableau d’affichage, et surtout si bien classée, tout le monde cherchait à lui parler. Elle qui n’avait jamais attiré personne, intéressait désormais tout le monde. Tous les élèves voulaient savoir qui était cette fille qui jamais n’était apparue sur le tableau d’affichage avant, qui ne s’était jamais fait remarquer, et qui jamais n’avait retenu l’attention de quiconque. Ils voulaient tous savoir quel était son don, comment elle s’en servait, si elle comptait rejoindre l’UNIT, quand elle aurait fini ses études à l’Institut. Ca ne la ravissait pas plus que ça. Elle était contente qu’on la laisse tranquille, maintenant elle était presque poursuivie, elle était devenue... Populaire. La seule que cela réjouissait au final était Mary, qui s’amusait à faire les agents, à répondre aux questions des curieux. Toshiko était contente qu’elle s’occupe de ça pour elle, et elle au moins y prenait plaisir. Elle passait maintenant le plus clair de son temps à les fuir avec Ianto, celui-ci l’aidant à traverser l’Institut sans se faire voir en les rendant invisibles, et quand ils étaient séparés, elle le contactait par empathie. 

Ianto n’aimait pas cette situation. Oh bien sur il était très content pour son amie, elle avait une chance sérieuse d’entrer dans l’équipe de l’Unit, tout le monde ou presque rêvait d’y entrer, mais maintenant, en plus d’être dans la chambre de Jack Harkness, il était aussi le meilleur ami d’une des filles le plus en vu du classement. Il était obligé de se rendre invisible tout le temps, et cela l’épuisait à long terme. Et Gwen les énervait tous, elle s’agitait sans cesse, disant qu’elle avait un mauvais pressentiment, et clamait qu’à chaque fois qu’elle avait un mauvais pressentiment, quelque chose de grave se produisait. 

«Arrêt de t’agiter Gwen !» Avait lancé Rhys en souriant. «À force tu vas foutre le feu quelque part avec tes molécules folles !»

La jeune femme l’avait frappé gentiment et était repartie dans sa chambre. Ianto suivit le même chemin qu’elle et rentra lui même dans sa chambre. Jack n’était pas encore rentré. En dernière année, les élèves suivaient des cours le soir pour les préparer à de futurs études parmi les écoles normales, son colocataire rentrerait certainement dans la soirée. Ca lui donnait une heure avant qu’il revienne, assez pour qu’il se douche et mange tranquillement ce qu’il avait ramené de la cafétéria. Pourquoi tranquillement ? Parce que à chaque fois que Harkness était là, il s’amusait à l’asticoter, et entrait même dans la salle de bain pendant qu’il se lavait ! Et pire, il l’embrassait ! Dès qu’il relâchait son attention, Jack s’approchait et l’embrassait, l’intoxicant de son odeur attirante. À chaque fois, il se laissait faire, impuissant, paralysé par sa présence imposante, son charisme et son charme fou. Ses mains puissantes prenaient possession de sa nuque, se baladaient dans son dos, jusqu’à ce qu’il devienne invisible à cause du désir qui montait en lui. Jack finissait toujours par le lâcher, éclaté de rire. Une fois, il les avait fait disparaître tous les deux, Harkness n’avait d’ailleurs pas fini de l’embêter là dessus ! 

Maintenant il essayait de l’éviter, il laissait juste le café, sinon l’étudiant devenait fou et le poursuivait assidument. Souvent Ianto se demandait comment il ferait lorsqu’il quitterait Torchwood l’an prochain, il ne serait plus là pour lui faire le ‘café magique’ comme il l’appelait. Pourtant, il le trouvait sympathique, il était gentil, mais il était beaucoup trop... Tactile ! Il se doutait qu’il voulait coucher avec lui, Jack était connu pour sauter sur tout ce qui bouge, bien qu’il ne comprenne pas vraiment ce qu’il pouvait lui trouver, il n’était ni beau, ni doué en quelque chose en particulier, à part pour le café -et à part s’il voulait inclure la machine à café dans d’hypothétiques ébats sexuels, il ne voyait pas à quoi cela pouvait lui servir- il était ce qu’il y avait de plus banal. 

Oui, il voulait juste coucher avec lui, et c’est pour ça que s’il ne se laisserait qu’embrasser, il ne le laisserait pas le traîner jusque dans ses draps et ne partagerait jamais sa couche. Il était trop romantique pour cela. Mais intérieurement, il savait que si jamais Jack poussait plus loin ses caresses, qu’il réussissait à le bloquer quelque part, il n’était pas sûr de pouvoir en réchapper, il ne savait pas s’il aurait le courage et surtout l’envie de le repousser. Jack n’était pas un homme à qui on pouvait dire non aisément. Il était doué, très doué, Ianto le savait juste pour avoir expérimenté quelques baisers. Ceux de Harkness était délicieux, ses lèvres se mouvaient toujours avec une telle sensualité, elles le dévoraient à chaque fois. 

Ianto se secoua la tête et entra dans la salle de bain, se glissant sous la douche après avoir rapidement retiré ses vêtements. Quand il en sortit, Jack était là, une tasse de café à la main, avec une jeune femme à la peau couleur chocolat à l’air sympathique. Surement une de ses conquêtes féminines, mais contre toute attente, le jeune homme se leva et fit les présentations, ce qu’il ne faisait jamais quand il ramenait quelqu’un.

«Martha, Ianto, mon coloc’, Ianto, voici Martha Jones, ma meilleure amie.

- Oh... Bonsoir, enchanté.» Dit seulement le jeune homme, légèrement intimidé. 

- Salut ! C’est toi qui fait ce café ? Il est délicieux !

- Il n’y a pas que ça qui est délicieux...» Rajouta Harkness en lançant une oeillade appuyée en direction de Ianto.

Ianto dû se concentrer pour ne pas devenir invisible tellement il était gêné. Le regard de Martha venait de s’illuminer, et ses lèvres se tordirent en un petit sourire moqueur. 

«Alors vous deux, vous...

- Non !» Dit précipitamment Ianto. «On ne couche pas ensemble si c’est ce que tu veux savoir...

- Pourquoi tu le dis comme ça Ian’ ?» Fit Jack avec une moue triste. «On dirait que ça te rebute ! Pourtant il n’y a pas de quoi ! 

- Je ne veux pas coucher avec toi, au cas où ça t’avais échappé, Harkness.» Répondit-il presque froidement, mais avec un sourire. 

- Tu es dur !» Gémit le jeune homme, sous les rires de son ami. «Qu’est-ce que tu en dis Martha ? Il est méchant avec moi !

- Tu es un véritable gamin Jack ! Il a raison, tu ne dois pas penser que tout le monde t’est acquis ! Je suis heureuse de rencontrer quelqu’un qui te tiens tête et qui arrive en prime à te supporter !

- Oh je le fuis la plupart du temps.» Réagit Ianto en souriant à la jeune femme, s’asseyant à côté d’elle, ignorant presque l’autre homme qui grogna. «Je me rends invisible pour lui échapper.

- Han ! C’est pour ça que je ne te trouve jamais ici ?»

Ianto sourit de façon mystérieuse, tandis que Martha mourrait de rire.

«Vous êtes arrivés quand ? Je ne vous ai pas entendu entrer !

- À l’instant.» Bougonna Jack. «Si j’avais su j’aurai regardé dans la salle de bain...

- Tu es un horrible pervers Jack !» Le sermonna Martha. 

- Je dois bien en profiter un peu ! Il ne veut pas de moi !» Pleura-t-il. 

Au final, Martha parla plus à Ianto qu’à Jack, qui ignoré, alla rejoindre Hart dans sa chambre pour «une folle nuit de sexe !», avait-il clamé. Il rajouta dans sa barbe que son colocataire manquait vraiment quelque chose. 

Ianto eut la surprise de découvrir que Martha n’était pas comme le reste de son petit groupe, elle avait d’ailleurs un petit ami, qui lui n’avait pas de don, un garçon tout à fait normal. Tout comme Owen elle désirait apprendre la médecine, mais contrairement à son ami, désirait le faire au sein de l’UNIT, son don pourrait grandement servir, puisqu’elle avait une vision X, et voyait bien trop souvent des maladies grandir dans le corps des gens autour d’elle. Elle avait très tôt appris à contrôler son don, pour pouvoir ne pas avoir à le subir ce qu’elle voyait. Puis ils discutèrent de ses relations avec Jack, comment celui-ci le poursuivait assidûment.

«Je suis impressionnée ! Très peu de personnes résistent à Jack, en faite je ne connais qu’à toi ! Même les garçons hétéro lui succombent d’habitude !

- Je ne dis pas qu’il ne me fait pas... D’effet, c’est juste que je ne veux pas que mes premières expériences sexuelles aient lieu avec quelqu’un qui veut juste me mettre sur son tableau de chasse. Je ne vaux pas grand chose, mais je sais que je vaux mieux que ça.

- Bien dit ! La prochaine fois répète lui en face, en ma présence bien sur, je ne veux rater ça pour rien au monde !» Pouffa Martha. «Mais... Tu es vierge ?»

Ianto rougit brusquement, devenant invisible. La jeune femme rit à gorge déployer, tandis qu’il réapparaissait, murmurant un petit ‘oui’ gêné.

«C’est une aberration ! Tu es mignon comme tout ! 

- Je... Je suis vraiment très timide, et même, je ne veux pas avoir quelqu’un parce qu’il faut qu’on est quelqu’un, je cherche une relation durable.

- Tu es vraiment adorable ! C’est Jack qui ne sait pas ce qu’il perd ! Il devrait lui aussi se trouver quelqu’un de stable ! Dommage qu’il est les hormones en feu sans cesse...

- Ca, je l’avais remarqué !» Sourit-il. «Est-ce que c’est vrai qu’il saute sur toutes les personnes qu’il trouve à son goût ?

- Absolument !» Répondit Martha du tac au tac, sans la moindre hésitation.

Ianto se mit à rire en voyant combien sa nouvelle amie était sérieuse. Elle lui raconta comment il l’avait dragué le tout premier jour, mais elle s’en était amusée, et finalement ils étaient devenus amis.

«Tu es ici depuis combien de temps ?» L’interrogea-t-il.

- Depuis mes 14 ans ! Pourquoi ?

- Jack a bien le même âge que toi, non ?» La jeune femme répondit à l’affirmative par un mouvement de tête. «Il était vraiment précoce !

- Ce n’est pas nouveau pour lui ! Je crois qu’il a couché la première fois à 13 ans !»

- Non ?!» S’étonna Ianto. «Si tôt ?»

Ils continuèrent de parler sur le dos de Jack, se moquant de lui gentiment, quand soudain un bruit sourd se fit entendre, suivit d’une légère secousse. Ils attendirent quelques secondes, puis reprirent leur conversation. C’était assez souvent que des personnes faisaient exploser des objets (ou se faisait exploser, tout dépendant du don), mais là, une seconde secousse se fit sentir, le même bruit en fond, ça par contre, c’était anormal.

«Qu’est-ce qu’il se passe ?!» S’alarma Martha en se levant précipitamment. 

- Il y a peut être un entraînement ?» Tenta de rationaliser le jeune homme, se levant lui aussi. «Allons voir ce qu’il se passe...»

Ils ouvrirent la porte et à nouveau le bruit sourd se fit entendre, plus proche, et la secousse qui suivit fut plus violente. Le jeune homme se rattrapa à l’encadrement de la porte alors qu’il trébuchait à cause du tremblement de terre. Un cri se fit entendre, puis d’autres. Le rythme du coeur de Ianto se fit plus rapide, et la peur s’installa en une boule dans son ventre. Sans pouvoir s’en empêcher, il s’accrocha à Martha qui le soutint. Plusieurs minutes passèrent ainsi, où les étudiants se regardaient sans savoir quoi faire, le bruit sourd reprenant de plus belle tel un cri déchirant la nuit. 

Ce fut une Gwen paniquée qui apparu devant eux. Elle avait couru depuis sa chambre sûrement, qui se trouvait du côté des secousses. Avant même qu’elle n’est pu dire un mot, Ianto l’aborda.

«Qu’est-ce qu’il se passe là bas Gwen ?!

- On est attaqué ! Ne me demande pas par quoi, j’en ai aucune idée ! J’ai déjà prévenu les autres, tous les élèves doivent aller vers le gymnase, je t’y rejoins, je dois encore aller prévenir l’autre aile où se trouve Owen et Rhys !»

Ianto regarda Martha, le coeur battant à mille à l’heure avant de la prendre par le bras et de courir vers le gymnase, obéissant à son amie. Plus ils approchaient, plus les élèves se faisaient nombreux et pressants. C’était vraiment du sérieux, et jamais auparavant ils n’avaient été attaqués par qui que ce soit ! C’était sans précédent.

«Ianto, tu penses que Jack et John seront au gymnase ?»

Quand il avait entendu les mots de Gwen, il n’avait plus pensé qu’à une chose, fuir. Il n’avait plus pensé à Jack, ni à Hart, avec qui il devait être entrain de lapiner. Il se sentit paniquer à la pensée qu’ils pouvaient être encore derrière.

«...On aurait déjà dû les croiser.» Fit soudain Ianto, inquiet. 

À la dernière minute, ils décidèrent de retourner sur leur pas, pour aller à la chambre de John. Une nouvelle secousse secoua les couloirs, déstabilisant les deux étudiants, alors que des fissures se formaient sur les murs. Un nouveau bruit sourd. Ianto se mit les mains sur les oreilles tellement c’était fort. Il tourna la tête vers Martha, elle faisait de même, s’appuyant contre le mur qui n’était pas fissuré. Une déchirure sembla se faire dans le toit, comme si celui-ci se détachait. Martha poussa un cri de terreur. Ianto ouvrit la première porte qui venait et poussa la jeune femme dedans, referma la porte à la volée et se glissa avec elle sous le bureau du professeur. Il lui fit signe de se taire, et prit sa main. La seconde d’après, ils étaient invisibles. Des débris s’écrasèrent à côté d’eux, sur le bureau, ce dernier les protégeants. 

Ils attendirent que le bruit s’éloigne, et au bout de quelques instants qui leur parurent d’une longueur infini, ils sortirent de leur abri de fortune. La salle était un vrai champ de bataille, et le toit était à moitié éventré, ils pouvaient même voir le ciel et ses étoiles. Ils ouvrirent la porte de la salle pour déboucher sur le couloir, lui même ouvrant entièrement sur le parc. Le mur n’était plus que gravas, et les colonnes qui soutenaient le toit arraché étaient éparpillées en bloc sur le sol en pierre marbré, lui même laissant voir des traces d’orbites. 

«Oh mon dieu...» Murmura Martha, tellement choquée qu’elle en avait oublié de respirer pendant un instant. «Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ?»

Ils se collèrent à un pan du mur qui tenait toujours debout, se soutenant difficilement, leurs jambes tremblantes de terreur. Ils restèrent amorphes encore quelques minutes, le temps de récupérer et d’assimiler ce qui venait tout juste de leur arriver.

«Viens, il faut retrouver les autres !» Fit Ianto, prenant l’initiative, les rendant invisibles à nouveau et la traînant à travers les couloirs éventrés. «Allons au gymnase !»

Le bruit s’était arrêté, d’ailleurs il n’y avait plus un seul bruit. On entendait seulement le vent qui soufflait, le froid glacial de la nuit qui s’infiltrait dans leurs vêtements légers. Ils marchèrent pendant quelques minutes sans entendre un son, sauf celui de leur pas, eux mêmes faisant attention à faire le moins de bruit possible, au cas où ceux qui les avait attaquer soient toujours là. Ianto réfléchissait à toute vitesse. Qui avait bien pu faire ça ? Les gouvernements ? Non, c’était eux mêmes qui subventionnaient Torchwood. Des ennemis de l’Institut ? D’accord, mais qui ? Des anciens étudiants qui avaient mal tourné ? Pourquoi détruire cet endroit qui abritait tant des leurs ? Une question qui pour le moment restait sans réponse. Il tourna la tête vers Martha et vit la même interrogation sur son visage. Elle non plus ne savait pas. 

Ils s’arrêtèrent à une dizaine de mettre du gymnase, se cachant contre un pan du mur, puis ils fit réapparaître.

«Tu peux sonder le gymnase pour voir si il y a des gens dedans ?» 

Martha obtempéra et utilisa sa vision X et observa le gymnase, devenant livide. Ianto remarqua son changement.

«Alors ? Qu’est-ce qu’il se passe ?

- Il... Il y a au moins 300 personnes là dedans, je vois des camions... Je ne sais pas qui c’est, mais ils sont entrain d’emmener les élèves là dedans !

- Ca se trouve ils viennent nous rapatrier vers les villes alentours ?

- Ils sont attachés Ianto... Ils ont tous les mains rassemblées dans leur dos, ils sont prisonniers...»

Ianto sentit son coeur s’arrêter de battre. Ses amis étaient dedans. Gwen, Toshiko, Rhys et Owen. Hypothétiquement Jack et ce Hart.

«Il faut aller les aider.» Décida le jeune homme, sentant une nouvelle force en lui.

- Tu es fou ? Ils vont nous voir ! 

- Je m’y rendrai invisible !

- On va faire trop de bruit ! Imagine qu’on se fasse prendre ?!

- J’y vais, toi tu restes ici, d’accord ? Dis moi juste si tu vois une entrée qui ne nécessite pas qu’on ouvre de porte ?»

Martha lui indiqua une trouée du côté extérieur, vers laquelle Ianto s’empressa d’aller, se rendant invisible. Il courut dehors, passant par dessus les débris et se glissa dans le gymnase. Ici aussi le toit était en miette, et l’un des murs extérieurs complètement détruit, débouchant sur plus d’une quinzaine de camions blindés. Il se mit dans un coin dans l’ombre d’un mur brisé et observa. La plate forme du gymnase était intacte, et dessus était dressé une petite dizaine de personne, toutes habillées d’un uniforme verts et rouges, de longues bottes noirs montantes à leurs pieds. 

L’UNIT.

À suivre

«A-Attends ! Tu veux que je quitte Torchwood ?

- ...Oui, c’est ce que j’aimerai Ianto, que tu sois plus proche de moi, que tu connaisses ton futur neveu ou ta futur nièce !»

Ianto s’accouda à la table, et passa sa main sur son visage, fermant les yeux quelques secondes.

«Pourquoi tu ne me l’as pas dit tout de suite ? 

- Ianto, n’esquive pas ma demande. J’ai déjà pris le dossier de désinscription, je l’ai rempli, tu n’as plus qu’à le signer. 

- Mais est-ce que tu as pensé à ce que je ferai là bas ? Je n’ai aucun diplôme, je ne veux pas être une charge et Torchwood n’est pas payant et-

- Johnny a de l’argent, il vient d’avoir une promotion, tu auras une bourse, bon élève comme tu es, tu iras dans une bonne école, crois moi Ianto ! Prends ce dossier. Je t’attendrai ce soir devant le portail.»

Rhiannon se leva et l’embrassa sur le front. Pendant trois années elle avait été séparé de son petit frère à cause de ses parents égoïstes et ignorants. Maintenant elle avait la chance de pouvoir s’occuper de lui, comme toute personne normale, et de ne pas le laisser dans une école loin de sa vraie famille. 

Ianto attendit qu’elle disparaisse de son champ de vision pour s’étaler sur la table à laquelle elle était assise. Owen et Rhys qui avait assisté à la scène vinrent le voir quelques minutes après, remarquant qu’il n’avait toujours pas bouger.

«Hey mec...» Commença Rhys «Ca va aller ?

- Je...

- Tu vois bien que ça ne va pas ! Pourquoi tu lui poses ce genre de question ? C’était qui Ian’ ?»

Owen et son naturel répondant. Il releva la tête et se rassit correctement. 

«Ma soeur. Elle veut que je quitte Torchwood. Aujourd’hui.»

Cela résumait bien sa situation du moment. Il soupira longuement et se reprit la tête dans les mains. Il ne savait pas quoi faire. D’un côté les amis les plus proches qu’il n’avait jamais eu, qui le comprenait, qui était comme lui, avec qui il pouvait discuter et parler pendant des heures sans jamais se soucier de ce qu’ils pourraient penser de négatif, mais de l’autre côté sa famille, sa soeur, qui l’avait toujours accepté, sans la moindre peur de son don, qui l’avait élevé comme le ferait une mère, et qui lui proposait une vie en dehors de l’Institut, une vraie vie de famille. 

«Je ne sais pas quoi faire... Je n’ai plus qu’à signer ça, et je pourrai partir mais...

- Mais ? Demanda Owen en voyant son hésitation.

- Mais je ne veux pas vous quitter, je n’ai pas envie de partir... Je suis horrible non ? Je devrais sans hésitation choisir ma soeur mais je n’y arrive pas...»

Rhys s’assit à côté de lui et le prit dans ses bras. Normalement il laissait ça aux filles, mais aucune n’était là, c’était à eux de prendre la relève et de prendre soin de leur ami, et de l’aider dans sa décision. Il ébouriffa ses cheveux toujours si bien coiffé en souriant.

«Dans tous les cas sache que je te soutiens à fond Ianto, et que d’une façon ou une autre, si tu choisis ta soeur, on se reverra tous quand on aura quitté l’Institut, et si tu nous choisis nous, tu la reverras pendant les vacances et tu auras tout le temps de la voir dès que tu auras finis tes études ici.» Lui expliqua-t-il en souriant.

-Merci, tu as raison... Je vais réfléchir et... De toute façon je dois me décider pour ce soir.»

Ianto se leva et alla rejoindre sa chambre, le coeur lourd et la gorge serrée. Il ne savait toujours pas quoi faire, il ne voulait pas décevoir sa soeur, elle avait l’air si heureuse de pouvoir le prendre avec lui, mais en même temps, elle était enceinte, et il ne voulait pas vivre avec ce qui formerait sans doute un ménage heureux, il serait de trop, le tableau serait faussé par sa présence, mais ce n’était qu’une raison égoïste pour dire qu’il voulait rester à Torchwood. Il avait l’impression que s’il partait maintenant, il manquerait beaucoup de choses, et il ne voulait rien regretter.

Lorsqu’il entra dans l’appartement, Jack était encore là, plongé dans un livre. Celui-ci releva la tête et remarqué de suite le désarroi de son camarade. Il fronça les sourcils.

«Qu’est-ce qu’il y a ? Tu as l’air au bord de la dépression !»

Ianto s’assit devant lui, l’air un peu hagard.

«Je vais peut être partir de Torchwood, et je ne sais pas quoi faire... Et je ne sais même pas pourquoi je te dis ça, pardon.» Il allait se relever et s’enfermer dans sa chambre quand l’autre homme l’attrapa par le bras et le força à se rasseoir.

«Comment ça ? Généralement je ne fais pas fuir les gens avec qui je suis !» Le taquina gentiment Jack. «Tu n’as vraiment pas l’air bien ! Raconte ce qu’il t’arrive, je suis mort de curiosité à cause de toi !»

Ianto lui raconta brièvement comme il l’avait fait à ses deux amis son dilemme. Rester ou partir.

«Whoa ! Tu as de la chance d’avoir de la famille qui t’accepte en tout cas, mais ici tu es entouré de personnes comme toi ! Ta soeur ne peut pas t’aider à utiliser ton don, à le contrôler, et puis franchement, ça me chagrinerait !

- Ca te chagrinerait ? Et en quoi ? On est pas ami à ce que je sache !» Lâcha Ianto en souriant légèrement.

- Ouh ! Tu es dur ! Juste, j’aurai aimé au moins t’embrasser et-

- Quoi ?! S’exclama le gallois en rougissant.

- Quoi quoi ? 

- Pourquoi voudrais-tu m’embrasser ? 

- Hmm... Parce que j’ai envie ?»

Comme pour prouver ses dires, Jack se leva, prit le menton de Ianto entre ses doigts et déposa délicatement ses lèvres sur les siennes. Sur le coup, le jeune homme ne réagit pas, surpris et choqué. Il reprit ses esprits quand la langue de son aîné vint quémander l’entré à sa bouche. Il ne savait pas comment réagir, il aurait dû se sentir dégoûté par ce contact, répugné, il ne s’était jamais sentit attiré par les hommes en général, mais là, l’odeur si particulière de Jack emplissait ses narines et agissait comme un aphrodisiaque, ses lèvres chaudes sur les siennes se mouvaient sensuellement, et sans même qu’il s’en rendre compte, il entrouvrit la bouche, laissant le passage à une langue mutine qui bientôt vint à la rencontre de la sienne. Le baiser s’éternisa pendant plusieurs longs instants, dans lesquels son aîné suçota avec expertise sa lèvre inférieure, lui tirant quelques geignements de plaisir.  

Lorsqu’ils se séparèrent, quelques instants plus tard, il était encore sous le choc de cet incroyable premier baiser, mais Ianto fut ramener à la réalité par le rire de Jack.

«Ca t’arrive souvent de disparaître quand on t’embrasse, Ianto ?»

Sans s’en rendre compte, il était devenu complètement invisible, maudissant sa nature timide, il redevint visible, et camoufla autant qu’il put ses rougissements.

«Désolé...

- Ce n’est rien, c’était vraiment agréable ! 

- Hm hm.

- Quoi ? Ne va pas me dire que je n’embrasse pas bien ! J’embrasse comme un dieu !

- Tu te jettes des fleurs Jack.

- Je sais que je suis doué, pourquoi le nier ?»

Ianto rit doucement, son visage reprenant petit à petit une teinte normale.

«Ne pars pas, franchement, je ne pense plus pouvoir survivre sans ton café magique !

- Je vais y réfléchir, j’ai jusqu’à ce soir de toute façon...»

OoO

Le soir venu, Ianto se trouvait devant le portail de Torchwood, attendant sa soeur qui arriverait d’un moment à un autre. Il n’eut pas à attendre longtemps, déjà la voiture de la femme se profilait à l’horizon. Elle s’arrêta juste devant le portail et descendit de son automobile.

«Ianto... Où sont tes bagages ?» S’étonna-t-elle.

- Je ne viens pas Rhia.»

Le visage de Rhiannon s'affaissa. Elle était triste et déçue, elle voulait tellement qu’il vienne vivre avec eux, ils auraient pu être vraiment heureux !

«Pourquoi Ian ?

- Parce que je serai de trop, que je t’encombrerai plus qu’autre chose quand le bébé arrivera, et que tu devras économiser pour ses études, tu n’as pas d’argent à perdre pour moi, pense à ta future famille. Et je suis vraiment bien ici, j’ai des amis, je n’ai pas peur d’utiliser mon don... Je n’ai pas envie de partir Rhia.»

Sa soeur finit par sourire, elle le prit dans ses bras et l’embrassa sur la joue.

«D’accord, je comprends. Mais promet moi de venir nous voir dès que tu auras des vacances, d’accord ? 

- En fait... Je peux venir, juste quelques jours, d’accord ?

- Mais... Et tes bagages ?»

Ianto avait tout prévu, et son sac de sport rempli de quelques vêtements apparu à sa main.

«Je suis prêt, on peut y aller donc ?»

Rhiannon sourit grandement et ouvrit le coffre.

«Tu as fait des progrès non ? Tu ne pouvais pas faire disparaître des objets avant, non ?

-Je m’entraîne beaucoup» Répondit-il avec un grand sourire, montant dans la voiture.

OoO

Ianto revint une semaine après, et il eut la surprise d’avoir tous ses amis devant le portail pour l’accueillir. Inquiet, il se dépêcha de dire en revoir à sa soeur et de prendre son sac, mais à peine était il sur le trottoir que Toshiko et Gwen lui sautèrent dessus. Owen lui expliqua rapidement que malgré le fait qu’il revienne, elles avaient vraiment cru qu’il partait pour de bon.

«Hey les filles calmez vous voyons...» Dit doucement Ianto en les prenant dans ses bras.

Rhys prit son sac et ils le raccompagnèrent jusqu’à sa chambre. 

«Merci de m’avoir accueillis les amis, ça fait plaisir de revenir chez soi, vraiment.»

Toshiko fut émue qu’il considère l’Institut comme sa maison, car cela voulait dire qu’ils étaient un petit peu sa famille, car ils partageaient la même maison. Elle retint difficilement les larmes qui lui montaient aux yeux, serrant sa main avec affection. Ils étaient tous frères et soeurs après tout, pas dans le sang mais dans leur coeur. 

«On est content que tu sois revenu aussi Ianto, ça aurait fait vide sans toi, vraiment !»

La porte de l’appartement s’ouvrit à la volée, laissant voir un Jack Harkness, la chemise entrouverte sur son torse parfait, une perfection qui contrastait avec les énormes cernes qu’il avait sous les yeux. Ni une ni deux, le jeune homme tendit sa tasse de café, l’air suppliant d’un chien abandonné sur une air d’autoroute sous la pluie et le tonnerre.

«Enfin te revoilà ! Tu n’as pas le droit de me faire goûter le paradis et me laisser en enfer juste après ! Fais du café immédiatement Ianto !» Ordonna Harkness en lui fourrant sa tasse dans les mains. Il regarda les amis de son colocataire et fit un large mouvement de la main pour les saluer. «Bonjour, vous pouvez entrer au lieu de rester dehors comme ça.»

Gwen ne se le refit pas dire deux fois, traînant un Owen au regard noir, fusillant le brun qui sembla le reconnaître et qui lui envoya une oeillade intéressée. L’intéressée roula longuement des yeux, se retenant de se jeter à sa gorge pour l’étriper. 

Ianto, à peine entré, s’affaira autour de la machine a café, et tendit une tasse à un Jack au bord de la dépression nerveuse. 

«Vous voulez du café ?

- Comment dire non à ton café ?» Soupira Gwen en prenant une tasse, déshabillant du regard le camarade de chambre de son ami.

Owen donna un petit coup de coude à sa petite amie, lui reprochant du regard de mater ouvertement ce type qu’il ne pouvait pas supporter sous ses yeux. Gwen l’ignora en pouffant, et engagea la conversation avec cet homme qu’elle admirait tant. 

Tosh se rapprocha de Ianto et l’aida à remplir les tasses et à les distribuer.

«C’était bien chez ta soeur ?

- Oui, ça fait du bien de voir qu’elle est toujours la même, même si elle est fiancée et enceinte !

- Elle... Elle est enceinte ? 

- Oui, je vais devenir oncle, c’est vraiment merveilleux non ?

- Oui bien sur ! Félicitation !»

Contente de voir que son ami allait bien, la jeune femme rejoignit les autres. Gwen posait mille et une question à Jack, qui semblait se complaire dans cette nouvelle attention.

«Tu penses être encore premier au prochain classement ?

- Bien sur, pourquoi ne le serais-je pas ? Je veux dire, je contrôle mon don mieux que personne ! La dernière fois j’ai arrêté toutes les balles d’une Gatling !» Se vanta Harkness en souriant à la jeune femme, sa bouche formant un «oh» d’admiration. «Et toi ? Quel est ton pouvoir ?

- La super vitesse ! Je suis rapide comme l’éclair !

- Elle est vraiment très rapide !» Rajoute Rhys. «On la voit à peine passer ! Elle ne se téléporte pas mais on pourrait croire !

- Ne me flatte pas voyons Rhys !» Rougit la jeune femme, contente malgré tout de se faire flatter devant le garçon le plus populaire de l’école.

La porte s’ouvrit alors d’un coup, laissant entrer un John Hart surexcité.

«Harkness, bouge tes fesses, un nouveau classement vient d’arriver !» 

Il s’arrêta en voyant tout le monde qui se trouvait dans la pièce principale de l’appartement, la plupart assis par terre par manque de chaise. Mais avant qu’il n’est pu dire un mot, Gwen se précipitait dehors pour aller voir, ainsi que Rhys et Toshiko. Ianto fut plus long à suivre, obligeant Owen à venir, il ne voulait pas le laisser seul avec les deux autres garçons. Il serait bien capable de tenter de les frapper vu son tempérament de feu. Ce qui était important, c’était le classement. Il était normalement actualisé une fois tous les six mois, ce qui voulait dire qu’il y avait eu des changements assez importants pour qu’il soit affiché si tôt, alors que les cours n’avaient même pas repris.

Mary sauta sur Toshiko presque comme une furie, excitée comme une puce.

«Toshiko ! Tosh !!»

La blonde attrapa la main de sa petite amie et la mena devant le tableau, glissant furtivement entre les autres élèves présents et montra du doigt un nom en haut du tableau.

«14 - Sato Toshiko»

À suivre